Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Pernollet Régis JosephMort pour la France

En Haute-Savoie, 167 soldats sont morts pendant les combats d’Afrique du Nord. Un seul n’est jamais revenu. Une famille n’a jamais pu veiller sur le corps de son enfant, parti au service militaire un jour de novembre 1956. Régis Pernollet, natif de Petit-Bornand, avait 20 ans cette année-là. « Quand il est parti, il avait le moral, je l’ai accompagné en bas de la route et je ne l’ai jamais revu. ».
Pernollet Régis Joseph

Pernollet Régis Joseph

Militaire — Mort sous la torture

Né(e)13 septembre 1936 au Petit Bornand (74)
Décèdé(e) 13 avril1957 à Sétif (ex département de Constantine, Algérie)

Biographie

Article publié à l’occasion de l’inauguration du mémorial départemental aux morts pour la France en Afrique du Nord, 3 jours plus tard :

« En Haute-Savoie, 167 soldats sont morts pendant les combats d’Afrique du Nord. Un seul n’est jamais revenu. Une famille n’a jamais pu veiller sur le corps de son enfant, parti au service militaire un jour de novembre 1956.

Régis Pernollet, natif du Petit-Bornand, avait 20 ans cette année-là. « Quand il est parti, il avait le moral, je l’ai accompagné en bas de la route et je ne l’ai jamais revu. », se souvient, les yeux embués, son beau-frère, Gilbert Forestier.

Le soldat Pernollet embarque à Marseille le 24 novembre pour Sétif, en Algérie. « À 10 heures, on mit pied sur la passerelle, alors on pouvait crier" Adieu la France, mais à bientôt… », écrit-il.

« Rien ne vaut un Noël en famille. Mais tant qu’on n’est pas entre les mains des fellaghas, il faut s’estimer heureux »

Régis donne souvent des nouvelles à sa famille. Il raconte sa vie de soldat en Algérie. Comme cette veille de Noël 56 : «… demain soir, nous ferons un gueuleton au réfectoire… Mais rien ne vaut un Noël en famille. Enfin, tant qu’on n’est pas entre les mains des fellaghas, il faut s’estimer heureux. » Ce sera son dernier Noël. Il disparaîtra dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril de l’année suivante, pendant son stage de formation à la caserne des sapeurs pompiers de Sétif.

« Le lundi matin, raconte sa sœur Josiane, j’entends cette information à la radio : "Six soldats ont été enlevés à la caserne de Sétif… J’ai tout de suite pensé à mon frère. »

Gilbert, lui, s’en veut encore d’avoir annoncé la nouvelle à ses beaux-parents, alors que rien n’est encore "officiel".

Ce n’est que le jeudi que le maire, averti par les autorités de militaires, annonce la nouvelle. Sans autres explications.

Du côté de l’Armée, les renseignements tombent au goutte-à-goutte. Le 2 mai, ses parents reçoivent une lettre de la base Maréchal de Lattre, à Sétif : «… j’ai le pénible devoir de vous annoncer que votre fils a été capturé par "les hors-la-loi …il se trouvait avec cinq autres de ses camarades … Des complicités parmi certains membres du personnel civil français musulman ont, permis cet enlèvement… Je vous assure de mon ferme espoir de vous le rendre un jour…»

Plus rien… La famille mène les recherches avec les moyens de l’époque : « Nous avons contacté la Croix Rouge avec l’aide de Maître Falleti de Bonneville. »

Les journaux sont épluchés, on se raccroche à toutes les rumeurs : « Des témoins racontent qu’on les aurait vus marchant pieds nus. Ils sont morts sous la torture.… ». De mois en mois, d’année en année, l’espoir de revoir un jour Régis s’amenuise. Plusieurs lettres sont échangées avec les familles des cinq autres disparus. Une manière comme une autre d’essayer de faire son deuil… « Régis n’a pas eu d’enterrement, ça a été très dur pour mes parents », avoue Fernand, son jeune frère, qui avait 10 ans pendant les événements.

En 1964, une plaque sur le monument aux Morts de Petit-Bornand rend hommage aux disparus d’Algérie et d’Indochine. Le nom de Régis Pernollet y figure, aux côtés des autres enfants de la commune.

Citation : (B.O. des décorations, médailles et récompenses du 26 novembre 1964) Le Ministre des Armées cite à l’ordre de l’Armée à titre posthume : "PERNOLLET Régis Joseph, jeune soldat qui a toujours montré, depuis son arrivée, de grandes qualités de calme, de courage et de sang-froid. Le 13 avril 1957, à SÉTIF, a trouvé une mort glorieuse après une lutte sévère avec les rebelles par suite d’une trahison d’un élément de la garde du poste qu’il occupait. Dans le civil, il était un garçon sérieux, gentil et très serviable ; d’une grande sensibilité ; il était estimé de tous".

Sandrine Pernollet
DL, 15 décembre 2007
Distinction(s)
Citation à l'ordre de la Division

Citation à l'ordre de la Division

Détail

Une citation à l'ordre da la division est une sanction positive se matérialisant sous la forme de textes décrivant les comportements récompensés. Ces textes sont insérés dans des diplômes que reçoivent soit le soldat honoré, soit les familles dans le cas de citations posthumes.

Citation

Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie » dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieu de mémoire en lien avec
Pernollet Régis Joseph
 Mémorial A.F.N. Haute-Savoie

Mémorial A.F.N. Haute-Savoie

Détail

Le 5 décembre est la journée nationale d'hommage "aux morts pour la France" pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. 167 hauts-savoyards ont été tués lors de ces combats.

Lieu : Annecy

Annecy — Mémorial A.F.N. Haute-Savoie
Les figures

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  • 3

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