Benest Paul Henri

Biographie

Il nait le 23 décembre 1924 à Nantes (Loire Inférieure. aujourd'hui Loire Atlantique) Issus d'une famille protestante Paul et son frère Pierre Benest, à l'image de leur frère aîné, un jeune saint-cyrien, n'acceptent pas l'occupation allemande. Et c'est ainsi qu'on va les retrouver dans l'un des maquis en formation aux Glières, à l'image du lieutenant Simon en juin 1943.

Décidés à se battre les deux frères sont recrutés par le chef F.T.P. local, Marcel Lamouille de la section Liberté-Chérie, qui les met en contact avec le chef du sous-secteur F.T.P. Cochard. Celui-ci les envoie dans le Chablais, où ils sont réceptionnés à Margencel par le boulanger Marius Bouvet qui les hébergent plusieurs semaines. Pris ensuite en main par Alexandre Néplaz de la compagnie 93-02 (F.T.P.F), ils participent à plusieurs actions qui leur vaudront, sous le sous briquet de « tandem » la réputation de tueurs très décidés.

À la suite d'une action contre la gendarmerie de Douvaine, le 26 novembre 1943, ils doivent quitter le Chablais et ils rejoignent alors la région de Cluses. Les deux frères se séparent. Paul est nommé chef de la compagnie 93-04 (F.T.P.F) dite Patrouille blanche, installée par du village de Châtillon-sur-Cluses. Les actions de ce groupe alertent les forces du Maintien de l'ordre, qui vont tout faire pour mettre un terme à ces activités.

Le 21 mars, un groupe de cette patrouille, en opération à Taninges, est surpris par des G.M.R. et quatre jeunes sont arrêtés dont Lauro Tassile, qui sera condamné à mort par la cour martiale et fusillé. Paul et le reste de son groupe se replient sur le village des Carroz-d'Arâches et s'installent dans la gare supérieure du téléphérique, d'où les G.M.R. ne peuvent les déloger. Un officier de G.M.R. a obtenu par la torture d'un des prisonniers fait le 21 mars, le mot de passe lui permettant de contacter Paul. Le 23 au soir, se faisant passer pour un officier parachuté, qui avec d'autres chercher à prendre contact, il lui téléphone depuis la gare inférieure du téléphérique et les deux hommes prennent rendez-vous pour le lendemain.

Tôt le matin, Paul Benest, René Tassile et Philippe Vallée, descendent en skis au rendez-vous. Cachés à l'intérieur d'une maison voisine, les G.M.R. les laissent approcher avant de les abattre sans sommations. Les représentants de l'ordre quittent rapidement les lieux laissant deux cadavres et René, qui agonisera pendant 2 heures dans la neige. Le 25 mars, l'O.F.I., Office français d'information, voix officielle de Vichy, publie un communiqué dans lequel il s'efforce de salir la mémoire de ces jeunes, présentant Paul Benest comme un bandit, auteur de nombreux crimes.

La population des Carroz d'Arâches ne s'y trompera pas en se rassemblant derrière le maire lors des funérailles des trois patriotes. Le premier magistrat sera révoqué par le Préfet sur ordre de Vichy. Paul Benest, un jeune de 20 ans, est « Mort pour le France », (dossier n° 525 135). La mention « Mort pour le France » figure sur l'acte de décès en mairie d'Arâches.

Une stèle à la mémoire de ces trois résistants a été élevée dans la commune, près de l'endroit où ils trouvèrent la mort. Le corps de son frère Pierre Benest sera retrouvé dans le charnier de Saint-François à Annecy.

SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain

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