Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Seynod — Été 1944 : Exécutions de quarante patriotes

Panneau explicatif  Monument commémoratif de l'hsitoire des quarante fusillés de Vieugy — ÉTÉ 1944

Histoire

Au lieu-dit Sacconges, sur la route départementale entre Annecy et Vieugy, les Allemands ont exécuté 40 résistants en 1944 (15 et 18 juin ; 16 juillet ; 10 août). Un monolithe de granit a été érigé en 1948 à leur mémoire et une plaque explicative a été dressée en 2004.

La Haute-Savoie est occupée par l'Armée allemande du 8 septembre 1943 jusqu'à la Libération, le 19 août 1944.

Nombreux sont les résistants arrêtés par les forces d'occupation et en particulier par la Gestapo. Pour la région annécienne, la plupart de ceux qui ne sont pas immédiatement fusillés ou déportés sont internés à l'école Saint-François à Annecy, où cantonnent les SS et les Schutzpolizei. D'autre part la Milice remet fréquemment certains résistants qu'elle a arrêtés aux autorités allemandes.

Les Allemands fusillent, dans la matinée, à quatre reprises, sur la commune de Vieugy des résistants Francs-Tireurs et Partisans de France (F.T.P.F) ou de l'Armée Secrète (A.S.), tous des Forces Françaises de l'Intérieur (BEL).

Le 15 Juin 1944 au Pré Dalle:

René BARRACHIN (20 ans de Marlens), Clément BROISIN (33 ans d'Ayze), Marcel CHALLANDE (32 ans de Saxel). Jean CHAUDERON (34 ans de Vailly), Marius DEBIOLLES (20 ans d'Amancy, adjudant F.T.P.F - F.F.L). Louis DUBOIS (48 ans de Thyez), Charles FRANCILLON (35 ans du Touvet, Isère) contrôleur PTT à Annemasse et membre du Noyautage des Administrations Publiques (N.A.P.), Philippe GUIDETTI (39 ans né à Monthey, de nationalité Suisse, vivant à Sallanches), Jean LAVOREL (29 ans, de Seynod, A.S.), Émile MILLET (31 ans, né à Genève, vivant a Gaillard, sous-lieutenant A.S.), Robert PERSOUD (25 ans, de Clermont-en-Genevois), Raymond RAPHIN (23 ans, de Vilaz), Jean ROUX (46 ans, de La Faurie, Hautes-Apes, chef de gare à Marignier), Germain VERNAZ (29 ans. de Reyvroz) et Louis VIGNOL (23 ans, de La Ciotat. Bouches-du-Rhône, rescapé des Glières, A.S.).

Le 18 juin 1944 au Pesset:

Émile HUDRY (30 ans, sergent), Marcel BAUD (21 ans), son frère René BAUD (17 ans), Joseph BAUDIN (19 ans). René CHATEL (19 ans) tous de Bonne-sur-Menoge, Georges DEPIERRE (20 ans. de Vétraz-Monthoux), Georges GELPE (22 ans, de Metz) tous arrêtés par la Milice à Bonne-sur-Menoge, Adrien BADAL (38 ans, de Jaleyrae, Cantal, lieutenant), Roger MALGAROTTO (32 ans, de Malakoff. Seine. capitaine). et Louis MAZAUDIER (36 ans, de Marseille,commandant). Tous étaient des résistants F.T.P.F.- F.F.I.

Le 16 juillet 1944 au Pesset:

Ugo ASCARI (21 ans, de Châtenois, Bas-Rhin), Roger COLSON (22 ans, de Saint-Paul, Vosges), Albert CURIOZ (48 ans, de La Giettaz, 73) contróleur des douanes à Annemasse et membre du N.A.P. Louis GRUFFAT (25 ans, de Meythet, ex-sergent au 27e BCA.), Marcel MUSSET (19 ans, de Compiègne), et Marcel PÉRILLAT (27 ans, de Scionzier). Tous étaient des résistants F.T.P.F. - F.F.I. et avaient le grade de sergent, sauf Claudius PAUTO (26 ans, de Toulon, Var), qui était lieutenant F.T.P.F. - F.F.I. ainsi que le Révérend Père Louis FAVRE, professeur au Juvénat de Ville-la-Grand (34 ans, de Bellevaux) qui fit passer la frontière à de nombreuses personnes.

Le 10 août 1944 au Pré Dalle:

Eugène BATTESTINI (de Tunis, sergent). Michel BLANC (23 ans, de Cassis, Bouches-du-Rhône, lieutenant). Marcel DEPLANTE (28 ans, de Meythet, sergent) trois résistants F.T.P.F. - F.F.I. Jean DUCRETTET (40 ans, de Seynod, ex-adjudant du 27e B.C.A.). Étienne GIROU (35 ans, de Cransae, Aveyron). Paul PÉRRILLAT-BOITEUX (39 ans, du Grand-Bornand) et Henri PUGIN (27 ans d'Annecy) tous quatre résistants de l'Armée Secrète (A.S.- F.F.I.)

Un monument de granit a été érigé, sur place, en 1948 par souscription publique. Il porte les noms des quarante fusilles "Morts pourla France" et un quatrain de l'écrivain et poète Jean Fréville:

  • Et vous tombés aux mains de vos bourreaux stupides,
  • Levés avant le jour, grands morts, morts clandestins,
  • Sanglants, déchiquetés, inertes et livides,
  • Nous allumons une aube à vos regards éteints.

Le 18 août 1944, un camion allemand amenant ici une dizaine de condamnés à étre fusillés, fait demi-tour dans la montée de Sacconges, des chênes coupés par les villageois et la Résistance qui encercle Annecy, barrant la route. Des patriotes ont ainsi échappé à la mort.

L'Histoire retiendra que le 26 août 1944, l'état-major de la Résistance de la région R1. (pratiquement la région Rhône-Alpes actuelle) pour faire cesser les exécutions par les Allemands des patriotes détenus dans les prisons de la Gestapo de Lyon, et à la suite de la découverte de 80 de ces résistants prisonniers fusillés et brûlés à Saint-Genis-Laval, donnel ordre au Préfet de Haute-Savoie et au Comité Départemental de Libération, de fusiller 80 Allemands en Haute-Savoie.

La Croix Rouge Internationale, venue de Genève avec des représentants d'Alger, rencontre messieurs Guidollet (président du C.D.L.) et Nizier (chef départemental des F.F.I.) tandis que les démarches sont poursuivies à Lyon par l'état-major régional. Les tractations n'ayant pu aboutir, l'ordre est exécuté et 40 Allemands sont fusillés ici (ainsi que 40 à Habère-Lullin) ce qui permet de stopper les exécutions lyonnaises et de sauver 1200 détenus environ.

mémorial

SOURCE : Mémorial de l'oppression : fonds du service du Mémorial de l'oppression et de la délégation régionale du Service de recherche de crimes de guerre ennemis (SRCGE),1940-1944 :3808 W1537, 1538, 1539, 1540

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