Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Morette 5 Novembre 1944 : Quand de Gaulle Honore les Maquisards des Glières

Morette 5 Novembre 1944 : Quand de Gaulle Honore les Maquisards des Glières

Le 5 novembre 1944, le général Charles de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, se rend à Morette, en Haute-Savoie, pour honorer les maquisards du plateau des Glières, un groupe de résistants héroïques de la Seconde Guerre mondiale. Ce geste fort symbolise l’hommage de la France aux hommes et aux femmes qui ont sacrifié leur vie pour la liberté contre l’occupant nazi.

Le plateau des Glières est un lieu emblématique de la Résistance française. En mars 1944, environ 500 résistants – membres du maquis des Glières – s’y sont rassemblés pour recevoir des parachutages d’armes et se préparer à des actions de sabotage contre les forces allemandes et le régime de Vichy. Ce rassemblement a été brutalement réprimé par l’armée allemande et la Milice française, au prix de nombreuses vies. Malgré cette défaite militaire, le courage et la détermination des maquisards des Glières sont devenus des symboles de la Résistance et du combat pour la liberté.

Lors de cette visite, De Gaulle est accompagné de François de Menthon, alors ministre de la Justice (Garde des sceaux) et résistant de la première heure. François de Menthon, originaire de la région, est également maire de Menthon-Saint-Bernard. Engagé dans la Résistance dès 1940, il est connu pour son opposition au régime de Vichy et son engagement en faveur de la justice et de la reconstruction d’une France libre. Il jouera par la suite un rôle important dans les procès de Nuremberg, en tant que procureur général représentant la France.

La cérémonie du 5 novembre 1944 à Morette est un moment de recueillement et de reconnaissance. En s’inclinant devant les tombes des maquisards, De Gaulle rend hommage aux sacrifices de ces résistants et, au-delà, à l’esprit de résistance de toute la France. Ce geste a une grande portée symbolique pour la population française, qui aspire à la liberté et à la reconstruction après les années sombres de l’Occupation.

Il prononce à Thônes, le même jour, un discours où il rend hommage aux combattants des Glières : 

  • « Qui ne serait profondément remué quand il se trouve dans ces lieux ? Les exploits qui s’y sont déroulés ont marqué de la manière la plus magnifique quels ont été en réalité les sentiments du pays tout entier sous l’oppression qu’il a détestée.
  • Aux morts du plateau illustre, c’est, par la voix du Président du Gouvernement de la République, la France toute entière qui rend hommage aujourd’hui. Leur exemple durera. Il demeurera, je vous l’assure, comme le témoignage splendide jeté à travers le monde, de la résolution de la France dans la plus terrible guerre de son histoire. »

Le général de Gaulle revient à Morette le 19 septembre 1948 puis le 8 octobre 1960, cette fois en tant que Président de la République.

105 tombes et 97 noms

Alfred ACKERMANN, Florian ANDUJAR-GARCIA, Maurice ANJOT, René ARMATAFFET, Camille ATRUX, Raymond AULANIER, Jean BAJARD, Raymond BARAT, Louis BASSO, Pierre BASTIAN, Félix BELLOSO-COLMENAR, Gaston BOCQUET, Marc BOMBIGER, Edmond BOSCONO, Roger CARRIER, Roger CHARRA, René CHERPITEL, Louis COCHET, Robert COLACIOPPE, Jean COMARLOT, Louis CONTE, Manuel CORPS-MORALEDA, Jean COTTET-DUMOULIN, Jean COUSTON, Édouard CREDOZ, Lambert DANCET, Jacques DE-GRIFFOLET-D'AURIMONT, Georges DECOUR, André DELIEUTRAZ, Maurice DESTEMBERG, Jean DUCRETTET, Raoul DUFRENE, John DUJOURD'HUI, Georges DUMAS, Avelino ESCUDERO-PEINADO, Pablo FERNANDEZ-GONZALES, Paulino FONTOBA-CASAS, Olivier FOURNIER-BIDOZ, Lucien GAERTNER, André GARCIA, Lucien GAROT, Jean GERARD, Jean GERIN, André GERMAIN, Hubert GODINOT, Joseph GUIDET, André GUY, Marcel HUGUET, André JANIN, Jacques LACOSTAZ, Jacques LALANDE, Georges LARUAZ, Roland LAURENT, TALLEC LE, Roger LEGRAND, Louis LOISEAU, René LUGAZ, Jean MACE, Jean MACHURAT, Sébastien MARCAGGI, Jacques MARCHAND, Charles MOLLET, Théodose MOREL, Robert OMS, Maurice PÉPIN, Georges PERRIN, Maurice PHANER, Yves PHILIPPE-DE-KERARMEL, Raymond PHIPPAZ-TURBAN, Marcel PILAT, André PROMPT, Émile QUÉRÉ, Eugène QUETAND, Émile RAVOT, Gabriel REYNES, Jean RIVAUD, LOPEZ RODA-LOPEZ, Clément ROSTAING, Louis SALA, Paul SCHAFER, Hugo SCHMIDT, François SERVANT, Marcel SONNERAT, Henri STEIN, Robert TAISSEIRE, Fernand TARDY, Raymond TROLLIET, Victoriano URSUA-SALCEDO, Roger VALLET, Jean VALSAMIS, Florence VALSESIA, Raymond VELLUT, Raymond VERDEL, Louis VITIPON, Joseph VITTUPIER, Bernard ZELKOWITCH, Joseph ZONCA.

