Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Jolivet Marius (Père à Collonge-sous-Salève)

Résistant — Juste parmi les nations
Réseau AjaxFrance libre – France combattante (FFL)
Le curé de Collonges-sous-Salève ,aidé par ses paroissiens, permit le passage en Suisse de centaines de femmes, d’enfants et de vieillards juifs (il y avait une autre filière pour les hommes). De santé fragile, il poursuivit sans relâche ses activités de prêtre, de sauveteur et de résistant, sans se ménager. Il mourut en 1964, certainement des "suites de la guerre".

Marius Jolivet, est un prêtre catholique séculier, né à Saint-Étienne, dans la Loire le 21 octobre 1906, et décédé à Collonges-sous-Salève (Haute-Savoie) le 25 mars 1964.

Né à Saint-Étienne, d'un père ouvrier métallurgiste de Scionzier, hauts savoyards, venu travailler à Saint-Étienne, et qui rentrera malade en 1908, et s'installe en 1911, à Chevrier, village natal de son épouse, où il décéde quatre ans plus tard.

Marius est élève au collège Sainte-Marie de la Roche-sur-Foron. C'est sur les incitations de sa mère qu'il entre au Séminaire. Il est ordonné prêtre le 20 décembre 1930. Il devient alors enseignant au petit séminaire de Thonon-les-Bains. Malade, il se voit contraint d'accepter un poste plus en rapport avec son état de santé, et devient donc en 1933, aumônier de l'institution Sainte-Geneviève à Megève.

En juin 1934, rétabli, il est nommé à la cure de Faucigny. Le 4 août 1941, il prend possession de la cure de Collonges-sous-Salève. Et il est ravi d'être en poste dans une paroisse si proche de la frontière. Il y voit la main de Dieu. Il a 36 ans et va s'engager à fond dans l'action.

À partir de 1943, René Nodot, qui est le responsable du service social des étrangers assure avec son oncle Félix Petit, instituteur laïque et ancien maire destitué de Saint-Julien-en-Genevois, les liaisons avec Camille Folliet, vers Lyon et avec la sœur Neyrand de Saint-vincent-de-Paul, et Jeanne Lavergnat et son époux Arthur Lavergnat, il va installer alors sa filière d'évasion.

Il est en plus la boîte aux lettres de Allen Dulles, chef de l'Office of Strategic Services, pour l'Europe, avec comme couverture un poste d'attaché d'ambassade à Berne. Il est également agent du [reseau]réseau Ajax[/reseau].

En 1941, il passe en Suisse Xavier de Gaulle, malade, frère du général. En avril 1943, il accompagne personnellement la petite Éva Stein rejoindre sa mère en Suisse, après que la Résistance ait pu la faire échapper de prison suite au suicide de son père dans cette geôle. Cette famille venait d'Hambourg.

En novembre 1943, l'Abbé Henri Grouès, alias (Abbé Pierre), lui confie le passage en Suisse de la famille de Jacques de Gaulle. Parmi les passeurs de la région, on compte avec lui Jean Rosay et Gilbert Pernoud, prêtre enseignant. Il diffuse également les cahiers du Témoignage chrétien et transmet les courriers entre Pierre Chaillet, pseudonyme de Testis son nom de plume dans la clandestinité, le fondateur de Témoignage chrétien et également des Œuvres sociales de la Résistance (COSOR), dont le nom dans la Résistance était Prosper Charlier et Louis Cruvillier, qui a trouvé refuge en Suisse, en octobre 1942.

C'est avec la complicité des habitants du village qu'il a pu faire passer en Suisse des centaines de femmes, d'enfants et de vieillards juifs. Pensant être découvert, il ne couche plus au presbytère, mais dans une annexe de l'école des Sœurs de Saint-Joseph, ce qui n'arrange pas sa santé déjà fragile. Homme très discret, ses actions sont d'une grande efficacité.

L’un des relais du curé Marius Jolivet était un couple de maraîchers de Troinex (Genève) dont la ferme jouxtait la frontière française. À travers un trou dans les barbelés qu’ils avaient creusé, Arthur Lavergnat et Jeanne Lavergnat firent passer en douce la frontière à des Juifs, parfois en les hébergeant. La manœuvre restait très délicate à chaque fois car les soldats allemands avaient un poste avancé non loin de là et pouvaient observer directement les barbelés que les Lavergnat faisaient franchir aux persécutés.

Recevant 15 enfants juifs d'Annecy, Colette Dufournet, membre de la JOC féminine, il les loge chez les frères Capucins et le lendemain tout le monde est à Saint-Julien où ils se font cueillir par les gendarmes. Prévenu Jolivet envoie l'avocat Roch et Joséphine Equey, qui réussissent à les faire libérer et à leur faire franchir rapidement la frontière. Parmi les personnalités qu'il fit passer : le compositeur juif Léon Algazi. Il fera un séjour au sanatorium de Praz Coutant entre 1945 et 1947, et reprendra son activité paroissiale.

Il décéda en 1964, certainement des suites des maltraitances de la guerre.

Le 6 novembre 1986, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marius Jolivet le titre de Juste parmi les Nations.

La Municipalité de Collonges-sous-Salève a donné son nom à l'ancienne salle du Conseil Municipal. Une plaque est apposée le 24 mai 1987.

Prix et récompenses

  • Médaille de la reconnaissance française
  • Médaille de Juste parmi les Nations

Lieux de mémoire

Plaque commémorative

Collonges-sous-Salève — Plaque commémorative Abbé Marius Jolivet

Le curé de Collonges-sous-Salève ,aidé par ses paroissiens, permit le passage en Suisse de centaines de femmes, d’enfants et de vieillards juifs (il y avait une autre filière pour les hommes). De santé fragile, il poursuivit sans relâche ses activités de prêtre, de sauveteur et de résistant, sans se ménager. Il mourut en 1964, certainement des "suites de la guerre".

En mémoire de

Marius Jolivet

Résistance haute-Savoie — Jolivet Marius, résistant, passeur et curé de Collonges-sous-Salève - Juste parmi les Nations - abbe-marius-jolivet-resistant-et-passeur-cure-collonge-sur-saleve
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