Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Bastian PierreMort pour la France

Né le 16 janvier 1907 à Bazoilles-sur-Meuse (Vosges), exécuté sommairement le 28 avril 1944 à Alex (Haute-Savoie) ; militaire de carrière ; résistant de l’Armée secrète (AS). Pierre Bastian était le fils de Eugène Alix Bastian et de son épouse Maria Julie Brenel. Il entra dans l’armée et on le retrouva adjudant-chef au 7e  B.C.A. pendant la campagne 39-40. Il fut ensuite affecté au 27è B.C.A. dans l’armée d’armistice, en juillet 1940.
Bastian Pierre

Bastian Pierre

ALIAS : Barat
Militaire — Mort fusillé

Né(e)6 janvier 1907 à Bazoilles-sur-Meuse (88)
Décèdé(e) 28 avril 1944 à Alex (74)
Nécropole militaire nationale de Morette — Rang 5, tombe n°66
Maquis : A.S. du secteur de Thônes / Bataillon des Glières /
R.F.I : Armée secrète / Forces Française de l’Intérieur /

Biographie

Pierre Bastian était le fils de Eugène Alix Bastian et de son épouse Maria Julie Brenel. Il entra dans l’armée et on le retrouva adjudant-chef au 7e BCA. pendant la campagne 39-40.

Il fut ensuite affecté au 27e BCA dans l’armée d’armistice, en juillet 1940. Démobilisé en novembre 1942, avec le grade d’aspirant, il entra aussitôt dans la Résistance (Armée Secrète), sous le commandement de Vallette d’Osia. Il fut arrêté par les Italiens en janvier 1943, incarcéré deux mois et relâché faute de preuves sur son appartenance à la Résistance.

Le 14 avril 1943, il fut nommé chef de l'A.S. du secteur de Thônes, en remplacement du lieutenant Pierre Lamy. Jeune homme de belle prestance, il fut l’âme de la Résistance dans la région. « Il était venu à la demande des organismes locaux, écrivent en 1945 les anciens résistants de la vallée de Thônes, pour prendre la direction des maquis récemment organisés, après une période d’incertitude pendant que la clique de Vichy s’était dépensée pour jeter le trouble dans la Renaissance de la France.

Il brisait ainsi les espoirs d’une carrière honorable pour prendre place parmi les hors-la-loi…Bientôt il fut l’homme populaire de la vallée et se sachant « mouillé Â», il ne prit pas plus de précautions, inspirant bien des craintes à ses amis… Â»

Il réussit à mettre des gendarmes « dans sa poche Â» et à prendre contact avec certains [glossaire]GMR[/glossaire]. ce qui facilitait un peu son action. Il créa un corps franc, bien vite appelé le corps franc de Thônes, chargé de nombreux coups de main contre les forces françaises du Maintien de l’ordre et l’occupant. Ce sont des jeunes de ce corps franc qui exécutèrent le chef départemental de la Milice, Gaston Jacquemin, en novembre 1943 à Thônes.

Durant les Glières, Bastian fut chargé du ravitaillement et de la logistique extérieure du Plateau, sous le commandement de Tom Morel. Le 5 février 1944, les forces du colonel Lelong, intendant de police, dans le cadre de l’état de siège cernèrent Thônes et plusieurs jeunes furent appréhendés. Pierre Bastian et les autres poursuivirent le combat, continuant sans relâche à ravitailler les maquisards du Plateau. Le 9 mars, il monta sur le Plateau pour expliquer au lieutenant Tom Morel le dispositif d’encerclement mis en place dans les vallées qu’il connaissait bien.

À la mort de Tom Morel, le 10 mars 1944, l’intérim du commandement du Plateau fut assuré par le lieutenant Louis Jourdan-Joubert, puis par Pierre Bastian, du 14 au 18 mars 1944, en attendant l’arrivée du capitaine Maurice Anjot. Ce dernier en fit son adjoint au P.C.

Lors du décrochage, le 27 mars, il essuya, avec 25 maquisards environ, dont le lieutenant Jourdan, une violente attaque des Allemands près du pont de Morette, à l’emplacement du cimetière actuel. Réussissant à passer, il fut arrêté le 30 mars, au lieu-dit Belchamp (le Cropt, commune de Thônes) et transféré au Villaret, puis emprisonné à la prison de la Gestapo, l’école Saint-François, à Annecy.

Le révérend père Louis Favre également incarcéré en même temps que lui réussit à faire passer à l’extérieur des petits morceaux de papiers concernant le lieutenant. Le 4 avril, il disait : « Le plus à plaindre est le lieutenant Bastian… il a les pieds et les mains liés et le corps noir de coups… Â» Le 9 avril : « On a conduit le lieutenant Bastian à la milice d’où il est revenu à moitié mort. Il a perdu connaissance trois fois durant l’interrogatoire. On le laisse aux fers…» Le billet du lendemain nous apprend : « Le lieutenant Bastian est accusé par la Milice de l’assassinat de Jacquemin à Thônes. Et on ne lui enlèvera ses fers - pour le fusiller – que lorsqu’il aura avoué. Il ne mange presque plus et nous avons cessé de nous plaindre depuis qu’il est là. Votre Loulou Â». Le 25 avril, il écrit : « Le lieutenant Bastian a été emmené vendredi soir pour être fusillé Â».