Les tombes « Inconnus » n°63, 64 et 65 sont attribuées à Vincent BARJON, André GERLIER et Octave POYER. Tous trois furent tués le 30 mars 1944 par les Allemands, alors qu’ils étaient sur le versant sud, au col du Lachat, (Les Villards-sur-Thônes). Après quoi, les Allemands incendièrent le chalet, où ils avaient traîné les corps. Ceux-ci étant méconnaissables, ils furent inhumés dans la Nécropole militaire nationale de Morette comme « Inconnus », car les corps n’ont jamais pu être officiellement reconnus.

Morette

Morette, située à la limite des deux communes de Thônes et de La-Balme-de-Thuy, se trouve la Nécropole où sont inhumés les maquisards qui ont perdu la vie au printemps 1944 lors de la répression qui a suivi la dispersion du maquis des Glières.

Au lendemain de la libération du département en août 1944, les rescapés des Glières, organisés en association, confient à l’un des leurs, Julien Helfgott, secondé par un petit groupe de rescapés, la douloureuse mission d’identifier les corps des hommes tués pendant les évènements du plateau des Glières et de les regrouper, avec l’accord des familles, dans un cimetière commun, où ont déjà été inhumés des maquisards des Glières dès avril 1944.

En novembre 1944, le général de Gaulle, accompagné de son ministre de la Justice, haut-savoyard, François de Menthon, vient à Morette rendre hommage aux combattants des Glières. Tous les rescapés participent à cette cérémonie, ainsi que les veuves de Tom Morel et de Maurice Anjot.

Le cimetière est progressivement aménagé. Après un an de travaux, le cimetière de Morette est inauguré en 1947 par le président de la république Vincent Auriol. Le 5 février 1949, le site est reconnu comme « cimetière militaire national ». En 1984, il devient la « Nécropole militaire nationale de Morette ». On y compte 105 tombes, dont 88 sont celles de maquisards des Glières. En 1964, le projet de musée voit le jour sous l’impulsion de l’Association des rescapés des Glières dans laquelle Alphonse Métral et Julien Helfgott jouent un rôle important.

Comité du Souvenir Français (74), 5 November 2024
Lieux de mémoire en lien :
 Nécropole militaire nationale de Morette

Nécropole militaire nationale de Morette

Détail

Les corps de 105 résistants, principalement des combattants des Glières, sont inhumés au cimetière de Morette dès avril 1944. Inauguré par Vincent AURIOL en 1947, ce cimetière militaire devient la Nécropole nationale des Glières en 1984, classé monument historique en 2015. Il est géré par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Lieu : La Balme-de-Thuys

 Mur du Souvenir de Morette

Mur du Souvenir de Morette

Détail

Monuments aux morts de la Nécropole de Morette. Créé dès avril 1944 pour inhumer les résistants morts au combat, ce cimetière est reconnu en 1949 « Cimetière Militaire national ». En 1984, il devient une Nécropole nationale désormais gérée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Le mur comporte 151 noms de résitant morts lors des combats des glières.

Lieu : La Balme-de-Thuy

 Stèle histoire de Morette

Stèle histoire de Morette

Détail

Dans la nuit du 27 au 28 mars 1944, après que le capitaine Anjot ait donné au maquis des Glières l’ordre de dispersion, vingt-cinq maquisards, conduits par les lieutenants Bastian et Jourdan, sont pris sous le feu des Allemands dans le défilé de Morette, sur le territoire de la commune de La Balme-de-Thuy. Une dizaine d’entre eux en réchappent. Les blessés et les prisonniers sont exécutés, les corps abandonnés sur place.

Lieu : La Balme-de-Thuy