Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
menu

Servant François, ClaudeMort pour la France

Victoria Servant, brodeuse et épouse de l’adjudant, chef du Centre d’Éducation physique de Dinard Saint-Enogar, mit au monde le 27 janvier 1925 à Dinard le jeune François.
Servant François, Claude

Servant François, Claude

ALIAS : Lieutenant Simon
Résistant — Mort en captivité

Né(e)27 janvier 1925 à Dinard (35)
Décèdé(e) 29 janvier 1944 à Annecy (74)
Nécropole militaire nationale de Morette, tombe n°91, vide
Maquis : Corps franc Simon /
R.F.I : Forces Française de l’Intérieur /

Biographie

Celui qui se fait appeler Simon, après avoir été Routier Scout de France à la 18e de Lyon, arriva en Haute-Savoie en 1943. Ayant une forte personnalité et un immense charisme, malgré son jeune âge, il rencontra Tom Morel. Celui-ci ne le « lâchera » jamais. Il l’envoya dans la vallée du Borne où il savait que Louis Wonderweidt, ancien du 27e RCA, saurait canaliser l’énergie du jeune homme. François fonda un corps franc qui, opérant partout, mais surtout entre Petit-Bornand, Thorens, Annecy, La Roche-sur-Foron, Frangy… se rendit immédiatement célèbre dans tout le département.

Monnet, alias Baron, a écrit dans son livre Maquis de Haute-Savoie : « Dans l’imagination de ceux qui ne l’ont pas connu, il se dresse déjà comme un héros formidable. Aux veillées des chaumières il sera question de lui et la poésie populaire le célèbrera… Issu du mystère, il y rentre par sa fin tragique ». Pour certains, il était donc un héros légendaire, pour d’autres, il n’a cessé de faire des bêtises, voire des erreurs pour la Résistance. En tout cas, une chose est sûre, il avait la fougue et l’insouciance de sa jeunesse et Tom le rappela plusieurs fois à l’ordre avec bienveillance.

Le 1er octobre 1943, Simon voulut discuter avec le capitaine de Gendarmerie, Paul Vallet, qu’il avait lui-même convoqué par ruse à Thorens. L’officier, qui avait ordonné la destruction d’un stock de pommes de terre trouvé dans le chalet de l’Eaud, rencontra Simon quelques kilomètres avant Thorens. Descendant de sa voiture, il fit mine de porter sa main comme pour prendre son revolver. C’est alors que Sloughi, un homme du corps franc de Simon planqué en arrière, l’abattit. Cette affaire fit grand bruit dans tout le département.

Par la suite, le corps franc réalisa de très nombreux coups de main, ne restant jamais à la même place. On le voyait partout, même s’il n’y était pas. Connu des forces du Maintien de l’ordre et notamment du capitaine de G.M.R. Mallaret, Simon ne se méfia pas de l’opération menée dans son secteur des Quatre chemins, près de Chêne-en-Semine. Confiant, il alla à la rencontre des G.M.R (ou de la Garde). Mais, il fut grièvement blessé, le 23 janvier 1944, près d’Éloise, par l’adjudant Bailler, un G.M.R. qui n’était pas au courant des relations « privilégiées » de Simon avec son capitaine.

Le capitaine de gendarmerie Socié, commandant le secteur de Saint-Julien-en-Genevois écrivit dans son rapport : « Le 23 janvier 1944, une opération de police a été effectuée par la Garde contre une bande armée dans la région d’Usinens-Beaumont. Le chef de bande, se faisant appeler lieutenant Simon, a été grièvement blessé et un individu a été arrêté. Aucun blessé du côté des forces de police, la bande a réussi à s’échapper. Six voitures ont été saisies et un camion. Un stock de vivres et du matériel ont été saisis. Le lieutenant Simon a été reconnu par les gendarmes M… et P…, comme l’un des individus qui les avaient désarmés le 19 janvier. Le repaire de cette bande a été découvert par la Gendarmerie et des gendarmes servant de guide ont été mis à la disposition de la Garde pour cette opération. Une opération d’ensemble doit être envisagée si l’on veut mettre fin à tous ces attentats contre les personnes et les biens ». (Le capitaine Socié fut exécuté par la Résistance plus tard). Grièvement blessé, Simon fut transporté à l’hôpital d’Annecy, où il fut opéré (laparotomie). Le chirurgien, médecin résistant, fit savoir à la Résistance qu’il était intransportable.

