Le Souvenir Français
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Les bombes allemandes retentissent encore dans le centre-ville de Thônes

Deux gerbes ont été déposées au monument aux morts par, de gauche à droite, Pierre Hérisson, sénateur honoraire, Claude Collomb-Patton, maire adjoint, Loïc Hervé, sénateur, Gérard Métral, président de l’Association des Glières, et Marcel Cattaneo, conseiller départemental. Photo Le DL/J.L.

Ce samedi à 18 heures, la ville de Thônes a commémoré le 80e  anniversaire des bombardements allemands de l’été 1944. Ces événements meurtriers, qui avaient provoqué les 3 et 4 août la mort de douze civils et fait une vingtaine de blessés, sont toujours dans la mémoire collective.

À l’église, une messe du souvenir et de la paix a été célébrée par un prêtre missionnaire de la congrégation de la Salette. Les familles concernées par le drame ont ensuite témoigné au micro devant une foule amassée sur les trottoirs de la rue de la Saulne, interdite à la circulation.

En deux secondes, je suis devenu un adulte

Le scénario de ces deux journées marquantes est simple. Le matin du jeudi 3 août 1944, un avion tourne au-dessus de Thônes en laissant une traînée blanche. Peu avant 18 heures, trois avions piquent sur la ville, larguant trois bombes qui endommagent l’église, le vieux pont et la cour de l’ancienne gare. Le lendemain, après que le tocsin ait sonné l’alerte, c’est un nouveau bombardement.

Encore possibles, les témoignages directs ont été recueillis sur la place Bastian. Roland Atrux se souvient comme si c’était hier : « J’avais 10 ans et nous habitions la maison Verjus, située au-dessus des arcades. Mon père était présent, il revenait du Plateau des Glières où il faisait des transports pour l’Armée secrète. Nous étions dans le jardin et soudain, il nous a dit de nous mettre à plat ventre car un avion piquait sur le centre-ville. La bombe a dévasté la maison en projetant ses éclats, tuant mon père sur le coup et blessant gravement ma sœur ».

Marcel Veyrat témoigne aussi : « J’avais 14 ans et demi et mes parents avaient un salon de coiffure rue Blanche. Il faisait très chaud ce jour-là et je revenais d’une baignade dans le Fier quand, passant devant la pharmacie, une explosion formidable a détruit une partie de l’église et soufflé les vitrines et les fenêtres de la rue. Au salon, ma sœur Germaine a été blessée à une jambe, ma mère qui a reçu un éclat a fait une hémorragie mortelle et mon père a eu le bras sectionné ».

André Dufornet ajoute : « J’avais 15 ans et j’étais avec Marcel quand c’est arrivé. Le soleil était si éblouissant qu’il était impossible de voir les avions dans le ciel. Quand la bombe a éclaté, j’ai été terrifié, puis j’ai vu les corps des victimes dehors devant le confessionnal et dans l’église. En deux secondes, je suis devenu un adulte ».

Ce mardi 6 août, le spectacle commémoratif “Résiste” aura lieu à 18 heures à l’église Saint-Maurice. Par ailleurs, l’exposition “Bombardements” des Amis du Val de Thônes ouvre ses portes tous les après-midis à la salle des maquettes, au n°1 de la rue Blanche.

Jean Lefort, 4 aout 2024
Lieux de mémoire en lien :
 Plaque bombardements des 3 et 4 août 1944

Plaque bombardements des 3 et 4 août 1944

Détail

En mémoire des victimes du bombardement de Thônes du 3 août 1944, en représailles de l’embuscade survenue la veille en aval du col de Bluffy par un commando de maquisards sur un convoi de camions allemands et des parachutages d'armes du 1er  août 1944 au plateau des Glières.

Lieu : Thônes

  Plaque victimes du bombardement du 4 août 1944

Plaque victimes du bombardement du 4 août 1944

Détail

Les Villards-sur-Thônes — Plaque victimes bombardement du 4 août 1944

Lieu : Les Villards-sur-Thônes