Le monument Salle communale baptisée en hommage à un résistant. Pierre Lamy, en tant qu'inspecteur du Travail, a évité le STO à de nombreux jeunes Haut-savoyards en les déclarant inaptes ou en leur fournissant de faux papiers. Une plaque vient indiquer le nom de la salle aux passants. CommémorationC'est sur la dénonciation d'un résistant des Glières, Roger Échasson, menacé par la Gestapo, que Pierre Lamy doit son arrestation le 28 juin 1944 rue Sommeiller à Annecy.Avant que Pierre Lamy ne soit arrêté, la Gestapo a commencé à le surveiller de près, jusqu’au jour fatidique du 26 juin. Dans la matinée, un dénommé Picollet se présente au bureau de Pierre Lamy, à l'hôtel de France, porteur d’un message de Jean Monnet dit « Baron », de l'A.S. État-major départemental, ainsi rédigé : « Je voudrais te rencontrer, aux Glières, pour une affaire de travail. Lieutenant Monnet. » L'inspecteur griffonne sur le morceau de papier que cela est impossible (signant de son nom de guerre « Larousse »), car il doit se rendre à Thonon, puis l'agent de liaison repart vers ses véritables maîtres. Il vient apporter au Dr Jeewe (chef de la police secrète nazie, le Sipo-SD, en Haute-Savoie) et à Kämpfert dit Kampf (membre de la Gestapo, une subdivision du Sipo-SD) la preuve qui leur manquait. Ce qui qui est étonnant dans cette affaire, c'est que Pierre Lamy, ancien chef de secteur, n'ait pas été méfiant en voyant la signature. En effet, dans ces circonstances, on utilise généralement un pseudonyme plutôt que son nom réel. Vers onze heures, il rencontre Paul Viret, avec qui il prend un café chez Curt, rue Sommeiller. De retour à son bureau, et après avoir rangé des papiers, Lamy sort dans la rue, suivie par Picollet, tandis que Échasson se planque à proximité. À la hauteur de la rue Président-Favre, Pierre Lamy est arrêté par Müller et embarqué à Saint-François. Kampf et sa maîtresse française, Lina Dalbion, le questionnent toute la journée avant de le transférer, à vingt-deux heures, à la Villa Schmid, 19 avenue d'Albigny. Il y est atrocement torturé toute la nuit, sans résultat pour ses ennemis, qui se lassent. Le 28 juin 1944, il est emprisonné dans les locaux de l'école Saint-François à Annecy, où sa femme Marthe est elle aussi amenée. Lui qui connaissait tout de la Résistance en Haute-Savoie n’a pas parlé sous la torture sauvant ainsi les vies de ses camarades et celles de nombreux autres, parfois inconnus. Le 18 juillet, il est emmené en voiture Route du Col de Leschaux et exécuté sauvagement dans ce bois en contrebas du monument par la Schutzpolizei, la police allemande. Un mois plus tard, Annecy et la Haute-Savoie se libèrent du joug de l'occupant. Sa femme Marthe retrouve la liberté le 19 août 1944. Après son arrestation, Pierre Lamy est remplacé à la tête de L'A.S. du secteur d’Annecy par Robert Poirson, dit Roby. Plus tard, en janvier 1945, on en saura un peu plus sur la fin tragique de ce patriote. Après la Libération, l'interrogatoire de l'adjudant Müller (membre de la Gestapo d'Annecy) et la version du caporal Schonheiter nous apprennent que le 18 juillet, le SS [dr]Jeewe avait ordonné à Müller d'emmener Pierre Lamy vers le col de Leschaux et de l'abattre. Ayant expliqué à Jeewe qu’il ne voulait pas le faire, c'est alors qu'il lui a dit « Schoenheiter, agent de la Gestapo, vous accompagnera et l'exécutera… ». Vers 14 heures, le même jour, ils se sont rendus rendus en voiture, pilotée par Luetgens, chauffeur de la Gestapo, à l'école Saint-François. P. Lamy leur a été remis par deux Schupos porteurs de pelles, qui les ont accompagnés. Suivis d'une voiture de la Feldgendarmerie et de quatre gendarmes, dont Keilpflug, ils se sont par la suite rendus vers Leschaux. Vers la borne kilométrique 11, au lieu dit « Le Bourneau », ils sont descendus des voitures. Lamy marchait à côté de Müller. Il s'engagea sur leurs indications dans le bois situé à gauche de la route à environ 25 mètres. Schoneheiter lui a tiré deux coups de pistolets dans le dos, l'achevant ensuite d'une balle dans la tempe droite. La victime a été enterrée par les deux Schupos qui les accompagnaient. L'opération terminée, ils sont rentrés à Annecy » (extraits tirés du dossier Lamy, dans les archives du cabinet du Préfet de Haute-Savoie). Grâce aux indications fournies par Müller, le corps de Pierre Lamy a été découvert le 30 août 1944. Il fut inhumé le 1er septembre au cimetière d’Annecy, accompagné par une foule considérable. Il repose aujourd’hui dans le carré militaire de Loverchy. En hommage à ce courageux résistant savoyard originaire de l'Angoumois, la Résistance a érigé un imposant monolithe en granit placé sur la gauche de la route, dans le sens de la montée. Voir aussi le dossier de la commune de Saint-Genis-Laval (3808 W1100 n. 73) et les dossiers 3808 W1337 et 3808 W1349.Annecy — 18 juin -18 juillet 1944 : Exécution de Pierre Lamy — 3808 W1374 InscriptionSalle Pierre Lamy, 1909/1944. Inspecteur du Travail, chef d'un mouvement de résistance, fusillé par l'occupant nazi le 18 juillet 1944 Localisation Adresse12 rue de la République, 74000 ANNECYCoordonées GPS45.8991871, 6.1238012Inauguration1949