Les hommes de son corps franc, en route pour le délivrer, firent demi-tour et furent accrochés par un convoi de la Wehrmacht rentrant à Annecy, à Saint-Martin Bellevue le 24 janvier 1944. Treize d’entre eux furent exécutés à Annecy, dans la cour du quartier de Galbert. Ils se nommaient Alfred Ackermann, Louis Bertherat, Roger Carrier, Jules Cherpitel, Jean Debert, Jean Gérard, Georges Ledoux, Marcel Luttgens, Paul Munch, Bruno Périno, Maurice Rabut, Raymond Vellut, Raymond Verdel, (plaque et stèle à Saint-Martin-Bellevue et dans l’ex-quartier de Galbert à Annecy).

Quant à Simon, il mourut, semble-t-il, à l’hôpital d’Annecy. Son corps n’ayant jamais été retrouvé, sa fin ajoute à sa légende et plusieurs semaines après sa mort des gens certifieront l’avoir vu vivant. Certains diront que les Allemands, qui sont venus le chercher à l’hôpital d’Annecy, l’ont transféré, d’autres qu’il est enterré dans un champ proche de l’hôpital, ce qui paraît très plausible…

La Résistance lui rendit un hommage en l’inhumant symboliquement dans Nécropole militaire nationale de Morette (tombe n°91, vide). Son nom figure sur le monument élevé à l’entrée de ladite nécropole.

Il fut reconnu Mort pour le France, homologué F.F.I., et la Médaille de la Résistance (Rosette) lui fut décernée à titre posthume par décret du 11 mars 1947.

Distinction(s)
Médaille de la Résistance

Médaille de la Résistance

Détail

La médaille de la Résistance française est instituée par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle pour "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui auront contribué à la résistance du peuple français"

Médaille

Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie » dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieux de mémoire en lien avec
Servant François, Claude
 Nécropole militaire nationale de Morette

Nécropole militaire nationale de Morette

Détail

Les corps de 105 résistants, principalement des combattants des Glières, sont inhumés au cimetière de Morette dès avril 1944. Inauguré par Vincent AURIOL en 1947, ce cimetière militaire devient la Nécropole nationale des Glières en 1984, classé monument historique en 2015. Il est géré par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Lieu : La Balme-de-Thuys

 Monument Corps franc Simon

Monument Corps franc Simon

Détail

Le 24 janvier 1944, le corps-franc Simon revient d'Annecy où il a tenté de libérer son chef. Les Allemands ont tendu une embuscade sur leur route du retour. Douze d'entre eux sont faits prisonniers, torturés puis exécutés à la caserne Galbert à Annecy. Leurs corps sont retrouvés dans un charnier en 1946.

Lieu : Saint-Martin-Bellevue

 Stand explicatif Caserne de Galbert

Stand explicatif Caserne de Galbert

Détail

Panneaux explicatifs en souvenir de Jacques Lespès, sous-préfet de Bonneville, fusillé à la caserne et du corps franc Simon. À la Libération, un charnier a également été découvert dans une cour de la caserne. Les onze corps retrouvés étaient ceux des hommes du corps-franc Simon, capturés à Charvonnex et fusillés par les Nazis en janvier 1944.

Lieu : Annecy

 Fresque en hommage à la résistance en Haute-Savoie

Fresque en hommage à la résistance en Haute-Savoie

Détail

La fresque murale, composée de quatre parties, évoque la place majeure occupée par Thorens-Glières dans la Résistance en Haute-Savoie lors de la Seconde Guerre mondiale. Sous l'occupation allemande, entre le 31 janvier et le 26 mars 1944, des résistants, appelés les « maquisards », ont lutté pour la liberté de la France sur le Plateau des Glières.

Lieu : Thorens-Glières

Les figures

Nous soutenir

Soutenir le Souvenir Français (74)
Le Souvenir Français œuvre pour que vive la mémoire de notre Nation au travers de trois grandes actions :
  • 1

    La sauvegarde de la totalité des tombes des combattants Morts pour la France et éviter que tous les jours les restes de combattants rejoignent les fosses communes municipales suite à des sépultures tombées en déshérence.

  • 2

    Le maintien des cérémonies patriotiques locales aux coté des grand date nationale et ce,bien que le nombre d’anciens combattants diminuent chaque année.

  • 3

    Le développement des voyages mémoriels afin qu’aucun enfant de France ne quitte sa scolarité sans avoir découvert un lieu de notre mémoire nationale ou participer à une commémoration.

Pour atteindre ces objectifs,nous avons besoin de vous !