Corps franc d'Éloise ALIAS : Les Sans Pardon,Type Action / Date Création : 1942R.F.I : Armée secrète / Forces Française de l’Intérieur / Rattachement : A.S. Compagnie de la Semine / Communes : Challonges / Clarafond-Arcine / Éloise / Saint-Germain-sur-Rhône / Vanzy / 1942 : la Résistance locale se forge petit à petit dans l'ombre et s'organise. Fin 1942 Pierre Ruche, lieutenant du 27e BCA mis à pied, est devenu chef de l'A.S. du secteur de Saint-Julien. Il contacte Robert Gassilloud pour la création d'un groupe AS en Semine. Sur Éloise Henri Bouchoux le rejoint ainsi que Marius Marmonnier pour Vanzy, Henri Coppier pour Clarafond-Arcine, Jean Rosay pour Saint-Germain-sur-Rhône et Charles Métral pour Challonges. Peu à peu ils seront près de 90 résistants. En février 1943 les lois de Vichy décrètent le S.T.O (Service de Travail Obligatoire en Allemagne). Le Maire prend la lourde décision de n'envoyer personne. Il demande aux jeunes d'Éloise convoqués de prendre le large et il se présente seul à Frangy devant les autorités de Vichy. Menacé de sanctions administratives et disciplinaires, il tient bon. Les jeunes ont pris le maquis. Ils sont ravitaillés par leurs parents, quelques uns travaillent dans les fermes ou aux coupes de bois ou bien encore à Génissiat avec de fausses cartes d'identité. Les premiers maquis se forment ainsi côté Ain et côté Savoie. Les armes sortent de leurs cachettes. Éloise devient un centre de résistance. Les "Sans-Pardon" veillent. Un poste radio pour les émissions clandestines est installé à l'école. La maison des Gassilloud accueille et cache des jeunes, des gens traqués par la Milice et des juifs qui fuient la Gestapo. 1944 " Il avait 19 ans, il s'appelait Simon…" C'est ainsi que Maurice Schumann parle de lui sur Radio Londres. Simon de son vrai nom est entré dans la légende de la Résistance avec sa "Blanchette", son fusil mitrailleur que l'on peut voir au Musée des Glières. Janvier 1944. Le Maire Robert Gassilloud est en relation étroite avec Simon et Pierre Ruche deux des chefs les plus audacieux du maquis savoyard. Le Lieutenant Simon de son vrai nom fait partie des combattants des Glières. Les Glières sont fortement attaqués par la Milice car Vichy veut en finir avec la Résistance savoyarde alors Simon a rendez-vous à Cusinens car il cherche un point de repli pour son groupe de corps francs, lui le gamin de 19 ans. Mais le rendez-vous tourne cours. Le 23 janvier, au cours d'une escarmouche à la croisée des routes, il est blessé par les GMR. Transporté et hospitalisé à Annecy il sera remis aux Allemands par un capitaine de gendarmerie. Son corps ne sera jamais retrouvé et une partie de son corps franc sera capturée.[/p] Février 1944. La Haute-Savoie est en état de siège et la Semine en état d'alerte. Il fait froid et il neige abondamment. Les Allemands attaquent et Éloise sert de repli pour les nombreux groupes qui sont ravitaillés par les habitants et pour ceux qui cherchent à échapper aux rafles. Des parachutages prévus pour le Retord sont déportés par le vent et tombent au Bois d'Arlod. Le Maire est obligé de prévenir la gendarmerie, il leur abandonne trois containers en ayant eu soin au préalable de récupérer la quasi totalité du matériel et des armes. Celles ci sont réparties entre les groupes de la Semine et un stock de réserve est dissimulé au Gros Ventre par John Gassilloud et Paul Fenestraz des gamins de 16 ans. Juin 1944. Après l'annonce du débarquement en Normandie, pas un jour sans embuscades, accrochages, combats, attaques, contre-attaques faisant de nombreuses victimes dont Jean Dupraz. Il faut protéger les voies de communication avec l'Ain. Un important convoi d'Allemands se dirige vers la Semine. Alertés par Frangy, les différents groupes de la Semine harcèlent le convoi. Les