Noyer René Antoine Marius ALIAS : Michelin ou Morlaix Résistant 7 avril 1906 à Riom (63) 2008 à Annecy (74) Croix de guerre 1939-1945 / Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 / Médaille militaire / Maquis : Le Coq Enchaîné / Réseau Buckmaster / Réseau R1 / R.F.I : Mouvements Unis de Résistance / Combat / BiographieAffecté en Haute-Savoie au suivi de contrats d'entretien de pneumatiques de gros clients (garagistes, transporteurs…), il s'installe à Annecy et épouse en 1934 "Paulette" Jeanne Joséphine Verrier, née en 1915. Ils occupent avec leurs enfants une maison avenue de Loverchy. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage tôt dans la Résistance, intégrant en 1941 le groupe nommé "Le Coq enchaîné" créé à Lyon. Profitant notamment des laissez-passer et permis de circuler délivrés par son employeur, il diffuse clandestinement des journaux, collecte des informations utiles à la résistance, transporte des messages (notamment pendant quelque temps entre Pierre Lamy, à Annecy, et Robert Lacoste en poste à Thonon). Il participe aux filières d'exfiltration de Juifs vers la Suisse et d'évasion d'aviateurs anglais transitant par la Suisse et le Chablais. Il échappe de peu à plusieurs reprises à l'arrestation, en particulier dans les secteurs de Thonon-les-Bains et Annemasse. Ses pseudonymes sont alors Michelin ou Morlaix. Il est aussi en contact avec Georges Valois alors installé dans le Beaujolais, et son groupe des amis du Val d'Ardières qui, sous couvert d'une association de réflexion sociale, économique et culturelle, participent activement à la résistance. SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain René Noyer et sa famille sont durement frappés par le bombardement d'Annecy le 11 novembre 1943. Le raid, qui visait l'usine de roulements à billes S.R.O., manque sa cible et des bombes s'abattent sur le quartier de Loverchy. René est alors absent mais sa femme et ses deux fils sont blessés, sa plus jeune fille Monique Noyer âgée de quelques mois est tuée, son autre fille légèrement blessée. Le frère de Paulette Noyer, qui vit dans une maison voisine, perd sa femme et sa fille lors du même raid. La maison est détruite et la famille a tout perdu. Par chance, René Noyer a confié avant de s'absenter à un ami des papiers en lien avec la résistance, pour les cacher ; la Milice envoyée pour dégager les gravats de la maison ne trouve donc rien de compromettant. Par relation, il réussit à se faire attribuer, avant réquisition par la Milice, une maison inoccupée dans le quartier d'Albigny, la villa Gabai, qui appartenait à un Juif passé dans la clandestinité. Après quelques semaines d'arrêt, René Noyer reprend son travail pour l'entreprise Michelin et ses activités pour la résistance. On le nomme chef départemental des Mouvements unis de résistance (M.U.R) pour la diffusion de journaux clandestins et de courrier. Il œuvre aux côtés des époux Jean-Marie Saulnier et Flora Saulnier, fréquentant l'auberge du Lyonnais à Annecy, point de rendez-vous de nombreux résistants. Il est aussi en contact avec Richard Andrès. Le 18 janvier 1944, ce dernier se présente chez René Noyer car il a besoin d'un conducteur expert en gazogène pour l'accompagner en mission. Noyer étant sorti, Andrès fait appel à un autre résistant disponible, Léon Bouvard. Les deux hommes tombent quelques heures plus tard dans un guet-apens et sont abattus par les Allemands à Annecy-le-Vieux. La circulation devenant extrêmement difficile et dangereuse dans la région, René Noyer cesse de se déplacer à partir de juin 1944, préférant œuvrer à des missions de renseignement et préparation de sabotage dans les environs immédiats d'Annecy. Il participe notamment à la réception du parachutage allié de matériel et d'armes sur le plateau des Glières début août puis à la libération d'Annecy le 19 août. Après la guerre, il conserve son emploi chez Michelin et revient habiter dans le quartier de Loverchy dans un baraquement provisoire installé à l'emplacement de son ancienne maison. Il a été décoré de la croix de guerre 1939-1945 en 1949, de la croix du combattant volontaire 1939-1945 en 1958 et de la médaille militaire en 1960. Il est décédé à Annecy à près de 102 ans.
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