Passy - Saint-Gervais — Une commémoration conjointe pour célébrer la libération des communes

Le 17 août 2024, à l’emplacement de l’ancien Hôtel des Alpes, situé, en 1944, à cheval sur les deux communes de Passy et de Saint-Gervais, les deux maires actuels, Raphaël Castéra et Jean-Marc Peillex, ont mené ensemble la cérémonie de commémoration de la libération du territoire, effectuée le 17 août 1944. « Nos histoires sont liées », ont-ils reconnu. La petite-fille d’Hector Grangerat, responsable en 1944 de l’AS (Armée secrète du Maquis des Plagnes, et la fille d’Henri Baud, responsable alors de l’A.S. compagnie de Saint-Gervais, invitées d’honneur à cette commémoration, ont résumé : « Les résistants ne s’occupaient pas de savoir si on était à Passy ou à Saint-Gervais-les-Bains, la seule chose qui comptait était de mettre les Allemands dehors.  »

Les maires étaient accompagnés des deux historiens, Gabriel Grandjacques et Pierre Dupraz, qui effectuent le travail de mémoire sur le territoire.

Sauvés par une sépulture…

Août 1944. Se préparant à la Libération, les maquisards ont dressé des barrages. Deux soldats allemands sont tués à l’un de ces barrages, le commandant allemand Hauffen fait prisonniers une quarantaine d’otages. Hector Grangerat tente de les faire libérer, sans résultat. Seul l’homme d’Église, l’abbé Domanget, est libéré, le 15 août, afin qu’il puisse donner une sépulture aux soldats allemands. C’est ce qui permet le coup de bluff du 17 août : l’abbé monte voir Henri Baud au maquis et lui dit « Va attaquer. Ils n’ont pas le nombre suffisant. » Le 17 août 1944, les résistants attaquent. Ils assiègent l’hôtel des Alpes où se tient la garnison allemande. Faiblement armés, ils changent fréquemment de position pour donner l’illusion du nombre. À 13 heures, Henri Baud tente un coup de bluff. Il envoie un ultimatum aux Allemands. Le commandant Hauffen reçoit quatre résistants, dont Jean Rosenthal, habillés en uniformes de l’armée britannique et menés par Léon Ball, en capitaine de l’armée des USA. L’ultimatum donne jusqu’à 15 heures au commandant Hauffen pour se rendre. Si la garnison se rend, ils seront traités comme prisonniers de guerre dans le respect de la Convention de Genève. Le commandant Hauffen décide de capituler. Les 82 Allemands se rendent aux maquisards après avoir déposé leurs armes à la sortie de l’hôtel. Le territoire est libéré sans un coup de feu et les otages sont libérés sains et saufs.

Hommage à l’abbé Domenget

Le chemin qui fait ligne de démarcation entre le quartier de l’abbaye à Passy, et celui du Fayet à Saint-Gervais-les-Bains était resté sans nom jusqu’à présent. Il est encadré du côté Passy/Les Plagnes par le lycée Mont-Blanc René Dayve, et du côté Saint-Gervais/Le Fayet, par l’église Notre-Dame des Alpes. En 1944, L’abbé Léon Domenget était curé de l’unique paroisse Les Plagnes/le Fayet. À l’occasion de cette célébration, les deux communes ont décidé de nommer ce passage “Chemin de la Libération - Curé Léon Domenget”.

Pour conclure la cérémonie, les deux maires en ont dévoilé la plaque, située au bas du chemin, puis ont remonté ce dernier jusqu’à l’école de l’Abbaye. Le maire de Passy ayant le projet de changer le style de toutes les plaques de sa commune, n’apposera celle du chemin que lorsque les nouvelles plaques seront prêtes. Celle du “Chemin de la Libération - Curé Léon Domenget” bénéficiera-t-elle du privilège d’être la première des nouvelles plaques ?