Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Pintel Tauba

Le 16 novembre 1943, vingt adultes et enfants juifs, dont Pintel Tauba (34 ans), ont été raflés dans l'hôtel des Marquisats situé au 6, chemin de Colmyr à Annecy. Cinq étaient des enfants qui rentraient de l’école du quai Jules-Philippe. Ces 20 personnes furent déportées et assassinées à Auschwitz par les nazis.
Pintel Tauba

Pintel Tauba

Déportée — Mort en déportation

Né(e)1919
Décèdé(e) à Auschwitz

Biographie

Alexis Bosselut, sa femme Jeanne et leur fille Jeanine habitaient Paris. Ils avaient pour voisins de palier des Juifs polonais, Jacob Pintel, sa femme Tauba et leur fils Samuel Pinel.

Les deux familles sympathisaient et Jeanine, de dix ans plus âgée que Samuel, le considérait un peu comme un petit frère. Alexis, qui avait fait la guerre de 14, fut à nouveau mobilisé en 1939. Fait prisonnier par les Allemands en 1940, il fut remis en liberté en 1942 compte tenu de son âge et rentra à Paris où il retrouva son poste de magasinier dans un entrepôt. Son voisin Jacob Pintel, engagé volontaire dans l’armée française, avait lui aussi été fait prisonnier et se trouvait dans un stalag en Allemagne.

En novembre 1942, après les grandes rafles des Juifs de Paris, Tauba Pintel décida de quitter la capitale pour tenter de se réfugier en zone sud. Elle demanda à Jeanne Bosselut de garder Samuel, qui avait alors cinq ans, pendant quelques jours, le temps pour elle de trouver une retraite sure où il pourrait la rejoindre.

Jeanne accepta. Malheureusement, Tauba fut arrêtée alors qu’elle essayait de franchir la ligne de démarcation et internée au camp de Douadic (Indre). À sa demande, Samuel vint la rejoindre en mai 1943. En juillet, ils furent transférés dans une résidence surveillée pour étrangers à Annecy (Haute-Savoie).

Le 16 novembre 1943, Tauba fut transférée au camp de Drancy pour être déportée, au mépris des assurances de Vichy selon lesquelles les épouses de prisonniers de guerre ne seraient pas déportées. Elle informa les Bosselut par l’intermédiaire de la Croix-rouge qu’elle allait être envoyée au camp de Bergen-Belsen.

Samuel avait échappé à la déportation grâce à l’intervention d’une détenue munie de faux papiers et se faisant passer pour sa mère. Il fut confié au home pour enfants juifs de la Maison d'Izieu et y resta jusqu’en janvier 1944. Jeanne Bosselut vint alors de Paris pour le chercher et le ramena chez elle où il vécut jusqu’à la Libération.

Malgré leur condition très modeste, Alexis et Jeanne le choyèrent sans compter. Il eut la chance de retrouver ses parents, rentrés en France en mai 1945. Samuel garda un contact très familial avec ses sauveteurs, pendant de longues années après la guerre.

Le 6 mai 1997, l’Institut Yad Vaschem de Jérusalem a décerné à Jeanne et Alexis Bosselut le titre de Justes parmi les nations.

Lieu de mémoire en lien avec
Pintel Tauba
 Stèle de la rafle de l'hôtel des Marquisats

Stèle de la rafle de l'hôtel des Marquisats

Détail

En raison des lois raciales, le régime de Vichy avait imposé ce comme résidence forcée à des familles juives le 16 novembre 1943, 20 personnes dont 5 enfants étaient arrétées par l'occupant Allemand et déportées dans les camps d'extermination nazi

Lieu : Annecy

Les figures

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