Allemands arrivent sur Éloise vers midi, font sortir la population des maisons. Femmes et enfants sont regroupés sur la place. Les maisons sont fouillées et pillées, celles de Mermet et Dumont incendiées. Angelo Zanardo et son fils Francis Zanardo sont fusillés. Adèle Perrier est poignardée par des soldats ivres malgré l'intervention de Gabrielle Gassilloud. La nuit, les gens apeurés abandonnent leur foyer pour coucher à la belle étoile dans les bois. L'enterrement prévu le 16 est perturbé par des tirs allemands sur l'église depuis Grésin. Les attaques s'intensifient. Une annonce de la BBC attire l'attention "Doriot a un gros ventre", c'est le signal d'un nouveau parachutage qui aura lieu à Beaumont. Août 1944. Les"Sans-Pardon" de la Semine participent au parachutage des Glières. Les maquis se regroupent. C'est l'heure de la libération de la Haute-Savoie. De violents combats commencent le long de la zone frontalière suisse. Saint-Julien, Viry, Valleiry sont peu à peu libérés par les maquis de l'AS et des FTP. Nombreux sont ceux qui y laisseront leur vie : Georges Déconfin de Saint-Germain, Georges Perrier et Louis Rey d'Éloise, Pierre Guinard de Bellegarde. Le 21 août la Haute-Savoie est libérée par la seule action de la Résistance intérieure et malgré un armement très inférieur à celui des occupants. Éloise a là encore payé un lourd tribut avec ses 18 tués ou fusillés et ses 2 morts en déportation dont Gustave Rey. Le 11 novembre 1948 la commune d'Éloise est décorée de la Croix de Guerre 1939-1945 avec la citation suivante :"Commune de 250 habitants qui après avoir donné 31 de ces fils à la Patrie au cours de la guerre 1914-1918 est entrée en lutte contre les Allemands dès juillet 1940. A consenti les plus lourds sacrifices. En dépit de dures représailles, mises à sac, incendies, exécutions sommaires, opposa à l'occupant une résistance inébranlable. A donné durant toute l'occupation un magnifique exemple de ce que peut être le patriotisme collectif d'une commune." Portrait de maquisard Les maquis
1942 : la Résistance locale se forge petit à petit dans l'ombre et s'organise. Fin 1942 Pierre Ruche, lieutenant du 27e BCA mis à pied, est devenu chef de l'A.S. du secteur de Saint-Julien. Il contacte Robert Gassilloud pour la création d'un groupe AS en Semine. Sur Éloise Henri Bouchoux le rejoint ainsi que Marius Marmonnier pour Vanzy, Henri Coppier pour Clarafond-Arcine, Jean Rosay pour Saint-Germain-sur-Rhône et Charles Métral pour Challonges. Peu à peu ils seront près de 90 résistants. En février 1943 les lois de Vichy décrètent le S.T.O (Service de Travail Obligatoire en Allemagne). Le Maire prend la lourde décision de n'envoyer personne. Il demande aux jeunes d'Éloise convoqués de prendre le large et il se présente seul à Frangy devant les autorités de Vichy. Menacé de sanctions administratives et disciplinaires, il tient bon. Les jeunes ont pris le maquis. Ils sont ravitaillés par leurs parents, quelques uns travaillent dans les fermes ou aux coupes de bois ou bien encore à Génissiat avec de fausses cartes d'identité. Les premiers maquis se forment ainsi côté Ain et côté Savoie. Les armes sortent de leurs cachettes. Éloise devient un centre de résistance. Les "Sans-Pardon" veillent. Un poste radio pour les émissions clandestines est installé à l'école. La maison des Gassilloud accueille et cache des jeunes, des gens traqués par la Milice et des juifs qui fuient la Gestapo. 