Racine Mila ALIAS : Marie-Anne Richemond Résistante, déportée — Mort en déportation 14 septembre 1919 à Moscou (Russie) 20 mars 1945 à Amstetten (Autriche) Croix de guerre 1939-1945 / Médaille de la Résistance / Mort pour la france / BiographieLe rôle des résistantes pendant la Shoah est souvent méconnu. Aujourd’hui encore, les femmes restent les grandes oubliées de l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale. En particulier les femmes juives, dont certaines, au péril de leur vie, ont œuvré pour sauver leurs coreligionnaires. Mila Racine est l’une d’entre elles. Résistante de janvier 1942 à octobre 1943, arrêtée par la Gestapo, elle trouvera la mort à Mauthausen, quelques semaines avant la libération du camp. Miriam (Mila) est née à Moscou en le 14 septembre 1919. La fratrie compte également Emmanuel Racine (Mola) né en 1911 et Sacha Racine née en 1923. En 1926, les parents Georges et Berthe (Bassia) issus de la bourgeoisie russe fuient le régime soviétique et s’installent à Paris, après avoir échangé leur bel appartement moscovite contre des passeports. “Nous aurions dû rester en Russie, les communistes tuaient les bourgeois, pas les Juifs”, dira ainsi la mère de Mila en apprenant la mort de sa fille. Dans un témoignage enregistré par USC Shoah Foundation, en 1997, Sacha, la jeune sœur de Mila, détaille le parcours de la famille. On y apprend que les Racine, parents et enfants, arrivent en France avec gouvernante, malles, et bijoux cachés dans les valises. Très vite, ils louent un grand appartement rue de Rome, retrouvent leurs marques et la vaste branche paternelle qui compte 9 frères et sœurs et nombre de cousins. La famille est traditionnaliste. Le vendredi soir, la maison se fait juive et le foyer se réunit autour du repas de Shabbat. Georges, le père, aime en particulier le décorum de la synagogue de la Victoire. La semaine, il fréquente le club des diamantaires de la rue Cadet. Avec sa femme, ils recréent un cercle familial, amical, social. Tout s’y passe en russe - même les conversations chez le médecin – avec quelques touches de yiddish pour que les enfants ne comprennent pas. Mila et Sacha sont scolarisées au lycée Racine, à Paris, où Mila obtient le certificat d’études secondaires, en 1936. A la fin des années 1930, Mila intègre les EI et la Wizo. Malgré son jeune âge, elle s’illustre au sein des milieux sionistes par sa vaste implication au sein de la Jeune Wizo, à Paris et en Province. Mila devient Marie-Anne Richemond Quand la guerre éclate, en 1939, Mola, le seul de la famille à être naturalisé français - ses parents et ses deux sœurs sont réfugiés russes - est mobilisé. En juin 1940, alors que les Allemands commencent à envahir la France et la Belgique, toute la famille Racine fuit. Une vingtaine de personne. Sacha Racine-Maidenberg raconte les deux camions nécessaires pour transporter les malles. Une fois encore, le père de Mila emporte sa vaisselle, ses tasses et assiettes, qui traverseront la guerre. Direction Pau, Bordeaux, et Arcachon. Pour finir, la famille se replie à Toulouse. D’abord dans une immense demeure, tous ensemble, puis la mère de Mila cherche une maison pour elle et ses enfants, Sacha, Mila et Mola, ainsi que sa femme Sarah et leur petite Lily. Comme nombre de Juifs étrangers, ils rallient Luchon, petite bourgade pyrénéenne proche de la frontière espagnole. Beaucoup de monde défile alors chez eux, dont David Knout, un des fondateurs de l’OJC, Organisation juive de combat, que Mila intègre rapidement. Sa sœur Sacha, la décrit comme une jolie jeune fille, sensible et intelligente. Avec, autour d’elle, toujours une cour de garçons. Dès janvier 1942, Mila Racine décide de porter assistance au nom de la Wizo aux internés des camps d’internement du Sud-Ouest. Avec sa sœur Sacha et deux, trois amis, elle sollicite les Juifs de Luchon, achète du riz, du sucre, des