C'est sur la dénonciation d'un résistant des Glières, Roger Échasson, menacé par la Gestapo, que Pierre Lamy doit son arrestation le 28 juin 1944 rue Sommeiller à Annecy.Avant que Pierre Lamy ne soit arrêté, la Gestapo a commencé à le surveiller de près, jusqu’au jour fatidique du 26 juin. Dans la matinée, un dénommé Picollet se présente au bureau de Pierre Lamy, à l'hôtel de France, porteur d’un message de Jean Monnet dit « Baron », de l'A.S. État-major départemental, ainsi rédigé : « Je voudrais te rencontrer, aux Glières, pour une affaire de travail. Lieutenant Monnet. » L'inspecteur griffonne sur le morceau de papier que cela est impossible (signant de son nom de guerre « Larousse »), car il doit se rendre à Thonon, puis l'agent de liaison repart vers ses véritables maîtres. Il vient apporter au Dr Jeewe (chef de la police secrète nazie, le Sipo-SD, en Haute-Savoie) et à Kämpfert dit Kampf (membre de la Gestapo, une subdivision du Sipo-SD) la preuve qui leur manquait. Ce qui qui est étonnant dans cette affaire, c'est que Pierre Lamy, ancien chef de secteur, n'ait pas été méfiant en voyant la signature. En effet, dans ces circonstances, on utilise généralement un pseudonyme plutôt que son nom réel. Vers onze heures, il rencontre Paul Viret, avec qui il prend un café chez Curt, rue Sommeiller. De retour à son bureau, et après avoir rangé des papiers, Lamy sort dans la rue, suivie par Picollet, tandis que Échasson se planque à proximité. À la hauteur de la rue Président-Favre, Pierre Lamy est arrêté par Müller et embarqué à Saint-François. Kampf et sa maîtresse française, Lina Dalbion, le questionnent toute la journée avant de le transférer, à vingt-deux heures, à la Villa Schmid, 19 avenue d'Albigny. Il y est atrocement torturé toute la nuit, sans résultat pour ses ennemis, qui se lassent. Le 28 juin 1944, il est emprisonné dans les locaux de l'école Saint-François à Annecy, où sa femme Marthe est elle aussi amenée. Lui qui connaissait tout de la Résistance en Haute-Savoie n’a pas parlé sous la torture sauvant ainsi les vies de ses camarades et celles de nombreux autres, parfois inconnus. Le 18 juillet, il est emmené en voiture Route du Col de Leschaux et exécuté sauvagement dans ce bois en contrebas du monument par la Schutzpolizei, la police allemande. Un mois plus tard, Annecy et la Haute-Savoie se libèrent du joug de l'occupant. Sa femme Marthe retrouve la liberté le 19 août 1944. Après son arrestation, Pierre Lamy est remplacé à la tête de L'A.S. du secteur d’Annecy par Robert Poirson, dit Roby. Plus tard, en janvier 1945, on en saura un peu plus sur la fin tragique de ce patriote. Après la Libération, l'interrogatoire de l'adjudant Müller (membre de la Gestapo d'Annecy) et la version du caporal Schonheiter nous apprennent que le 18 juillet, le SS [dr]Jeewe avait ordonné à Müller d'emmener Pierre Lamy vers le col de Leschaux et de l'abattre. Ayant expliqué à Jeewe qu’il ne voulait pas le faire, c'est alors qu'il lui a dit « Schoenheiter, agent de la Gestapo, vous accompagnera et l'exécutera… ». Vers 14 heures, le même jour, ils se sont rendus rendus en voiture, pilotée par Luetgens, chauffeur de la Gestapo, à l'école Saint-François. P. Lamy leur a été remis par deux Schupos porteurs de pelles, qui les ont accompagnés. Suivis d'une voiture de la Feldgendarmerie et de quatre gendarmes, dont Keilpflug, ils se sont par la suite rendus vers Leschaux. Vers la borne kilométrique 11, au lieu dit « Le Bourneau », ils sont descendus des voitures. Lamy marchait à côté de Müller. Il s'engagea sur leurs indications dans le bois situé à gauche de la route à environ 25 mètres. Schoneheiter lui a tiré deux coups de pistolets dans le dos, l'achevant ensuite d'une balle dans la tempe droite. La victime a été enterrée par les deux Schupos qui les accompagnaient. L'opération terminée, ils sont rentrés à Annecy » (extraits tirés du dossier Lamy, dans les archives du cabinet du Préfet de Haute-Savoie). Grâce aux indications fournies par Müller, le corps de Pierre Lamy a été découvert le 30 août 1944. Il fut inhumé le 1er septembre au cimetière d’Annecy, accompagné par une foule considérable. Il repose aujourd’hui dans le carré militaire de Loverchy. En hommage à ce courageux résistant savoyard originaire de l'Angoumois, la Résistance a érigé un imposant monolithe en granit placé sur la gauche de la route, dans le sens de la montée. Voir aussi le dossier de la commune de Saint-Genis-Laval (3808 W1100 n. 73) et les dossiers 3808 W1337 et 3808 W1349.Annecy — 18 juin -18 juillet 1944 : Exécution de Pierre Lamy — 3808 W1374
Salle Pierre Lamy, 1909/1944. Inspecteur du Travail, chef d'un mouvement de résistance, fusillé par l'occupant nazi le 18 juillet 1944