Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Gruffat PaulJuste parmis les nations

Depuis le début des années trente, Paul Gruffat, gendarme, habitait à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) sur la rive du lac de Genève, avec son épouse, Geneviève née Cottet-Gaydon. Agent de renseignements M.U.R., dns le cadre de ses fonctions, il avait accès aux cachets et aux formulaires officiels et recevait des informations confidentielles.

Biographie

Durant l'Occupation, il est secrétaire du commissariat de police de Thonon-les-Bains. Il put ainsi venir en aide à diverses catégories de personnes, notamment des Alsaciens-Lorrains qui cherchaient à éviter la conscription dans l'armée allemande, des combattants de la Résistance et des Juifs n'ayant pas la nationalité française.

Paul Gruffat avertissait les résistants quand des opérations contre eux se préparaient et leur fournissait de faux papiers "authentiques" qu'il avait lui même confectionnés.

Tard dans la nuit, le gendarme prenait sa bicyclette pour aller prévenir des Juifs dont le nom figurait sur la liste des gens à arrêter. Il agissait seul, ne voulant partager le risque avec personne.

Robert Weyl est issu d'une lignée juive alsacienne, qui compte parmi ses membres l'écrivain André Maurois, son épouse née Jeanne née Lambert descend elle-même de notables juifs lorrains implantés à Metz depuis deux siècles. Robert Weyl est médecin et exerce à Saint-Germain-en-Laye. Il a 4 enfants : l'aîné Henri, Monique, Marie-France et le petit dernier, Rémy qui naît en octobre 1942.

Réfugié à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) sur la rive du lac de Genève avec son épouse Jeanne et leurs 4 enfants, il parvient à exercer son métier jusqu'en décembre 1942. Il est alors prévenu par Paul Gruffat, gendarme, que des arrestations sont programmées. Ce dernier lui trouve un abri pour quelques jours dans une villa inhabitée des environs. Par la suite il lui envoya de fausses cartes d'identité au nom de "Clauvel" grâce à laquelle Robert Weyl et sa famille put quitter la ville et rentrer à Saint-Germain-en-Laye. La famille conservera ce nom après la guerre.

C'est à deux heures du matin que Paul Gruffat arriva chez Ida Gelber et Maurice Gelber, des Juifs polonais installés à Thonon-les-Bains depuis 1932, pour les prévenir qu’ils devaient être arrêtés et déportés le matin même. Les Gelber s’enfuirent aussitôt pour se cacher à l'hôpital municipal. Le lendemain, munis de faux papiers, ils partirent pour Passy en Haute-Savoie où une cachette leur avait été trouvée dans un sanatorium.

Fin 1943 et début 1944, les Allemands et la milice dont le siège est à l’hôtel Savoie-Léman, font régner la terreur en ville. Engagé dans les Forces Françaises de l’Intérieur en septembre 1943, il n’hésite pas à sillonner à vélo les rues de Thonon en pleine nuit, pour avertir et faciliter la fuite de nombreux Juifs de la région.

Fin 1943, Paul Gruffat se rendit chez Madame et Monsieur Gambache, originaires d'Istambul et arrivés à Thonon-les-Bainsdans les années 1930. Il leur recommandait de filer sans tarder. La famille décide alors de se disperser pour échapper aux rafles. Elda, dix ans, et son petit frère Elie sont cachés à plusieurs reprises au Couvent de la Visitation à Thonon puis chez Geneviève Gruffat et Paul Gruffat et dans la pension de famille tenue par Geneviève à Saint-Jean-d'Aulps.

Ils y vécurent pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que leurs parents viennent les chercher pour les conduire dans le Cantal où ils avaient trouvé refuge. Elda se souvient également de Mme Dejon, directrice de son école, l'école des Arts, qui cachait des enfants dans sa cuisine lors des rafles, et la famille Menand, miroitier à Thonon, qui va sauver tous les biens de ses parents pour les leur rendre à la Libération.

Victime d’une dénonciation, Paul Gruffat est arrêté avec Marc Rosset, huissier de Justice, chargé par la résistance du noyautage des administrations publiques (Réseau N.A.P.), Gaston Mériguet et René Dussud et traduits en justice à Chambéry devant la Section spéciale, le tribunal d’exception institué par Vichy pour condamner les Résistants.

Relaxés, ils sont arrêtés par la Milice en mars 1944 à la sortie du tribunal.

Paul Gruffat est interné au Camp des Pescayres de Saint-Sulpice-la-Pointe, puis déporté à Buchenwald le 30 juillet 1944. Il vivre l'enfer concentraionnaire notameent en compagnie d'autres Chablaisiens dont Edmond Boujard et Jean Neuraz. Il est libéré par les Alliés le 3 mai 1945 et revient très affaibli.

Revenu, brisé et malade, Paul Gruffat meurt prématurément des suites de sa déportation le 6 septembre 1956.

Le 12 avril 1994, Yad Vaschem a décerné à Geneviève Gruffat et Paul Gruffat le titre de Juste parmi les nations tout comme Lucien Picot, autre policier Chablaisien.

Paul Gruffat a également reçu La Croix de guerre 1939-1945 étoile de vermeil, la Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, la Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945, , Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance et La Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945

Distinction(s)
Croix de guerre 1939-1945

Croix de guerre 1939-1945

Détail

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la seconde Guerre mondiale.

Médaille

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Détail

La croix du combattant volontaire de la Résistance est une décoration française créée après la Seconde Guerre mondiale. Comme pour la croix du combattant, ce sont les titulaires d'une carte spécifique qui sont autorisés à porter cette décoration. Il s'agit de la carte du combattant volontaire de la Résistance, dite « carte verte » en raison de sa couleur.

Médaille

Croix du Combattant

Croix du Combattant

Détail

La croix du combattant est une décoration honorifique française créée en 1930 à l'intention des Poilus de la Première Guerre mondiale, modifiée par la suite pour être décernée aux anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et d'autres conflits impliquant l'armée française.

Médaille

Médaille des justes parmi les nations

Médaille des justes parmi les nations

Détail

Les personnes reconnues comme « Justes parmi les nations » reçoivent une médaille spécialement frappée à leur nom et un diplôme d’honneur. Elles ont en outre le privilège de voir leurs noms gravés sur le Mur d’honneur dans le jardin des Justes de Yad Vashem à Jérusalem.

Médaille

Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945

Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945

Détail

Cette médaille Commémorative 39/45 comporte nécessairement, au moins, une barrette et jusqu'à 15 barrettes à la fois: France, Norvège, Afrique, Libération, Allemagne, Extrême-Orient, Grande Bretagne, Urss, Atlantique, Méditerranée, Manche, Mer du Nord, Engagés Volontaires, Défense Passive, ou, à titre exceptionnel, une barrette avec millésime.

Médaille

Médaille des déportés

Médaille des déportés

Détail

La médaile des déportés, de son vrai nom, Médaille des prisonniers civils, déportés et otages de la Grande Guerre 1914-1918 est une médaille française d'honneur créée le 14 mars 1936. La médaille a été créée pour témoigner de la reconnaissance du gouvernement français envers toutes les personnes des régions envahies par les Allemands qui ont été victimes de déportations dans des camps. Elle n'est plus décerné depuis le 1er février 1958.

Ordre

Lieu de mémoire en lien avec
Gruffat Paul
 Mémorial La Clairière des Justes

Mémorial La Clairière des Justes

Détail

Le 2 novembre 1997, un peu plus de deux ans après le fameux discours du président Jacques Chirac en mémoire de la rafle du Vel’ d’hiv’, un monument national est inauguré à Thonon-les-Bains pour honorer les « Justes de France » rendant hommage à ces hommes et femmes qui ont caché, aidé et sauvé les juifs durant la dernière guerre mondiale.

Lieu : Thonon

Paul Gruffat, résistant, déporté et juste, brassard avec son matricule 69061.Médailles militaires de Gruffat Paul, agent de renseignement M.U.R., Résistant, déporté à Buchenwald, Juste parmi les Nations.
Les figures

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  • 2

    Le maintien des cérémonies patriotiques locales aux coté des grand date nationale et ce,bien que le nombre d’anciens combattants diminuent chaque année.

  • 3

    Le développement des voyages mémoriels afin qu’aucun enfant de France ne quitte sa scolarité sans avoir découvert un lieu de notre mémoire nationale ou participer à une commémoration.

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