Le monument Stèle en hommage aux Justes d'Annemasse, située dans le parc Claudius Montessuit, au 10, rue de Genève, Annemasse (Haute-Savoie) — Ernest Balthazard, ]Jean Deffaugt, Huguette Ducoing-Baud, Chanoine Eugène Marquet Ernest Balthazard (1881 - 1972) : arrive à Annemasse en juin 1940 comme réfugié alsacien. Il est alors âgé de 50 ans et bénéficie dans un premier temps du soutien du Centre d'accueil des réfugiés, dont s'occupe Jean Deffaugt. Ne pouvant envisager un quelconque retour à Labaroche, son village natal parce que le corps de sa ferme est entièrement sinistré et inhabitable, il s'investit à son tour dans l'accueil de ses compatriotes et tous ceux, français ou étrangers, qui fuient devant l'occupant allemand. Il prend d'ailleurs très vite la gestion et l'organisation générale du Centre. Cette responsabilité l'amène à se rendre trois fois par jour à la prison du Pax pour la distribution des repas, lui permettant quelque réconfort et soutien moral. Il entre également dans la Résistance sous le nom de « Saint-André » et apporte un soutien indispensable aux membres du réseau Garel, lié à l’Oeuvre de Secours aux Enfants (OSE), chargé du passage clandestin d'enfants juifs en Suisse. Il avait par exemple, balisé entre le quai de la gare et le Centre d'accueil un parcours réservé aux « colonies de vacances », contournant et évitant ainsi les points de contrôle des Allemands. Ce procédé a permis de sauver plus de 300 enfants. Ernest Balthazard reçoit le titre de Juste parmi les Nations à titre posthume, le 26 décembre 2005. Jean Deffaugt (1896-1970) : Commerçant en tissus, Jean Deffaugt s'installe à Annemasse en 1935. Par son dynamisme, il contribue à la renommée du commerce annemassien. Lorsqu'en 1940 des réfugiés arrivent de l'Est, il s'occupe spontanément d'eux. Il fonde un centre d'accueil dans les locaux de l'ancienne gendarmerie, qui recevra près de 12 000 Français venus de la zone occupée. Cette action bénévole lui vaut d'être choisi dans la Délégation spéciale instituée par le Régime de Vichy, pour administrer la ville. Avec d'autres anciens combattants, il accepte "par devoir" cette lourde tâche d'administration. Adjoint au maire Collardey, il le remplace lors de sa fuite et devient maire en décembre 1943. Entre septembre 1943 et août 1944, la police allemande règne sur la ville, implacable et dotée d'une des pires prisons de Haute-Savoie, la prison du Pax. Aux premières arrestations, J. Deffaugt obtient l'accord d'apporter chaque jour aux détenus des repas. Il brave le danger pour les réconforter et plus encore, demande la libération de tous les jeunes enfants, juifs pour la plupart. Résistant à sa manière, le réseau Gilbert l'utilise selon les besoins : cachet de la mairie, renseignement, contact avec les prisonniers du Pax. Les qualités de "courage et clairvoyance" de Jean Deffaugt lui valent plusieurs médailles : Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Médaille de la Résistance, Mérite social, Mérite commercial. Il reçoit le titre de Juste parmi les Nations le 25 février 1966. Huguette Ducoing-Baud (1923-2001) : Huguette Ducoing a 20 ans en 1943 lorsqu’arrivent les troupes d'occupation allemandes à Annemasse. En coopération avec un groupe de prêtres catholiques (Pères Louis Favre, Gilbert Pernoud, Pierre Frontin), enseignants à l'école du Juvénat à Ville-la-Grand, Huguette aide des juifs à passer clandestinement la frontière. Temporairement cachés chez ses parents, avenue de Genève, elle conduit ensuite les fugitifs jusqu'au Juvénat, où le point de passage se trouvait le long du mur du jardin de l'école. Les patrouilles allemandes passaient toutes les trois minutes devant le bâtiment de l'école. Il fallait donc minuter avec précision les mouvements des personnes pour leur permettre de passer en sécurité. Huguette Ducoing reçoit le titre de Juste parmi les Nations, le 16 novembre 1989. Chanoine Eugène Marquet (1870-1953): Prêtre en 1893, il arrive à Annemasse en 1897 comme vicaire et succède auc Curé Grillet en 1906. Durant les 55 années de son sacerdoce, il assure son travail pastoral avec attention et discrétion. Prêtre de grande piété, excellent prédicateur, il rend d'innombrables services, notamment durant la Grande Guerre auprès de la Croix-Rouge et autres œuvres de solidarité et de bienfaisance. Puis, lors de l'occupation allemande, avec l'aide de ses deux vicaires Victor Paour et Gabriel Fontaine, il cache des enfants et des adultes juifs dans le clocher ou sous les combles de l'église Saint-André, avant que des passeurs les emmènent franchir la frontière suisse. Eugène Marquet reçoit le titre de Juste parmi les Nations à titre posthume, le 7 septembre 1988. CommémorationLe 16 juillet marque les 80 ans de la Rafle du Vélodrome d’Hiver. Voici l’histoire de cet épisode tragique de la Seconde Guerre mondiale, qui a notamment abouti à la création d’une Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France. Cette journée est commémorée chaque année le 16 juillet si ce jour est un dimanche ; sinon elle reportée au dimanche qui suit. Elle est donc fixée au dimanche 17 juillet pour cette année 2022.Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 juifs sont arrêtés par la police française. 