Le monument Monument commémoratif inauguré en 1945 rendant hommage aux 4 victimes des Allemands venus brûler le hameau des Puisots le 15 juin 1944. En juin 1944, plusieurs habitations dont la ferme Machenaud, repère de réfractaires et de maquisards, sont investies et pillées par les Allemands, guidés par des miliciens. Quatre hommes, dont un garçon de dix-sept ans, sont arrêtés puis brûlés vifs dans la ferme. Les femmes de la famille sont incarcérées à l'école Saint-François. CommémorationEn juin 1944, plusieurs habitations dont la ferme Machenaud, repère de réfractaires et de maquisards, sont investies et pillées par les Allemands, guidés par des miliciens. Quatre hommes, dont un garçon de dix-sept ans, sont arrêtés puis brûlés vifs dans la ferme. Les femmes de la famille sont incarcérées à l'école Saint-François. Le hameau des Puisots, lieu aujourd'hui paisible et bucolique, a connu un épisode des plus tragiques de notre histoire locale. Il fut détruit le 15 juin 1944 et ses résidents assassinés, peu de temps avant la libération du département. Épisode qui ne fut qu'un des nombreux drames de cette époque et dont le souvenir allait s'estomper dans la mémoire collective pour ne rester qu'une page tragique pour les familles directement concernées. L'inexistence de témoignages a rendu cette enquête, sur un crime commis il y a 70 ans, difficile. Mais comment s'expliquer que dans les archives de l'autorité préfectorale de l'époque, il n'est fait nulle mention de l'événement ? Aucun compte rendu, aucun message, aucune protestation, alors même que le préfet est destinataire des documents de la police française qui intervient sous la pression des familles. Que répondre sinon que dans un département qui compte quotidiennement plus de 15 décès par armes à feu et qui vit, ce même jour, l'exécution de 15 résistants à Vieugy-Sacconges, quatre morts de plus ne créent pas une grande émotion collective. À Annecy, le 15 juin, le ciel est d'un bleu limpide, il annonce une belle journée ensoleillée et très chaude. Mais ele commence dans le sang. Entre 8h30 et 9h, quinze résistants sont fusillés par la 4 compagnie aux ordres de son capitaine Krist, au champ de tir de Sacconges, à Vieugy. Aux Puisots, les hommes se sont levés tôt et se mettent au travail. Ils sont cinq, les frères Fernand Machenaud et Louis Machenaud, Loulou son fils, Joseph Petit et Roger Carrier. Guidés par trois miliciens qui avoueront, lors de leur jugement par la cour martiale du Grand-Bornand le 25 août suivant, avoir attendu le départ du corps franc pour dénoncer les habitants, les Allemands encerclent la clairière. Avant de monter au hameau, la colonne allemande passe par la Grande-Jeanne où réside Paulette, la fille de Félix Machenaud. Elle doit négocier son passage pour aller chercher du lait pour son bébé. Inquiétée par ce déploiement de forces, elle réussit à faire prévenir son mari et son père de renoncer à leur projet d'aller buter les pommes de terre aux Puisots dans la journée. 20 Parfois orthographié Christ.. hélas ! L'opération est aux ordres du « Lieutenant » Rassi, commandant la 1ere compagnie. Sont engagées deux sections de la 1ere compagnie (la première du « Leutenant » précité et la seconde aux ordres de l'adjudant-chef Szabados), renforcées de la section « mortier » de la 4 compagnie. Selon les interrogatoires effectués après la Libération, l'effectif global serait d'environ 30 hommes. Ainsi vers 10h, Joseph Petit arrive tout essoufflé et il crie aux autres « C'est sérieux, cette fois, vite, vite! Les Allemands sont là ! » . S'adressant à Roger Carrier, il ajoute « Tu n'as pas entendu les camions ? F…s furent ! » . Roger a bien entendu des bruits de moteur mais comme chaque jour Louis Dufournet de Cran a une coupe au Semnoz et y monte en camion, il n'y a pas prêté attention. « Je décidais d'aller