Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Favre Louis, Adrien (révérend père)Mort pour la FranceJuste parmis les nations

Louis Favre, enseignait au collège salésien Saint-François, le "Juvenat", à Ville-la-Grand. Le grand mur, au fond du jardin, faisait frontière. À l’aide d’une échelle, 2.000 "clandestins" purent passer de l’autre côté – parmi eux plusieurs centaines d’enfants et d’adolescents juifs. Arrêté le 3 Février 1944 et torturé par les Allemands, le Père Louis Favre fut fusillé le 16 juillet 1944.
Favre Louis, Adrien (révérend père)

Favre Louis, Adrien (révérend père)

Résistant et juste — Mort fusillé

Né(e)2 novembre 1910 aux Fayets à Bellevaux (74)
Décèdé(e) 16 juillet 1944 à Vieugy (74)
Ville-la-grand (74)
Maquis : Réseau Gilbert /
R.F.I : Combat /

Biographie

Louis Favre est né le 2 novembre 1910 au Fayets à Bellevaux en Haute-Savoie. Il est le 3e enfant d'une fratrie de 4 enfants de Joseph Marie Favre et de Marie Julie née Voisin. Orphelin de guerre à l'âge de 6 ans et demi, il fait face à la disparition brutale de son père, tué au front en 1917, lors de la 1ere Guerre Mondiale. Il subit de plein fouet la rigueur de la vie et cette rude épreuve fait de lui une personne résiliante, fortifiant son caractère face à l'adversité.

Il effectue ses premières années d'études à Bellevaux puis entre 1922 à 1929, il poursuit ses études secondaires au Juvénat de Ville-la-Grand auprès des Missionnaires de Saint-François de Sales. Il est un excellent élève mais se montre peu discipliné. Curieux de tout, il excelle dans divers domaines, écrivant avec finesse des vers poétiques tout en brillant dans la pratique du football.

À 19 ans, il continue ses études religieuses à l'Université de Fribourg (Suisse) où il apprend l'allemand. Par la suite, il fait son service militaire en 1932 où il devient d'abord soldat de 2e classe dans la 14e section d'infirmiers puis caporal et termine avec le grade de sergent.

Enfin, il est ordonné prêtre en juillet 1936 dans la communauté des missionnaires de Saint François de Sales. Louis Favre est alors promu professeur de gymnastique et surveillant auprès de l'Institut Florimont à Genève. Très vite, il est admiré autant par ses élèves que par ses collègues car il leur propose diverses activités comme le théâtre, la musique, le dessin ou le sport. Un agréable souvenir qui ne le laissera pas indifférent. Mais la Seconde Guerre Mondiale éclate.

Un homme de convictions profondes s'opposant au nazisme

Sous-officier de réserve à Lyon dans la 14e section d'infirmiers militaires, instructeur jusqu'à la débâcle française, en mai 1940, face à l'armée allemande, il est appelé à se battre contre les Italiens. Cependant, le 3 août de la même année, il est démobilisé pour revenir enseigner au Juvénat. Il est alors âgé de 29 ans.

Il est ordonné prêtre en 1936 et enseigne à l'Institut Florimont de Genève. Sous-officier de réserve dans l’armée française, il est mobilisé en 1939. A l’armistice, il s’installe comme professeur au collège Saint-François-de-Sales dit Juvénat à Ville-la-Grand.

Homme de convictions profondes, hostile au Maréchal Pétain, dans une France vaincue et soumise à l'Allemagne nazie, Louis Favre refuse l'armistice et entre dans la résistance : il est à la fois un agent de renseignements pour les services secrets suisses et pour la résistance française où il passe de nombreux documents pour différents réseaux (réseau Gilbert du colonel Georges Groussard, réseau de renseignement du mouvement Combat, réseau Kasanga).

De plus, dès la fin de 1941, le Juvénat devient le lieu de passage et de sauvetage vers la Suisse de réfugiés juifs, de résistants ou toute autre personne menacée ou fuyant le STO (Service du Travail Obligatoire) en les faisant passer par le mur de l'école.

À l’été 1942, avec les arrestations massives de Juifs en zone nord comme en zone sud, les passages clandestins de frontières constituent l’une des seules voies de fuite. Environ 15 000 Juifs de France émigrent en Suisse, 38 000 transitent par l’Espagne et 7 000 gagnent l’Afrique du Nord.

Le jardin du collège Saint-François-de-Sales de Ville-la-Grand, en Haute-Savoie, où le père Pierre Frontin est directeur, les pères Louis Favre, Gilbert Pernoud sont enseignants et frère Raymond Boccard, jardinier, est situé à proximité d’Annemasse (Haute-Savoie) sur la frontière suisse.

