Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Thônes, la seule ville des Savoies médaillée de la Résistance

Le maire de Thônes Pierre Bibollet et la conseillère municipale Christine Ruffon, déléguée à la jeunesse et la mémoire, présentent le précieux parchemin et les médailles de la résistance.

Le 9 février 1943, le général de Gaulle instituait la médaille de la Résistance française, dont Thônes est titulaire. Une date anniversaire qui nous replonge dans l’histoire de Thônes lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le 15 octobre 1945, publication au Journal Officiel le 20 octobre, la ville de Thônes était déclarée commune titulaire de la médaille de la Résistance française, la seule sur les Savoie, faisant ainsi partie des 17 communes médaillées en métropole, plus Nouméa (Nouvelle-Calédonie) décorée en 1993.

Par ordonnance du 9 février 1943, il y a donc juste 80 ans, le général de Gaulle, chef de la France combattante, instituait à Londres, la médaille de la Résistance française en reconnaissance des actes remarquables de foi et de courage qui auront contribué à la Résistance du peuple français contre l’ennemi et ses complices depuis le 18 juin 1940. C’est le seconde et seule décoration créée, après l’ordre de la Libération, pendant la guerre par Charles de Gaulle.

Thônes centre de Résistance de la région, chef-lieu héroïque, ville martyre dont le nom restera lié à l’épopée des Glières. Max Lejeune, secrétaire d’État aux Forces Armées, le 11 novembre 1948

Souhaitant se constituer en association, le 20 octobre 1984, il est décidé, plutôt que de créer une structure parallèle, d’intégrer les 17 villes médaillées dans l’association nationale des médaillés de la Résistance sous forme d’un comité national. Le 12 juin 1986 à la chancellerie de l’ordre de la Libération, les 17 maires ont signé une déclaration solennelle par laquelle ils s’engagent à assurer la pérennité du message de la Résistance française incarnée par le général de Gaulle. C’est ainsi que chaque année en septembre depuis cette date, est organisée une grande manifestation dans l’une des 18 collectivités à tour de rôle par ordre alphabétique, afin de pérenniser ce message. Les communes ont pour mission de perpétuer la flamme de la Résistance, symbolisée par le drapeau transmis de ville en ville. Cette cérémonie qui réunit toutes les communes médaillées, donne lieu à une manifestation populaire empreinte d’une grande ferveur. La ville de Thônes aura cet honneur en 2025.

En 2012, l’Association nationale des médaillés de la Résistance étant appelée à disparaître, est née l’Association nationale des communes médaillées de la Résistance française dont le siège social est au Mémorial de Caen (Calvados). Ses buts sont principalement de veiller à la sauvegarde de l’héritage du matériel culturel et moral de la Résistance, de passer chaque année le drapeau de l’association entre les communes du territoire, établir et entretenir des relations avec l’Association des compagnons de la Libération dont le délégué national depuis 2017 est le général de division Christian Baptiste. Le président du comité national des communes titulaires de la médaille de la Résistance française, nommé pour un an, est le maire de la commune qui reçoit le drapeau.

Pour mémoire, le 11 novembre 1948, la ville de Thônes a été citée à l’ordre du corps d’armée avec attribution de la croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil, par le secrétaire d’État aux Forces Armées, Max Lejeune, « centre de Résistance de la région, chef-lieu héroïque, ville martyre dont le nom restera lié à l’épopée des Glières. »

Contexte historique

Haut lieu de la Résistance dès 1942, Thônes est située au sud du plateau des Glières. La commune est l'objet de nombreuses incursions ennemies.

C'est là que la Résistance abat à l'Hôtel du Midi, le 23 novembre 1943, Gaston Jacquemin, chef départemental de la Milice, ainsi que son adjoint Franck.

Le 5 février 1944, une rafle de la Milice provoque de nombreuses arrestations, la mort de Georges Laruaz et l'internement et la déportation de 18 personnes. André Laruaz, Robert Cilquin et André Rollin décèdent en camp de concentration.

En mars 1944, Thônes devient le PC de la 157e  division alpine de la Wehrmacht pendant l'opération Korporal contre les Glières. Elle voit s'installer dans ses murs la Gestapo, au Villaret, où neuf jeunes sont fusillés.

C'est sur son territoire communal que, grâce au courage de son maire, les morts des Glières sont enterrés dans le cimetière de Morette.

Enfin, les 3 et 4 août 1944, un bombardement allemand sur Thônes et les Villards-sur-Thônes fait 26 blessés et 14 morts : Joseph Chaix, Henriette Collomb, Ernestine Quétant, Camille Atrux, Jeanne Mauris, Édouard Favre-Félix, Jean-Louis Rey-Barrat, Rosalie Uglietti, Marthe Kaiser, Anne-Marie Poline, Antoinette Veyrat, Françoise Donzel-Gargand, Mme Vallanzasca et sa fille.

La Médaille de la Résistance lui a été décernée par décret du 15 octobre 1945. Le 11 novembre 1948, la ville est citée à l'ordre du corps d'Armée et reçoit la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil (décision n° 78).

Jean-Paul CHAVAS, 8 fév. 2023
Lieu de mémoire en lien :
 Stèle bombardement des 3 et 4 août 1944

Stèle bombardement des 3 et 4 août 1944

Détail

En mémoire des victimes du bombardement de Thônes du 3 août 1944, en représailles de l’embuscade survenue la veille en aval du col de Bluffy par un commando de maquisards sur un convoi de camions allemands et des parachutages d'armes du 1er août 1944 au plateau des Glières.

Lieu : Thônes

Le coussin brodé des armes de la ville, supportant la médaille de la Résistance et la croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de vermeilCarte communes médaillées de la résistanceLa Médaille de la DIPLÔME DE LA MÉDAILLE DE LA RÉSISTANCE DE THÔNES - Résistance lui a été décernée par décret du 15 octobre 1945. Le 11 novembre 1948, la ville est citée à l'ordre du corps d'Armée et reçoit la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil (décision n° 78).