vérifier et me faufilais dans les buissons dominant la clairière… Rien ! Mais si les buissons se mouvaient. Les Allemands. Là-bas dans l'herbe haute, des hommes, torse nu, les casques recouverts de branchages, avançaient avec des précautions de Sioux. Deux d'entre eux venaient même d'arriver chez Petit avec une mitrailleuse qu'ils mirent aussitôt en batterie. Les Machenaud et Petit s'étaient rejoints devant le four: Loulou Machenaud.. devait être au jardin derrière la maison de son Père. Combien étaient les nazis ? …Il y en avait partout ». « Alors je me jetais dans la forêt comme un fou, sans me soucier de la griffure des ronces, sautant, escaladant les rochers. Je courrais à perdre baleine, droit devant moi… De temps à autre le tac-tac sinistre de la mitrailleuse me parvenait. Finalement j arrivais à Vovray où le père Botteri me donnait une veste pour couvrir mon torse nu, écorché …». Loulou, qui enlève les doryphores des fanes de pommes de terre dans les potagers qui se trouvent côté gauche de la route qui monte au Semnoz, essaiera de s'échapper en gagnant la forêt mais il sera abattu puis jeté dans le brasier de la maison « Fernand Machenaud et Louis Machenaud (furent) laissés dans la maison ; Petit dans son garage. Tons furent alors liés à l'aide de fil de fer, et attachés, soit à une voiture, soit à des meubles, afin qu'ils ne puissent s'échapper: Les soldats vidèrent plusieurs bières et incendièrent les quatre maisons. Les malheureux périrent carbonisés. » Cette recension des faits est due à René Dépollier, journaliste et résistant, mais rien ne permet d'étayer l'information selon laquelle les victimes aient été attachées dans les maisons. Les prisonniers allemands, en dépit du crédit relatif qu'il faut accorder à leurs déclarations, confirment le fait que les hommes ont été tués puis jetés dans les maisons. Ils déclarent aussi que l'adjudant-chef Szabados, se rendant compte que les maquisards ont disparu, ordonne la mise à mort des quatre hommes qui ne sont accompagnés d'aucune présence féminine. Szabados fera reporter cette responsabilité sur son chef le sous-lieutenant Rassi. Les Allemands ne quittent le village qu'en fin d'après-midi après avoir festoyé?, pillé la vaisselle, et tout ce qui est transportable, dont le petit bétail. Du fait de grenades incendiaires, le hameau est la proie des flammes vers 12h. Effrayée par les tirs d'armes et les grenades, les hurlements, l'incendie, la jument de Joseph Petit s'échappe de son écurie, et devenue enragée, ne pourra être maîtrisée par quiconque s'approchera d'elle. Les trois miliciens, leur forfait accompli, descendent par la route de Quintal. Leur car stoppe à la fruitière, où ils pillent le beurre, le fromage et le pain. Le même scénario se reproduit à la fruitière de Vieugy. Puis, avec ces victuailles, ils décident de casser la croûte sur le bord de la route, à l'entrée du champ de tir, là où quinze résistants ont été fusillés ce matin. L'incendie du hameau est vu tout à la ronde et notamment d'Annecy, certains pensent à un feu de broussailles, pour d'autres et notamment les familles, il donne l'alerte. Informées d'une intervention des forces allemandes, les épouses de Félix et de Louis se précipitent aux Puisots. Mais les Allemands ne veulent aucun témoin, elles sont arrêtées et emprisonnées une semaine à l'école Saint-François. Elles seront libérées par un policier-soldat d'origine alsacienne du 19e régiment de police. Cette triste journée s'achève, comme elle avait commencé, dans le sang. Vers 21h, le sous-préfet de Bonneville Jacques Lespès, arrêté la veille car il s'était opposé physiquement au déplacement opérationnel d'un Groupe mobile de réserve, est fusillé par les Allemands dans la cour du quartier de Galbert à Annecy.Annecy — 15 juin 1944 : Tragédie du hameau des Puisots — 3808 W1375 InscriptionMonument cylindrique sur lequel sont apposées quatre plaques en hommage aux quatre résistants exécutés. Louis Machenaud, 42 ans, Louis Machenaud, 17 ans, Fernand Machenaud, 38 ans, Joseph Petit, 39 ans Localisation Adresse 9 route du Semnoz , 74000 ANNECYCoordonées GPS45.866413651169346 , 6.121427534963005
