Bastian Pierre ALIAS : BaratMilitaire — Mort fusillé 6 janvier 1907 à Bazoilles-sur-Meuse (88) 28 avril 1944 à Alex (74)Nécropole militaire nationale de Morette — Rang 5, tombe n°66 Mort pour la france / Maquis : A.S. du secteur de Thônes / Bataillon des Glières / R.F.I : Armée secrète / Forces Française de l’Intérieur / BiographiePierre Bastian était le fils de Eugène Alix Bastian et de son épouse Maria Julie Brenel. Il entra dans l’armée et on le retrouva adjudant-chef au 7e BCA. pendant la campagne 39-40. Il fut ensuite affecté au 27e BCA dans l’armée d’armistice, en juillet 1940. Démobilisé en novembre 1942, avec le grade d’aspirant, il entra aussitôt dans la Résistance (Armée Secrète), sous le commandement de Vallette d’Osia. Il fut arrêté par les Italiens en janvier 1943, incarcéré deux mois et relâché faute de preuves sur son appartenance à la Résistance. Le 14 avril 1943, il fut nommé chef de l'A.S. du secteur de Thônes, en remplacement du lieutenant Pierre Lamy. Jeune homme de belle prestance, il fut l’âme de la Résistance dans la région. « Il était venu à la demande des organismes locaux, écrivent en 1945 les anciens résistants de la vallée de Thônes, pour prendre la direction des maquis récemment organisés, après une période d’incertitude pendant que la clique de Vichy s’était dépensée pour jeter le trouble dans la Renaissance de la France. Il brisait ainsi les espoirs d’une carrière honorable pour prendre place parmi les hors-la-loi…Bientôt il fut l’homme populaire de la vallée et se sachant « mouillé », il ne prit pas plus de précautions, inspirant bien des craintes à ses amis… » Il réussit à mettre des gendarmes « dans sa poche » et à prendre contact avec certains [glossaire]GMR[/glossaire]. ce qui facilitait un peu son action. Il créa un corps franc, bien vite appelé le corps franc de Thônes, chargé de nombreux coups de main contre les forces françaises du Maintien de l’ordre et l’occupant. Ce sont des jeunes de ce corps franc qui exécutèrent le chef départemental de la Milice, Gaston Jacquemin, en novembre 1943 à Thônes. Durant les Glières, Bastian fut chargé du ravitaillement et de la logistique extérieure du Plateau, sous le commandement de Tom Morel. Le 5 février 1944, les forces du colonel Lelong, intendant de police, dans le cadre de l’état de siège cernèrent Thônes et plusieurs jeunes furent appréhendés. Pierre Bastian et les autres poursuivirent le combat, continuant sans relâche à ravitailler les maquisards du Plateau. Le 9 mars, il monta sur le Plateau pour expliquer au lieutenant Tom Morel le dispositif d’encerclement mis en place dans les vallées qu’il connaissait bien. À la mort de Tom Morel, le 10 mars 1944, l’intérim du commandement du Plateau fut assuré par le lieutenant Louis Jourdan-Joubert, puis par Pierre Bastian, du 14 au 18 mars 1944, en attendant l’arrivée du capitaine Maurice Anjot. Ce dernier en fit son adjoint au P.C. Lors du décrochage, le 27 mars, il essuya, avec 25 maquisards environ, dont le lieutenant Jourdan, une violente attaque des Allemands près du pont de Morette, à l’emplacement du cimetière actuel. Réussissant à passer, il fut arrêté le 30 mars, au lieu-dit Belchamp (le Cropt, commune de Thônes) et transféré au Villaret, puis emprisonné à la prison de la Gestapo, l’école Saint-François, à Annecy. Le révérend père Louis Favre également incarcéré en même temps que lui réussit à faire passer à l’extérieur des petits morceaux de papiers concernant le lieutenant. Le 4 avril, il disait : « Le plus à plaindre est le lieutenant Bastian… il a les pieds et les mains liés et le corps noir de coups… » Le 9 avril : « On a conduit le lieutenant Bastian à la milice d’où il est revenu à moitié mort. Il a perdu connaissance trois fois durant l’interrogatoire. On le laisse aux fers…» Le billet du lendemain nous apprend : « Le lieutenant Bastian est accusé par la Milice de l’assassinat de Jacquemin à Thônes. Et on ne lui enlèvera ses fers - pour le fusiller – que lorsqu’il aura avoué. Il ne mange presque plus et nous avons cessé de nous plaindre depuis qu’il est là . Votre Loulou ». Le 25 avril, il écrit : « Le lieutenant Bastian a été emmené vendredi soir pour être fusillé ». Torturé, méconnaissable, sans avoir parlé, le lieutenant Pierre Bastian fut exécuté par les Allemands en compagnie de Jacques Lalande (en réalité mort sous la torture milicienne) après une mise en scène macabre des nazis, le 28 avril 1944, à 21 heures 30, au bois des Ferrières, à Alex. (Mémorial pour l’oppression 3808 W1360). Enterré à Alex dans un premier temps, il fut ensuite inhumé dans la nécropole militaire nationale de Morette, tombe n°66. Il fut déclaré « Mort pour la France » et la transcription de jugement date de mai 1947. Il fut homologué FFI-DIR. Une stèle a été élevée au bord de la route pour rappeler le sacrifice et une tombe symbolique existe juste au-dessus à l’orée du bois. D’autre part, à Thônes, où le lieutenant Pierre Bastian est reconnu et régulièrement honoré, une place porte son nom. Son nom est inscrit sur des plaques et monuments à Albertville, Bazoilles-sur-Meuse et Neufchâteau. Un ouvrage lui a été consacré, intitulé Le lieutenant Bastian, grand résistant des vallées de Thônes, dont l’auteur est Jean Bernard Challamel (Cahiers du Musée des Pays de Thônes). SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain
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