Grâce à la complicité de toute la communauté, plusieurs centaines de clandestins dont de nombreux Juifs passèrent de l’autre côté du mur de clôture faisant frontière. Huguette Ducoing, qui vivait à Annemasse, qui travaillait en coopération avec les prêtres, conduisit des Juifs réfugiés chez elle vers le Juvénat.

Le père Favre, membre du[reseau] réseau Gilbert[/reseau], est en rapport constant avec les services de renseignements suisses. De 1941 jusqu'à son arrestation, le 3 février 1944, à peu près 2000 personnes ont été sauvées grâce à lui et aux autres Pères de l'école

Dénoncé à la Gestapo, les troupes nazies l'arrêtent après une longue traque au sein de l'établissement le 3 février 1944 avec 15 autres personnes. Professeurs et élèves furent expulsés du Juvénat le 4 février 1944 qui fut réquisitionné pour 90 douaniers allemands.

Le père Louis Favre est interné à l'hôtel Pax à Annemasse qui est devenu, à cette époque, un lieu de détention, de tortures et d'exécutions. Plus tard, il est transféré à Annecy et incarcéré à l'école Saint-François. Il refuse une évasion préparée depuis Genève pour ne pas abandonner ses compagnons de captivité et éviter des représailles.

En prison, il fait preuve de bienveillance active envers les autres : il soigne les prisonniers torturés comme par exemple le lieutenant Pierre Bastian, héros des Glières ou remonte le moral de certains.

Interrogé et torturé, il est fusillé le 16 juillet 1944 dans une clairière, près du champ de tir de Vieugy (Seynod), après plus de cinq mois de détention. Il meurt à l'âge de 34 ans. Une reconnaissance à titre posthume. (Mémorial pour l’oppression 3808 W1539)

Inhumé à la Libération à Ville-la-Grand, il est déclaré « Mort pour le France Â» le 25 octobre 1945. Ainsi, il obtient de nombreuses distinctions comme la médaille de la résistance , la croix de guerre 1939-1945 avec palme, la légion d'honneur à titre posthume le 17 novembre 1946 et devient aussi, à titre posthume, sous-lieutenant, chargé de mission 3e classe. Il reçoit également le titre de Juste parmi les nations].

Ce titre honorifique de Juste est décerné par le mémorial de Yad Vashem, en Israel, a ceux et celles qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs durant la 2nd Guerre Mondiale, sans rien attendre en retour : le Père Louis Favre le reçoit en 1986.

Distinction(s)
Ordre national de la légion d'honneur

Ordre national de la légion d'honneur

Détail

La Légion d’honneur est la plus haute distinction nationale. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents Â» militaires ou civils rendus à la Nation.

Ordre

Croix de guerre 1939-1945

Croix de guerre 1939-1945

Détail

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la seconde Guerre mondiale.

Médaille

Médaille de la Résistance

Médaille de la Résistance

Détail

La médaille de la Résistance française est instituée par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle pour "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui auront contribué à la résistance du peuple français"

Médaille

Médaille des justes parmi les nations

Médaille des justes parmi les nations

Détail

Les personnes reconnues comme « Justes parmi les nations Â» reçoivent une médaille spécialement frappée à leur nom et un diplôme d’honneur. Elles ont en outre le privilège de voir leurs noms gravés sur le Mur d’honneur dans le jardin des Justes de Yad Vashem à Jérusalem.

Médaille

Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie Â» dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieux de mémoire en lien avec
Favre Louis, Adrien (révérend père)
 Parcours mémoriel du Mur de la frontière

Parcours mémoriel du Mur de la frontière

Détail

En 1920, les Missionnaires de Saint-François de Sales achètent une bâtisse pour y fonder le Juvénat, une maison où de jeunes séminaristes sont formés. En 1939, la Seconde Guerre mondiale débute. Le Juvénat se trouve dans une position géographique très intéressante, adossé à la frontière entre la Suisse et la France, et à seulement vingt minutes à pied de la gare d'Annemasse. Il devient un lieu de refuge et de passages idéal vers la Suisse neutre.

Lieu : Ville-la-Grand

 Monument aux quarante patriotes fusillés de Vieugy

Monument aux quarante patriotes fusillés de Vieugy

Détail

Au lieu-dit Sacconges, sur la route départementale entre Annecy et Vieugy, les Allemands ont exécuté 40 résistants en 1944 (15 et 18 juin ; 16 juillet ; 10 août). Un monolithe de granit a été érigé en 1948 à leur mémoire et une plaque explicative a été dressée en 2004.

Lieu : Seynod

 Plaque du Juvénat Saint-François-de-Salle

Plaque du Juvénat Saint-François-de-Salle

Détail

Ville-la-Grand — Plaque commémorative du Juvénat Saint-François-de-Salle

Lieu : Ville-la-Grand

Le révérend père Louis Favre devant le mur du Juvénat, porte d’espérances. Photo collection G.T.Arrestation du père Favre : c'était il y a 80 ans à Ville-la-Grand
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  • 3

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