En juin 1944, plusieurs habitations dont la ferme Machenaud, repère de réfractaires et de maquisards, sont investies et pillées par les Allemands, guidés par des miliciens. Quatre hommes, dont un garçon de dix-sept ans, sont arrêtés puis brûlés vifs dans la ferme. Les femmes de la famille sont incarcérées à l'école Saint-François. Le hameau des Puisots, lieu aujourd'hui paisible et bucolique, a connu un épisode des plus tragiques de notre histoire locale. Il fut détruit le 15 juin 1944 et ses résidents assassinés, peu de temps avant la libération du département. Épisode qui ne fut qu'un des nombreux drames de cette époque et dont le souvenir allait s'estomper dans la mémoire collective pour ne rester qu'une page tragique pour les familles directement concernées. L'inexistence de témoignages a rendu cette enquête, sur un crime commis il y a 70 ans, difficile. Mais comment s'expliquer que dans les archives de l'autorité préfectorale de l'époque, il n'est fait nulle mention de l'événement ? Aucun compte rendu, aucun message, aucune protestation, alors même que le préfet est destinataire des documents de la police française qui intervient sous la pression des familles. Que répondre sinon que dans un département qui compte quotidiennement plus de 15 décès par armes à feu et qui vit, ce même jour, l'exécution de 15 résistants à Vieugy-Sacconges, quatre morts de plus ne créent pas une grande émotion collective. À Annecy, le 15 juin, le ciel est d'un bleu limpide, il annonce une belle journée ensoleillée et très chaude. Mais ele commence dans le sang. Entre 8h30 et 9h, quinze résistants sont fusillés par la 4 compagnie aux ordres de son capitaine Krist, au champ de tir de Sacconges, à Vieugy. Aux Puisots, les hommes se sont levés tôt et se mettent au travail. Ils sont cinq, les frères Fernand Machenaud et Louis Machenaud, Loulou son fils, Joseph Petit et Roger Carrier. Guidés par trois miliciens qui avoueront, lors de leur jugement par la cour martiale du Grand-Bornand le 25 août suivant, avoir attendu le départ du corps franc pour dénoncer les habitants, les Allemands encerclent la clairière. Avant de monter au hameau, la colonne allemande passe par la Grande-Jeanne où réside Paulette, la fille de Félix Machenaud. Elle doit négocier son passage pour aller chercher du lait pour son bébé. Inquiétée par ce déploiement de forces, elle réussit à faire prévenir son mari et son père de renoncer à leur projet d'aller buter les pommes de terre aux Puisots dans la journée. 20 Parfois orthographié Christ.. hélas ! L'opération est aux ordres du « Lieutenant » Rassi, commandant la 1ere compagnie. Sont engagées deux sections de la 1ere compagnie (la première du « Leutenant » précité et la seconde aux ordres de l'adjudant-chef Szabados), renforcées de la section « mortier » de la 4 compagnie. Selon les interrogatoires effectués après la Libération, l'effectif global serait d'environ 30 hommes. Ainsi vers 10h, Joseph Petit arrive tout essoufflé et il crie aux autres « C'est sérieux, cette fois, vite, vite! Les Allemands sont là ! » . S'adressant à Roger Carrier, il ajoute « Tu n'as pas entendu les camions ? F…s furent ! » . Roger a bien entendu des bruits de moteur mais comme chaque jour Louis Dufournet de Cran a une coupe au Semnoz et y monte en camion, il n'y a pas prêté attention. « Je décidais d'aller vérifier et me faufilais dans les buissons dominant la clairière… Rien ! Mais si les buissons se mouvaient. Les Allemands. Là-bas dans l'herbe haute, des hommes, torse nu, les casques