Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Albert Parchet, résistant et jeune marié, fusillé le 19 août 1944 à l’âge de 24 ans

Martine Parchet qui détient les archives de son cousin éloigné devant le monument du Noiret. Des documents, photos et médailles seront visibles à l’exposition en hommage aux 450 fusillés de Haute-Savoie du 4 au 12 mai à la mairie et au collège Louis-Armand.

Alors que le Souvenir français organise une exposition sur les 450 résistants haut-savoyards fusillés lors de la Seconde Guerre mondiale, nous vous proposons un portrait des cinq résistants de Cruseilles dont le nom figure sur le monument du Noiret. Aujourd’hui, Albert Parchet.

Né le 28 mars 1920 à Carouge (Suisse), Albert Étienne était le fils unique de Lucien Parchet et de son épouse Louise Jeanne Maillot.

Originaire et propriétaire au hameau du Noiret à Cruseilles, Lucien Parchet vivait en Suisse depuis la guerre de 14-18. Sa maison était située à droite de la route du Noiret en arrivant depuis le Pont de la Caille. Il disposait de l’habitation façade ouest.

Son neveu Jean-Étienne et sa nièce Eugénie, tous deux célibataires, habitaient la façade est. Albert était donc peu connu au Noiret où il venait parfois en vacances.

Le jeune homme exerçait la profession de cinématographe. Il avait épousé Annonciade Marie Carlotti, jeune fille originaire de Corse.

Albert Parchet était rentré dans la Résistance. Il fut arrêté par les Allemands quelques semaines après la rafle du Noiret, vraisemblablement en lien avec l’arrestation de Marcel Challande et de ses employés. Il fut écroué à la prison militaire de Montluc, située rue Hachette à Lyon.

Son nom figure sur la stèle au fort de Montluc, parmi ceux de 109 prisonniers

Cette prison a été utilisée par Vichy puis les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est devenue Mémorial national depuis 2010. Les noms de 109 prisonniers, dont Albert Parchet, figurent sur la stèle au fort de Montluc, dont 72 juifs. Ils furent massacrés par les Allemands sur le terrain d’aviation de Lyon-Bron.

Quatre charniers ont été découverts sur ce terrain d’aviation, le charnier B dans lequel fut découvert le corps d’Albert Parchet comptait 18 victimes, fusillées le 19 août 1944. Un monument fut élevé à la mémoire des victimes, portant l’inscription : “Aux morts de Montluc victimes de la barbarie allemande fusillés à Bron -août 1944”.

Albert Parchet fut homologué interné résistant, Mort pour la France. La médaille de la Résistance lui a été décernée à titre posthume par décret en date du 11 juillet 1958. Il a été inhumé au cimetière de Cruseilles, sa tombe se situe à gauche du monument érigé pour Marcel Challande, Robert Léon Persoud, Clément Broisin et Raymond Raphin.

Sa jeune épouse était retournée en Corse. Sa maman, Louise Jeanne Maillot, n’ayant plus de famille proche, avait remis à Irène Parchet, veuve d’Arthur Parchet, cousins éloignés, les archives de son fils unique Albert, ainsi que des actes notariaux. Elle avait même fait don à Irène de la vieille maison qui appartenait à son mari Lucien en s’occupant.

Aujourd’hui, c’est Martine et Pierre son frère - qui vit à Paris - qui ont hérité des archives d’Albert.

l'exposition

  • Les visites de l’exposition rendant hommage aux 450 fusillés de la Résistance seront accessibles le jeudi 4 mai, et du mercredi 10 au vendredi 12 mai à la mairie de Cruseilles, aux heures d’ouverture, soit les lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 8 h 30 à 12 heures et 14 à 17 heures.
  • Cette exposition est organisée en collaboration avec le collège Louis-Armand et le Souvenir français comité local de Cruseilles.

Louis JACQUEMOUD, 2 mai 2023