1944 " Il avait 19 ans, il s'appelait Simon…" C'est ainsi que Maurice Schumann parle de lui sur Radio Londres. Simon de son vrai nom est entré dans la légende de la Résistance avec sa "Blanchette", son fusil mitrailleur que l'on peut voir au Musée des Glières. Janvier 1944. Le Maire Robert Gassilloud est en relation étroite avec Simon et Pierre Ruche deux des chefs les plus audacieux du maquis savoyard. Le Lieutenant Simon de son vrai nom fait partie des combattants des Glières. Les Glières sont fortement attaqués par la Milice car Vichy veut en finir avec la Résistance savoyarde alors Simon a rendez-vous à Cusinens car il cherche un point de repli pour son groupe de corps francs, lui le gamin de 19 ans. Mais le rendez-vous tourne cours. Le 23 janvier, au cours d'une escarmouche à la croisée des routes, il est blessé par les GMR. Transporté et hospitalisé à Annecy il sera remis aux Allemands par un capitaine de gendarmerie. Son corps ne sera jamais retrouvé et une partie de son corps franc sera capturée.[/p] Février 1944. La Haute-Savoie est en état de siège et la Semine en état d'alerte. Il fait froid et il neige abondamment. Les Allemands attaquent et Éloise sert de repli pour les nombreux groupes qui sont ravitaillés par les habitants et pour ceux qui cherchent à échapper aux rafles. Des parachutages prévus pour le Retord sont déportés par le vent et tombent au Bois d'Arlod. Le Maire est obligé de prévenir la gendarmerie, il leur abandonne trois containers en ayant eu soin au préalable de récupérer la quasi totalité du matériel et des armes. Celles ci sont réparties entre les groupes de la Semine et un stock de réserve est dissimulé au Gros Ventre par John Gassilloud et Paul Fenestraz des gamins de 16 ans. Juin 1944. Après l'annonce du débarquement en Normandie, pas un jour sans embuscades, accrochages, combats, attaques, contre-attaques faisant de nombreuses victimes dont Jean Dupraz. Il faut protéger les voies de communication avec l'Ain. Un important convoi d'Allemands se dirige vers la Semine. Alertés par Frangy, les différents groupes de la Semine harcèlent le convoi. Les Allemands arrivent sur Éloise vers midi, font sortir la population des maisons. Femmes et enfants sont regroupés sur la place. Les maisons sont fouillées et pillées, celles de Mermet et Dumont incendiées. Angelo Zanardo et son fils Francis Zanardo sont fusillés. Adèle Perrier est poignardée par des soldats ivres malgré l'intervention de Gabrielle Gassilloud. La nuit, les gens apeurés abandonnent leur foyer pour coucher à la belle étoile dans les bois. L'enterrement prévu le 16 est perturbé par des tirs allemands sur l'église depuis Grésin. Les attaques s'intensifient. Une annonce de la BBC attire l'attention "Doriot a un gros ventre", c'est le signal d'un nouveau parachutage qui aura lieu à Beaumont. Août 1944. Les"Sans-Pardon" de la Semine participent au parachutage des Glières. Les maquis se regroupent. C'est l'heure de la libération de la Haute-Savoie. De violents combats commencent le long de la zone frontalière suisse. Saint-Julien, Viry, Valleiry sont peu à peu libérés par les maquis de l'AS et des FTP. Nombreux sont ceux qui y laisseront leur vie : Georges Déconfin de Saint-Germain, Georges Perrier et Louis Rey d'Éloise, Pierre Guinard de Bellegarde. Le 21 août la Haute-Savoie est libérée par la seule action de la Résistance intérieure et malgré un armement très inférieur à celui des occupants. Éloise a là encore payé un lourd tribut avec ses 18 tués ou fusillés et ses 2 morts en déportation dont Gustave Rey. Le 11 novembre 1948 la commune d'Éloise est décorée de la Croix de Guerre 1939-1945 avec la citation suivante :"Commune de 250 habitants qui après avoir donné 31 de ces fils à la Patrie au cours de la guerre 1914-1918 est entrée en lutte contre les Allemands dès juillet 1940. A consenti les plus lourds sacrifices. En dépit de dures représailles, mises à sac, incendies, exécutions sommaires, opposa à l'occupant une résistance inébranlable. A donné durant toute l'occupation un magnifique exemple de ce que peut être le patriotisme collectif d'une commune." Portrait de maquisard Les maquis