Torturé, méconnaissable, sans avoir parlé, le lieutenant Pierre Bastian fut exécuté par les Allemands en compagnie de Jacques Lalande (en réalité mort sous la torture milicienne) après une mise en scène macabre des nazis, le 28 avril 1944, à 21 heures 30, au bois des Ferrières, à Alex. (Mémorial pour l’oppression 3808 W1360).

Enterré à Alex dans un premier temps, il fut ensuite inhumé dans la nécropole militaire nationale de Morette, tombe n°66. Il fut déclaré « Mort pour la France Â» et la transcription de jugement date de mai 1947. Il fut homologué FFI-DIR. Une stèle a été élevée au bord de la route pour rappeler le sacrifice et une tombe symbolique existe juste au-dessus à l’orée du bois. D’autre part, à Thônes, où le lieutenant Pierre Bastian est reconnu et régulièrement honoré, une place porte son nom. Son nom est inscrit sur des plaques et monuments à Albertville, Bazoilles-sur-Meuse et Neufchâteau.

Un ouvrage lui a été consacré, intitulé Le lieutenant Bastian, grand résistant des vallées de Thônes, dont l’auteur est Jean Bernard Challamel (Cahiers du Musée des Pays de Thônes).

SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain

Distinction(s)
Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie Â» dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieux de mémoire en lien avec
Bastian Pierre
 Nécropole militaire nationale de Morette

Nécropole militaire nationale de Morette

Détail

Les corps de 105 résistants, principalement des combattants des Glières, sont inhumés au cimetière de Morette dès avril 1944. Inauguré par Vincent AURIOL en 1947, ce cimetière militaire devient la Nécropole nationale des Glières en 1984, classé monument historique en 2015. Il est géré par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Lieu : La Balme-de-Thuys

 Tombes des lieutenants Lalande et Bastian

Tombes des lieutenants Lalande et Bastian

Détail

Cette tombe marque l'emplacement où les lieutenants Lalande et Bastian ont été enterrés par la Gestapo, après que cette dernière les eut torturés et achevés le 28 avril 1944 suite à leur descente du plateau des Glières.

Lieu : Alex

 Monument aux lieutenants Bastian et Lalandes

Monument aux lieutenants Bastian et Lalandes

Détail

Plaque en hommage aux lieutenants Jacques Lalandes et Pierre Bastian, résistants assassinés par la milice et les Allemands le 28 avril 1944. Le lieutenant Bastian et le lieutenant Lalande étaient deux anciens officiers du 27e BCA Lalande, ancien saint-cyrien, commandait le secteur AS de Bonneville tandis que Bastian avait été chargé d'aménager et de ravitailler le plateau des Glières en vue des parachutages alliés.[/p]

Lieu : Alex

 Plaque Maison familiale du Villaret

Plaque Maison familiale du Villaret

Détail

Plaque de pierre gravée en hommage aux résistants fusillés dans les prés du Villaret.

Lieu : Thônes

 Mur du Souvenir de Morette

Mur du Souvenir de Morette

Détail

Monuments aux morts de la Nécropole de Morette. Créé dès avril 1944 pour inhumer les résistants morts au combat, ce cimetière est reconnu en 1949 « Cimetière Militaire national Â». En 1984, il devient une Nécropole nationale désormais gérée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Le mur comporte 151 noms de résitant morts lors des combats des glières.

Lieu : La Balme-de-Thuy

 Stèle histoire de Morette

Stèle histoire de Morette

Détail

Dans la nuit du 27 au 28 mars 1944, après que le capitaine Anjot ait donné au maquis des Glières l’ordre de dispersion, vingt-cinq maquisards, conduits par les lieutenants Bastian et Jourdan, sont pris sous le feu des Allemands dans le défilé de Morette, sur le territoire de la commune de La Balme-de-Thuy. Une dizaine d’entre eux en réchappent. Les blessés et les prisonniers sont exécutés, les corps abandonnés sur place.

Lieu : La Balme-de-Thuy

Lieutnant Pierre Bastian dit BarratPlaque en hommage aux lieutenant Bastian et Lalandes, résistants assasinés par la milice et les Allemands en avril 1944. à AlexCette tombe marque lJean Serra offrit asile et hospitalité à ceux qui luttaient contre lPlaque commémorative n hommage aux résistants fusillés dans les prés à la maison familiale du Villaret à ThônesAnniversaire des combats du plateau Glières à la nécropole nationale de Morette
Les figures

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  • 2

    Le maintien des cérémonies patriotiques locales aux coté des grand date nationale et ce,bien que le nombre d’anciens combattants diminuent chaque année.

  • 3

    Le développement des voyages mémoriels afin qu’aucun enfant de France ne quitte sa scolarité sans avoir découvert un lieu de notre mémoire nationale ou participer à une commémoration.

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