Poyer Octave Alphonse Joseph

Biographie

Octave Poyer remonte alors vers les montagnes et intègre un maquis de Haute-Savoie. En mars 1944, un grand nombre de maquisards se retrouvent sur le plateau des Glières où il appartient à l asection Leclerc pour réceptionner des parachutages d’armes. La milice et la wehrmacht ont vent de l’action et les encerclent. Ils tombent dans un guet-apens sur le plateau des Glières.

Il fait parti du maquis Ventoux. Combattant avec un fusil-mitrailleur et lançant des grenades, Octave Poyer réussi, avec quelques-uns de ses copains, à sortir vivant de cette bataille des Glières, mais lors de leur repli en montagne, fortement enneigée, ils sont repérés par une patrouille ennemie et abattus, après s’être défendus avec le peu d’armement qu’ils possédaient.

Les Allemands jette son corps sans vie, ainsi que deux autres maquisards, Vincent BARJON et André Gerlier, dans un proche chalet, situé sur le mont Lachat et ont incendié le chalet. Les corps ont été retrouvés quelques jours après, par les pompiers de la commune. Les trois maquisards ont été un certain temps, considérés comme « disparus ». En recoupant divers témoignages, leur corps brûlé ont été déclaré correspondant à leur identité. Ils sont inhumés, avec une centaine d’autres dans la Nécropole militaire nationale de Morette. Octave était âgé d’à peine 19 ans.

Pour les rescapés des Glières, il a toujours été noté, disparu, probablement tué par la Milice. Sa fiche aux archives de Caen précise qu' « il a été tué le 30 avril 1944 à Thônes (Savoie) » (sic). La commune de Téloché fournit son acte officiel de décès, transcrit en mairie le 27 juin 1949 (10/1949) par le maire Gabriel Hardouin, après jugement du tribunal de première instance du Mans, ainsi libellé : «…attendu que le sieur POYER Octave Alphonse qui appartenait au groupe des F.F.I. (bataille des Glières) est disparu en mars ou avril mil neuf cent quarante quatre dans la région de Thônes (Haute-Savoie); attendu que ce militaire n'a pas donné de nouvelles depuis cette date et qu'il n'est pas reparu à son domicile, qu'il y a lieu de déclarer son décès comme établit et constant. Par ces motifs, (le tribunal de première instance du Mans) déclare établit et constant le décès du sieur POYER Octave Alphonse Joseph, célibataire, majeur né à Téloché, le cinq juillet mil neuf cent vingt cing, fils de POYER Alphonse Victor Joseph et de MEIGNER Marie, fixe la date du décès au trente avril mil neuf cent quarante quatre, dit que le présent jugement sera transcrit sur les registres de l'état civil de la commune de Teloché et que mention sera faite sur les registres de décès à la date du décès et que mention sera faite en marge de l'acte de naissance. Ainsi jugé et prononcé en la chambre du Conseil du Tribunal de première instance du Mans, le mercredi huit juin mil neuf cent quarante neuf où siégeaient messieurs Jamet, président, Zadoc Kahn juge, Bois juge suppléant en présence de monsieur Charron, substitut de monsieur le Procureur et en assistance de maître Dubois, greffier en chef… ».

Il est reconnu « Mort pour le France » (dossier n° 591 519). Son nom est gravé sur le Mur du souvenir érigé à l'entrée de la Nécropole militaire nationale de Morette.

« Octave était un bout en train, comique, farceur. Ancien matelot, il avait toujours une histoire de marin à nous conter », écrit Serge Thélen dans son livre La paille au cul qui relate sa vie au maquis avec son ami Octave. « Il fut mon compagnon de maquis dès 1943. Il fut un homme courageux et un bon camarade. J’ai gardé de lui un souvenir inoubliable »

SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain