Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Mont-Saxonnex — 3 janvier 1944 : Fuillade du hameau de Pincru

Le 3 janvier, à Mont-Saxonnex nous nous souvenons des événements marquants de la Seconde Guerre mondiale et rendons hommage à celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté. En cette journée de commémoration, nous réaffirmons l’importance du devoir de mémoire, afin que les horreurs de ce conflit ne sombrent jamais dans l’oubli et que la paix continue d’éclairer notre avenir.
Stèle commémorative de la tragédie du 3 janiver 1944 au pont-Saxonnex

Histoire

La veille de cette terrible journée du 3 janvier 1944, quatre hommes se prétendant parachutistes anglais font halte à Pincru devant l’hôtel Beau-Site, en quête des maquis, prétextaient-ils, pour leur remettre des armes. Joseph Maniglier flaira le mauvais coup. Il a alors entrepris de descendre de la montagne avec sept de ses hommes pour faire prisonniers ces prétendus parachutistes. Les événements ont pris une mauvaise tournure. Le village ayant été bouclé par les miliciens et les Allemands.

Avec toutes les précautions d’usage, les maquisards sur leurs gardes, qui avaient posté trois guetteurs, décidèrent de les rencontrer tout en définissant un plan pour s’assurer de la bonne foi de ces interlocuteurs et d’une issue si la situation dégénérait.

Le village fut rapidement encerclé par les miliciens et les Allemands. S’ensuivit une fusillade contraignant Joseph Maniglier et ses camarades à fuir et regagner le camp en marchant dans le torrent pour ne pas laisser de traces.

Certains devront leur salut à leur bonne connaissance du terrain pour rallier le camp à Cenise. D’autres n’auront pas cette chance. Des trois guetteurs, deux y laissèrent leur vie.

Le hameau de Pincru fut investi par les Allemands à la recherche de maquisards. Robert Bourrier, 22 ans, qui venait de mettre le mulet dans la « cortonne » chez Gaston Carme, fut blessé par les soldats. Fuyant malgré tout, entre les maisons Carme et Donat-Bouillud, il fut une nouvelle fois atteint par une rafale de mitraillette et il se réfugia dans une maison. Il en fut extrait, laissé agonisant dans la neige alors que les Allemands lançaient une grenade incendiaire sur la maison de Gaston. « C’est moi qui ai enlevé son corps sur une luge pour le préserver de l’incendie, les Allemands ayant mis le feu à deux maisons », raconte Robert Caul-Futy.

Georges Caille lutta jusqu’au bout avant d’être abattu par les Allemands devant la boulangerie de Georges Rennard qui l'a aidé à recharger son mousqueton.

Marie Délémontex, 48 ans, sourde-muette, rentrant des commissions n’entendit pas les coups de feu, ni les sommations d’un militaire. Elle reçut un coup de fusil à la main. L’ennemi découvrant un peu plus tard des traces de sang qui menaient à son domicile, pénétrèrent chez elle à la recherche d’un quelconque maquisard. La pauvre femme, interrogée, ne parlant pas, fut violentée avant d’être à nouveau blessée par balles. Les soldats pillèrent la maison et tuèrent le cochon avant de repartir.

Marie fut descendue dans la nuit à l’hôpital de Bonneville. Elle décèda le mardi 4 janvier à midi et fut, selon l’acte paroissial, inhumée à Bonneville. On trouve aussi un acte de décès dans cette commune (2/1944).

Le cauchemar ne s’arrêta pas là : les Allemands ayant mis le feu à deux maisons, femmes et hommes se mobilisent pour éviter la propagation de l’incendie, d’autant que l’école est proche et que les enfants - deux classes et 54 élèves au total - ont été confinés à l’intérieur, couchés dans le couloir du bâtiment pendant cet épisode dramatique.

Les habitants du Mont-Saxonnex perpétuent le devoir de mémoire

Le 3 janvier 1944, un évènement tragique a marqué les mémoires des habitants du Mont-Saxonnex. 80 ans après les faits, une cérémonie a été organisée ce mercredi soir. Mené par les jeunes dumonts de l’école primaire Roger Guillermin un hommage aux victimes a été célébré, notamment, en racontant les évènements de cette sombre journée. L’occasion pour eux d’assurer le devoir de transmission. Kézia Poudou était présente à cette cérémonie. Reportage 8 Mont-Blanc.

mémorial

SOURCE : Mémorial de l'oppression, fonds du service du Mémorial de l'oppression et de la délégation régionale du Service de recherche de crimes de guerre ennemis (SRCGE), 1940-1944 : 3808 W1478 — Le fonds du Mémorial de l'oppression rassemble les archives produites par le service du même nom, rattaché au commissariat de la République de la région Rhône-Alpes. Ce service devient, par ordonnance du 14 octobre 1944, la “délégation régionale du Service de recherche des crimes de guerre ennemis (SRCGE)”, dépendant du ministère de la Justice.

Lieu de mémoire en lien
avec cette commémoration
commemoration  Stèle massacre du 3 janvier 1944

Stèle massacre du 3 janvier 1944

Mont-Saxonnex • 3 janvier 1944

Devoir de mémoire

La Seconde Guerre mondiale a marqué l’histoire de l’humanité par sa violence et ses tragédies. Entre 1939 et 1945, des millions de personnes ont été touchées par ce conflit d’une ampleur sans précédent, bouleversant des vies et remodelant des nations. Aujourd’hui, nous nous rassemblons pour rendre hommage aux victimes, aux résistants, aux soldats et à tous ceux qui ont souffert durant ces sombres années. En commémorant ces événements, nous nous souvenons de l’importance de la paix, de la liberté et du devoir de mémoire, afin que les leçons du passé continuent de guider notre avenir.

Les commémorations
sur la commune de Mont-Saxonnex
commemoration : Mont-Saxonnex — 3 janvier 1944 : Fuillade du hameau de Pincru

Fuillade du hameau de Pincru

Mont-Saxonnex • 3 janvier 1944

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