Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Bublens Philibert MarcelJuste parmis les nations

Le chanoine Philibert Bublens, archiprêtre de la Basilique Saint François de Sales située au centre de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), a apporté son secours, à ses risques et périls, à de nombreux Juifs pourchassés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Bublens Philibert Marcel

Bublens Philibert Marcel

Résistant et juste

Né(e)4 janvier 1901 à Vieugy (74)
Décèdé(e) 5 Décembre 1954 à Thonon (74)

Biographie

Marcel Philibert Bublens est né le 4 janvier 1901 à Vieugy en Haute-Savoie (auj. Seynod). Il est le second fils de François Bublens et de Clémentine née Beauquis. Philibert a 6 mois lorsque son père, âgé de 34 ans, décède le 19 juin 1901.

Il est ordonné prêtre le 3 avril 1926. D'abord nommé vicaire à Charvonnex le 23 juillet 1924, il est curé archiprêtre de Frangy à partir du 7 octobre 1934 et devient archiprêtre de Thorens-Glières le 21 juin 1936.

En 1937, le père Philibert Bublens, devient abbé de la basilique Saint-François-de-Sales, construite à côté de l’église Saint-Hippolyte. Les deux édifices sont reliés par une voûte.

C'est l’abbé Philibert Bublens qui termine la décoration de l’édifice, en faisant appel à l’un des chefs de file du renouveau de l’art sacré de l’entre-deux-guerres. L’édifice mêle à la fois une architecture traditionnelle et une décoration moderne : vitraux de Lardeur et peintures de Maurice Denis.

Alors que dans le Bulletin paroissial de Thonon-les-Bains daté de février 1941, le chanoine Philibert Bublens demande à ses paroissiens de suivre le "chef aveuglement" (le Maréchal Pétain), ce qui constitue pour lui un devoir, il va sauver une trentaine de Juifs.

Des réfugiés juifs qui fuyaient les persécutions se regroupaient à Thonon-les-Bains, dans le but de passer la frontière vers la Suisse. Ils trouvaient refuge sous la voûte de la très ancienne église Saint Hippolyte, attenante à la Basilique. Philibert Bublens a ainsi accueilli, par vagues successives, des groupes de 10 à 20 personnes qui séjournaient dans l’église, le temps de s’assurer les services d’un passeur pour franchir la frontière à pied ou de pêcheurs pour traverser le lac Léman. L’étape de Thonon-les-Bains était un lieu de rendez-vous dont l’existence se transmettait, apparemment, de bouche à oreille.

Philibert Bubens a aussi assuré les soins médicaux indispensables à des personnes qu’il cachait, grâce aux services de trois religieuses infirmières de la ville. En particulier, il a sauvé un groupe de réfugiés au cours d’une perquisition. Il conduisit les policiers le long de la visite du presbytère et de l’église de la Basilique, pour qu’ils jugent d’eux-mêmes qu’aucun Juif ne s’y trouvait, évitant les locaux où ceux-ci étaient cachés. Il prétendit que le bâtiment, trop vétuste, était menacé d’effondrement.

Le chanoine est en relation avec les propriétaires du restaurant voisin de sa cure, "Au fin bec", et peut compter sur l’aide du douanier, François Duchosal qui informe l’archiprêtre de la présence des convois allemands et les "soirs de passage, il envoie ses hommes en patrouille à Ripaille ou à Anthy-sur-Léman" afin de ne pas être dérangé.

Les communes chablaisiennes sont parmi les premières à être libérées, autour du 15 août 1944. L’archiprêtre de Thonon-les-Bains, le chanoine Philibert Bublens, prend une grande part à la reddition de la garnison allemande de Thonon. C’est le 16 août qu’ont lieu les combats pour la libération de la ville. Rappelons que peu de temps avant a eu lieu le désastre de Saint-Gingolph, où l’abbé Louis Rossillon a été abattu parce que considéré comme un notable. Cette affaire dessert la résistance, puisque les exécutions sont liées à une imprudence de sa part. Une situation semblable aurait pu avoir lieu à Thonon-les-Bains, où les combats débutent au port de Rives, le 16 août.

La résistance, principalement F.T.P., n’est pas suffisamment armée, mais décide, malgré tout, d’attaquer la Kommandantur sise à Rives, en contrebas de la ville. Les occupants ripostent, un certain nombre de personnes sont tuées, dont Raymond Gros, servant de la basilique. C’est à ce moment que le chanoine Philibert Bublens se rend auprès de la résistance afin de demander ce qu’ils promettent aux Allemands s’ils sont faits prisonniers. Il quitte le château de Sonnaz pour se rendre à pied vers le port de Rives.

Alors que les combats se poursuivent, il a la chance de ne pas être touché par une balle. Peut-être le port de la soutane, et son attitude pacifique (les mains sur la tête) lui sont favorables. À son arrivée, il déclare aux Allemands que la Libération est proche, la fin des combats devant intervenir dans un avenir très proche

.

C’est de cette façon qu’il leur fait comprendre qu’il serait préférable pour eux de se rendre. Le maquis leur propose de hisser un drapeau blanc, de se rendre les bras levés, et ainsi d’être faits prisonniers. Les troupes de la Wehrmacht se rendent, et le chanoine Philibert Bublens porte, dans les différentes casernes de la ville, l’ordre de se rendre.

Après s’être rendu au petit séminaire, transformé en caserne depuis décembre 1943, puis au Sacré-Cœur, transformé en infirmerie, il se rend à l’institut Saint-Joseph, où sont cantonnées les troupes. Après avoir porté les plis dans les différents cantonnements, le chanoine Philibert Bublens redescend à la basilique.

La ville connaît encore quelques combats mais la fin est proche. La sous-préfecture est libérée le 16 août.

Le nombre de personnes sauvées par Philibert Bublens s’élève à plus d’une centaine.

Au lendemain de la guerre, le Gouvernement français le décora de la Médaille de la Résistance pour son action courageuse. Philibert Bublens décède en 1954 à l'âge de 53 ans. Le 18 avril 2000, Yad Vaschem a décerné à Philibert Bublens le titre de Juste parmi les nations.

Distinction(s)
Médaille de la Résistance

Médaille de la Résistance

Détail

La médaille de la Résistance française est instituée par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle pour "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui auront contribué à la résistance du peuple français"

Médaille

Médaille des justes parmi les nations

Médaille des justes parmi les nations

Détail

Les personnes reconnues comme « Justes parmi les nations » reçoivent une médaille spécialement frappée à leur nom et un diplôme d’honneur. Elles ont en outre le privilège de voir leurs noms gravés sur le Mur d’honneur dans le jardin des Justes de Yad Vashem à Jérusalem.

Médaille

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