80 ans après son atterrissage en catastrophe, un siège du bombardier américain retrouvé

Le 16 juillet 1944, sur le site de Champeillant, avait eu lieu l’atterrissage forcé en catastrophe du bombardier américain B-17 “Denny Boy”, de retour d’une mission périlleuse en Allemagne, touché à deux reprises par la défense antiaérienne (DCA) allemande, à Munich et Strasbourg. Malgré deux moteurs en moins, l’avion avait pu se poser sans trop de dommages, épargnant ses neuf occupants, exfiltrés vers la Suisse voisine, via le pas de Morgins. Quatre-vingts ans après, cet évènement exceptionnel sera célébré le 16 juillet.

Michel Michoud, septuagénaire, l’attend avec impatience. Né à Saint-Paul-en-Chablais, il a habité Féternes pendant près de 20 ans. Même s’il n’a pas vécu l’épisode, il est passionné par les bombardiers et les chasseurs de la Seconde Guerre mondiale depuis l’enfance. Il a lu, collectionné, rencontré des gens du plateau de Gavot et s’est mis en quête depuis des années de récupérer des éléments du bombardier. Il a cherché et trouvé. Sa dernière découverte : un siège de l’avion. Michel Michoud explique : « À l’avant de cette forteresse volante, Il y avait trois personnes : Charles Weaver, le navigateur, Robert Stallalker, le bombardier et Robert Price, le radio. L’un d’eux a été assis dessus. Je ne pensais pas le trouver. Il semblait avoir été jeté. Au village, j’avais approché une personne qui le détenait mais qui ne voulait pas s’en séparer. Après son décès, sa veuve a accepté de me le donner. »

« C’est de l’humain pour moi »

Michel Michoud possède aussi des morceaux de la carlingue, une commande de l’aileron du B-17 et diverses autres pièces. Mais ce siège, tout aussi simple qu’il soit, « c’est de l’humain pour moi, car quelqu’un s’est assis dessus. Je m’imagine à sa place, sur ce morceau de cuir rustique, tout craquelé, qui a connu les vicissitudes du temps. J’y tiens beaucoup ».

Son fils est collectionneur aussi, « mais ce n’est pas son truc. L’idéal serait que tout soit récupéré par la mairie. Pourquoi pas créer un petit musée où l’on exposerait tout ? » C’est une page d’histoire qui s’est rouverte, et surtout de celle de Féternes.