recouverts de branchages, avançaient avec des précautions de Sioux. Deux d'entre eux venaient même d'arriver chez Petit avec une mitrailleuse qu'ils mirent aussitôt en batterie. Les Machenaud et Petit s'étaient rejoints devant le four: Loulou Machenaud.. devait être au jardin derrière la maison de son Père. Combien étaient les nazis ? …Il y en avait partout ». « Alors je me jetais dans la forêt comme un fou, sans me soucier de la griffure des ronces, sautant, escaladant les rochers. Je courrais à perdre baleine, droit devant moi… De temps à autre le tac-tac sinistre de la mitrailleuse me parvenait. Finalement j arrivais à Vovray où le père Botteri me donnait une veste pour couvrir mon torse nu, écorché …». Loulou, qui enlève les doryphores des fanes de pommes de terre dans les potagers qui se trouvent côté gauche de la route qui monte au Semnoz, essaiera de s'échapper en gagnant la forêt mais il sera abattu puis jeté dans le brasier de la maison « Fernand Machenaud et Louis Machenaud (furent) laissés dans la maison ; Petit dans son garage. Tons furent alors liés à l'aide de fil de fer, et attachés, soit à une voiture, soit à des meubles, afin qu'ils ne puissent s'échapper: Les soldats vidèrent plusieurs bières et incendièrent les quatre maisons. Les malheureux périrent carbonisés. » Cette recension des faits est due à René Dépollier, journaliste et résistant, mais rien ne permet d'étayer l'information selon laquelle les victimes aient été attachées dans les maisons. Les prisonniers allemands, en dépit du crédit relatif qu'il faut accorder à leurs déclarations, confirment le fait que les hommes ont été tués puis jetés dans les maisons. Ils déclarent aussi que l'adjudant-chef Szabados, se rendant compte que les maquisards ont disparu, ordonne la mise à mort des quatre hommes qui ne sont accompagnés d'aucune présence féminine. Szabados fera reporter cette responsabilité sur son chef le sous-lieutenant Rassi. Les Allemands ne quittent le village qu'en fin d'après-midi après avoir festoyé?, pillé la vaisselle, et tout ce qui est transportable, dont le petit bétail. Du fait de grenades incendiaires, le hameau est la proie des flammes vers 12h. Effrayée par les tirs d'armes et les grenades, les hurlements, l'incendie, la jument de Joseph Petit s'échappe de son écurie, et devenue enragée, ne pourra être maîtrisée par quiconque s'approchera d'elle. Les trois miliciens, leur forfait accompli, descendent par la route de Quintal. Leur car stoppe à la fruitière, où ils pillent le beurre, le fromage et le pain. Le même scénario se reproduit à la fruitière de Vieugy. Puis, avec ces victuailles, ils décident de casser la croûte sur le bord de la route, à l'entrée du champ de tir, là où quinze résistants ont été fusillés ce matin. L'incendie du hameau est vu tout à la ronde et notamment d'Annecy, certains pensent à un feu de broussailles, pour d'autres et notamment les familles, il donne l'alerte. Informées d'une intervention des forces allemandes, les épouses de Félix et de Louis se précipitent aux Puisots. Mais les Allemands ne veulent aucun témoin, elles sont arrêtées et emprisonnées une semaine à l'école Saint-François. Elles seront libérées par un policier-soldat d'origine alsacienne du 19e régiment de police. Cette triste journée s'achève, comme elle avait commencé, dans le sang. Vers 21h, le sous-préfet de Bonneville Jacques Lespès, arrêté la veille car il s'était opposé physiquement au déplacement opérationnel d'un Groupe mobile de réserve, est fusillé par les Allemands dans la cour du quartier de Galbert à Annecy.Annecy — 15 juin 1944 : Tragédie du hameau des Puisots — 3808 W1375
Monument cylindrique sur lequel sont apposées quatre plaques en hommage aux quatre résistants exécutés. Louis Machenaud, 42 ans, Louis Machenaud, 17 ans, Fernand Machenaud, 38 ans, Joseph Petit, 39 ans