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Pintel Samuel

Le 16 novembre 1943, vingt adultes et enfants juifs, dont Zilberstein Marcel (8 ans), ont été raflés dans l'hôtel des Marquisats situé au 6, chemin de Colmyr à Annecy. Cinq étaient des enfants qui rentraient de l’école du quai Jules-Philippe. Ces 20 personnes furent déportées et assassinées à Auschwitz par les nazis.
Pintel Samuel

Pintel Samuel

Civil

Né(e)1935

Biographie

Samuel est le fils unique de Jacob et Tauba Pintel (Thérèse), deux Juifs polonais émigrés à Paris en 1933. Engagé dès 1939 dans l’armée française pour défendre son pays d’accueil, Jacob est fait prisonnier et détenu dans un stalag près de Memmingen (Bavière). Thérèse, confrontée à la politique antijuive et de collaboration avec l’occupant conduite par le gouvernement de Vichy, confie son fils à l’Union générale des israélites de France (UGIF) et passe en février 1943 en zone libre. Elle est interpellée par la gendarmerie française parce qu’elle est une Juive étrangère ayant passé la ligne de démarcation en fraude. Elle est dirigée vers le camp de Douadic (Indre) où les conditions de vie sont rudes mais où elle n’est pas maltraitée car son mari est un prisonnier de guerre.

Elle réussit à faire venir son fils et est autorisée à rejoindre un autre centre d’assignation à résidence à Annecy, en zone d’occupation italienne, où se trouvent déjà des Juifs fichés par l’administration mais qui ne sont pas persécutés. Mais en septembre 1943, après le retrait des troupes transalpines, les Allemands occupent la zone et raflent les Juifs, qui sont transférés à Drancy via Annemasse puis envoyés dans les camps. Thérèse Pintel est déportée à Bergen-Belsen.

Une plaque commémorative sur la rafle d’enfants juifs du 16 novembre 1943 est apposée sur le fronton de l’école du quai Jules-Philippe située à côté de la mairie d’Annecy.

«Je dois la vie à ma mère qui, lors de la rafle des Allemands à l’Hôtel des Marquisats, m’a brusquement lâché la main et poussé vers une femme, la seule non-Juive du groupe. Celle-ci a été très courageuse car elle m’a conduit à Chambéry au bureau de l’UGIF. Ce geste pouvait la mener au peloton d’exécution. Plus tard, je l’ai cherchée mais ne l’ai jamais retrouvée», raconte Samuel Pintel.

Passage vers la Suisse

Miron Zlatin (qui mourra en déportation), fondateur avec son épouse Sabine (qui a survécu à l’Holocauste) de la Maison d'Izieu, vient le chercher ainsi qu’un autre enfant, les assoit dans une carriole, monte sur son vélo et les tracte via le col de l’Épine jusqu’à la colonie, lieu de rassemblement et de filière de passage des enfants juifs vers la Suisse. Un home où la vie se veut normale. Encadrés d’éducateurs, les enfants y sont scolarisés, se baignent dans le Rhône, vont cueillir les mûres.

Samuel se souvient d’Arnold Hirsch, 17 ans, le plus âgé, qui faisait régner l’ordre et le soir racontait des histoires. Il y a aussi Henri Goldberg, 13 ans, un titi parisien un peu gavroche, devenu à Izieu un petit cultivateur passionné. Et Liliane Gerenstein, 10 ans, qui, dans une lettre retrouvée, supplie Dieu de faire revivre ses parents encore une fois.

Les enfants d'Izieu photographiés peu avant leur déportation en avril 1944.

En février 1944, Samuel Pintel quitte la Maison d'Izieu parce que depuis Drancy sa mère arrive à entrer en contact avec les Bosselut, leurs voisins de palier à Paris, « des gens de modeste situation », se souvient Samuel. Il retrouve à Chambéry Jeanne Bosselut, venue le chercher, cela quelques jours avant la rafle de tout le personnel de l’UGIF par le SS Alois Brunner. Cela aussi deux mois avant l’ordre de rafle des enfants d’Izieu par Klaus Barbie. Les Bosselut vont prendre soin de Samuel et seront élevés au titre de « Justes parmi les nations ». Samuel Pintel dit que leur fille Janine est devenue « comme une sœur ».

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Samuel Pintel, l’enfant qui a échappé à la rafle d’Izieu | INA Histoire

Celui qui aurait pu être le 45e  enfant de la liste Barbie est un miraculé. Il paraît aujourd’hui un homme apaisé, convaincu de la nécessité du devoir de mémoire qu’il exerce continuellement.
Lieu de mémoire en lien avec
Pintel Samuel
 Stèle de la rafle de l'hôtel des Marquisats

Stèle de la rafle de l'hôtel des Marquisats

Détail

En raison des lois raciales, le régime de Vichy avait imposé ce comme résidence forcée à des familles juives le 16 novembre 1943, 20 personnes dont 5 enfants étaient arrétées par l'occupant Allemand et déportées dans les camps d'extermination nazi

Lieu : Annecy

Les figures

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