Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Ville-la-Grand — Parcours mémoriel du Mur de la frontière

Ville-la-Grand — Parcours mémoriel du Mur de la frontière

Le monument

En 1920, les Missionnaires de Saint-François de Sales achètent une bâtisse pour y fonder le Juvénat, une maison où de jeunes séminaristes sont formés. En 1939, la Seconde Guerre mondiale débute. Le Juvénat se trouve dans une position géographique très intéressante, adossé à la frontière entre la Suisse et la France, et à seulement vingt minutes à pied de la gare d'Annemasse. Il devient un lieu de refuge et de passages idéal vers la Suisse neutre.

Le mur de la frontière se trouve dans le jardin, dans sa partie nord, juste derrière les bornes 110/111. Pour passer, il faut franchir le mur et les barbelés et sauter de l'autre côté. Le saut se faisait depuis une échelle du côté du Juvénat et les personnes retombaient de l'autre côté. Elles étaient protégées de la patrouille allemande grâce à la forme concave du mur, mais aussi grâce aux épines et à la mousse des sapins helvétiques qui permettaient d'adoucir la chute.​

Les pères et frères du Juvénat venaient en aide aux fugitifs de tous bords qui se présentaient à Annemasse dans l'espoir de passer la frontière. Ces actions héroïques ont été incitées par le père Louis Favre, qui a réussi à convaincre ses confrères. Le père Gilbert Pernoud, le frère Raymond Boccard (jardinier du Juvénat), et le père Pierre Frontin (directeur du Juvénat) étaient réticents à l'idée d'entreprendre des passages clandestins, les jugeant trop risqués.

C'est en 1942 qu'ils ont décidé de commencer les passages à la suite des rafles estivales.

Les passages étaient orchestrés à la seconde près, avec un schéma répétitif : le Frère Raymond Boccard s'installait à la fenêtre du bâtiment et frottait son béret sur sa tête en guise de signal pour annoncer au père Louis Favre, présent à proximité de la cabane, que le chemin était libre, aucun garde n'était présent à l'horizon. Les réfugiés avaient alors deux minutes pour franchir le mur et se rendre au point de relais en Suisse de l'autre côté du champ.

En 1944, le père Louis Favre a été arrêté le 3 février lors de l'invasion des Nazis au Juvénat.

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