pâtes, mais aussi des haricots blancs aux paysans, les met en boîte dans des conserves qu’elle fait fabriquer par les ferblantiers. Le tout est ensuite envoyé dans les camps du Sud, Gurs en particulier. Un jour, la police française fait irruption dans l'atelier de fortune. Mila et sa bande ne sont pas arrêtés, mais doivent cesser leurs activités de marché noir. À l’été 1942, Vichy décide de livrer les Juifs étrangers à la Gestapo, en vue de leur déportation. Même les mineurs. Avec l’intensification des rafles et l’invasion par les Allemands de la zone non occupée, en novembre 1942, la seule option pour les Juifs reste l’émigration clandestine vers l’Espagne ou la Suisse, pays neutres. La voie des Pyrénées étant trop périlleuse pour les enfants en bas âge, la Suisse s’avèrera une alternative plus viable. Les organisations juives comme les EIF (la Sixième), l'OSE et le nouveau MJS (Mouvement de la jeunesse sioniste) créé en 1942 vont alors coopérer pour sauver des Juifs. Fin juillet 1943, sous l’impulsion de Tony Gryn (de son vrai nom Nathanel T. Garin), Mola (Emmanuel Racine) et Georges Loinger créent un réseau de sauvetage, dont Mila fait partie. Elle devient la responsable du MJS de Saint-Gervais-les-bain, en Haute-Savoie. Munie de faux papiers au nom de Marie-Anne Richemond, elle a pour consigne de faire passer le plus d’enfants possibles vers la Suisse - qui les accepte jusqu’à 16 ans. Un processus long et compliqué. Le passage s’organise dans la région d'Annemasse où la frontière est plus facile à franchir : depuis novembre 1942, la zone est sous occupation italienne. Le passage de trop La vie de Mila est alors rythmée par les allers-retours en Suisse. Surnommée la maman des petits et la sœur des grands, elle inspire par sa force et son courage. Les groupes d’enfants envoyés par l’OSE, le MJS ou la Sixième, arrivent à Annecy ou à Aix-les-Bains, puis sont pris en charge par les “passeurs” qui connaissent les habitudes des patrouilles allemandes. Les enfants, qui doivent toujours passer en groupe de petits effectifs, circulent de nuit. Mais en septembre 1943, avec l'armistice de Cassibile signé par l'Italie avec les Alliés, les Allemands occupent les zones laissées libres par les Italiens qui cessent alors d’être un refuge. Le passage de la frontière suisse dans la région d’Annemasse devient plus dangereux. Le 21 octobre 1943, le convoi qu’elle dirige avec Roland Epstein est intercepté par les Allemands à Saint-Julien-en-Genevois, et conduit à Annemasse à la prison de l’hôtel Pax, siège de la Gestapo. Le choc de cette arrestation paralyse le travail de l'organisation pendant une longue période. Le maire d’Annemasse, Jean Deffaugt, parvient à faire libérer quelques enfants, dont un bébé de quatorze mois. Il propose à Mila un plan d'évasion, mais elle refuse, craignant des représailles sur les enfants. Ayant vu son identité juive, Mila Racine est détenue à la prison Montluc de Lyon, puis déportée vers le camp de Ravensbrück par le convoi I.175 parti de Compiègne le 31 janvier 1944, avant d'être transférée à Mauthausen pour réparer les voies ferrées détruites par les bombardements alliés. Arrivée le 7 mars 1945 à Amstetten, elle y meurt le 20 mars 1945 lors d'un bombardement. Roland Epstein reviendra lui de déportation. La mémoire de Mila Racine est associée à celle de Marianne Cohn, qui prit sa relève dans le convoyage des Juifs. Elle aussi connut une fin prématurée en raison de ces activités.
Annemasse : le nouveau parc de la ville porte le nom de la résistante Mila RacineMila Racine, une figure de la Résistance annemassienneFigure de la résistance — Roland EpsteinFigure de la résistance — Marianne CohnFigure de la résistance — Jean Deffaught
Yad Vaschem : Exposition Mila RacineMarianne : Portrait d'une femme exceptionnelle : Mila Racine, sauveuse d'enfants juifs
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