Magland — « Je veux dire la vérité sur la Résistance, même si elle ne plaît pas »

Il se souvient de ces années de Résistance, de cette attente interminable à se battre contre la faim, la soif, à être traqué en permanence. « On voulait prendre les armes, mais on n’en avait pas ! Nos embuscades étaient extrêmement rares », se souvient Lionel Martin.

Une réalité à laquelle peu de jeunes hommes se sont frottés. Alors quand il repense au lendemain de la Libération, il ne peut oublier cette émotion étrange. « Nous étions seulement quelques centaines de maquisards en Haute-Savoie. Ce jour-là, nous étions tout à coup des milliers », s’exclame-t-il. « 90 % des Français étaient derrière Pétain, et ils ont retourné leur veste du jour au lendemain », s’exaspère le vieil homme.

« Cette facette de l’histoire est toujours masquée par le récit national, rappelle l’un de ses proches amis, mais comme Lionel Martin a quitté la France juste après la guerre, il n’a pas été affecté par cette glorification falsifiée de la Résistance. » L’ancien maquisard lui, tient à « dire la vérité sur la Résistance, même si elle ne plaît pas. »

Lionel Martin est tout de même heureux que ces commémorations rappellent son histoire et donnent une idée de ce qu’il s’est passé en France. « Même si cette idée n’est pas forcément vraie, ça les rend fiers d’être Français et c’est l’essentiel », sourit-il.

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