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les couples sans enfants et les célibataires (1 989 hommes et 3 003 femmes) sont internés au camp de Drancy. Du 19 au 22 juillet, les familles du Vélodrome d’Hiver sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3 000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu. En 1943 et 1944, les arrestations, rafles et déportations se poursuivent, tant à Paris qu'en zone occupée ou en zone sud. Au total, de mars 1942 à août 1944, 76 000 Juifs sont déportés hors de France. Seuls 3 800 survivront. La journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d’hommage aux « Justes » de France répond au souhait exprimé par de nombreuses personnalités françaises et par les rescapés de la Déportation de voir reconnaître officiellement la responsabilité du régime de Vichy dans les persécutions et les crimes contre les juifs. Deux textes ont fixé successivement les modalités de cette journée. Le décret n° 93-150 du 3 février 1993, signé par le président de la République François Mitterrand, institue « une journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite "gouvernement de l’État français » (1940-1944) ». Cette commémoration est fixée le 16 juillet, date anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, si ce jour est un dimanche ou sinon le dimanche suivant. 1 En 1995, le président de la République Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de l’État français dans cette rafle. La loi n° 2000-644 du 10 juillet 2000 reprend et modifie le décret en intégrant un hommage aux « Justes » de France. Ce jour est ainsi l'occasion pour la nation de témoigner sa reconnaissance à tous ceux « qui ont recueilli, protégé ou défendu, au péril de leur propre vie et sans aucune contrepartie, une ou plusieurs personnes menacées de génocide ».France — 16 juillet : Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France — 3808 WID14330 InscriptionStèle en hommage aux Justes d'Annemasse, située dans le parc Claudius Montessuit, au 10, rue de Genève, Annemasse (Haute-Savoie) — Ernest Balthazard, ]Jean Deffaugt, Huguette Ducoing-Baud, Chanoine Eugène Marquet Localisation Adresse10 rue de Genève, Annemasse À lire sur le site Thonon — Le Mémorial National des Justes — La clairières des Justes Les Justes parmi les Nations Haut-Savoyards La lettre n°82 — Les JustesArticles externes Yad Vaschem — Les Justes parmi les NationsDocuments PDF PDF — Exposition La voix des Justes avec Yad Vaschem 9 MB×
Le 16 juillet marque les 80 ans de la Rafle du Vélodrome d’Hiver. Voici l’histoire de cet épisode tragique de la Seconde Guerre mondiale, qui a notamment abouti à la création d’une Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France. Cette journée est commémorée chaque année le 16 juillet si ce jour est un dimanche ; sinon elle reportée au dimanche qui suit. Elle est donc fixée au dimanche 17 juillet pour cette année 2022.Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 juifs sont arrêtés par la police française. 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les couples sans enfants et les célibataires (1 989 hommes et 3 003 femmes) sont internés au camp de Drancy. Du 19 au 22 juillet, les familles du Vélodrome d’Hiver sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3 000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu. En 1943 et 1944, les arrestations, rafles et déportations se poursuivent, tant à Paris qu'en zone occupée ou en zone sud. Au total, de mars 1942 à août 1944, 76 000 Juifs sont déportés hors de France. Seuls 3 800 survivront. La journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d’hommage aux « Justes » de France répond au souhait exprimé par de nombreuses personnalités françaises et par les rescapés de la Déportation de voir reconnaître officiellement la responsabilité du régime de Vichy dans les persécutions et les crimes contre les juifs. Deux textes ont fixé successivement les modalités de cette journée. Le décret n° 93-150 du 3 février 1993, signé par le président de la République François Mitterrand, institue « une journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite "gouvernement de l’État français » (1940-1944) ». Cette commémoration est fixée le 16 juillet, date anniversaire de la rafle du Vélodrome d'Hiver, si ce jour est un dimanche ou sinon le dimanche suivant. 1 En 1995, le président de la République Jacques Chirac reconnaît la responsabilité de l’État français dans cette rafle. La loi n° 2000-644 du 10 juillet 2000 reprend et modifie le décret en intégrant un hommage aux « Justes » de France. Ce jour est ainsi l'occasion pour la nation de témoigner sa reconnaissance à tous ceux « qui ont recueilli, protégé ou défendu, au péril de leur propre vie et sans aucune contrepartie, une ou plusieurs personnes menacées de génocide ».France — 16 juillet : Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France — 3808 WID14330
Stèle en hommage aux Justes d'Annemasse, située dans le parc Claudius Montessuit, au 10, rue de Genève, Annemasse (Haute-Savoie) — Ernest Balthazard, ]Jean Deffaugt, Huguette Ducoing-Baud, Chanoine Eugène Marquet
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