Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
menu

Morel Théodose Marie GeorgesMort pour la France

Issu, par son père, d'une vieille famille lyonnaise d'industriels de la soierie et, par sa mère, d'une famille d'officiers et de juristes savoyards, Théodose Morel voit le jour le 1er  août 1915, à Lyon. Après des études primaires et secondaires chez les Pères Jésuites, il choisit le métier des armes et prépare, de 1933 à 1935, le concours de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr à l'école Sainte-Geneviève de Versailles
Morel Théodose Marie Georges

Morel Théodose Marie Georges

ALIAS : Théodose Morel
Militaire — Mort exécuté

Né(e)01/08/1915 à Lyon (69)
Décèdé(e) 10/03/1944 à Entremont (74)
Nécropole militaire nationale de Morette — Rang 5, tombe n°68
Maquis : Bataillon des Glières /
R.F.I : Armée secrète /

Biographie

Admis à l'ESM en 1935 (promotion Lyautey), son rang de sortie, deux ans plus tard, lui permet de choisir son affectation : le 27e  Bataillon de Chasseurs Alpins (27e BCA), à Annecy où il arrive le 1er octobre 1937, jour de sa nomination au grade de sous-lieutenant.

Formé comme éclaireur-skieur à Chamonix, Théodose Morel, qui épouse en novembre 1938 Marie-Germaine Lamy, devient officier adjoint au commandant de la section d'éclaireurs-skieurs à Abondance avant d'en prendre lui-même la tête.

En mai 1939, sa section gagne la Savoie et la frontière italienne. Elle est en poste au-dessus de Val d'Isère.

Le 21 septembre il est promu lieutenant et, alors que le 27e BCA part pour le front de l'Est, sa section, à son grand regret, reste sur place pour la garde des frontières. Ce qui ne l'empêche pas de se distinguer, du 12 au 20 juin face aux troupes alpines italiennes ; par une manœuvre habile mais risquée, avec un de ses chasseurs, il réussit au cours d'une reconnaissance à faire quatre prisonniers. Blessé par balle au bras droit le 18 juin, il continue néanmoins le combat avec ses chasseurs ; il reçoit la croix de guerre 1939-1945.

Les 21 et 22 juin 1940, appelé en renfort avec sa section près du col du Petit Saint-Bernard, il parvient à localiser les forces adverses permettant à l'artillerie d'effectuer un tir d'arrêt qui contraint l'ennemi à se replier. Le lieutenant Morel reçoit une seconde citation et la croix de guerre 1939-1945 et la Légion d'honneur.

Il sert ensuite dans l'armée d'armistice à Annecy où le commandant Jean Vallette d'Osia a pris le commandement du 27e BCA tout en préparant son unité à la revanche. Le lieutenant Morel participe activement au camouflage du matériel (CDM) sous les ordres de son commandant.

En août 1941, le lieutenant Morel est nommé instructeur à Saint-Cyr, repliée à Aix-en-Provence, et c'est dans l'esprit de la reprise du combat qu'il oriente et instruit ses élèves.

Après l'invasion de la zone sud par les Allemands en novembre 1942 et la démobilisation de l'armée d'armistice, il entre dans la Résistance de Haute-Savoie et dans la clandestinité sous le couvert d'une entreprise de tissage.

Retrouvant Vallette d'Osia, qui commande l'Armée Secrète (AS) du département, et le capitaine Maurice Anjot du 27e BCA, il s'attache à mettre sur pied l' A.S. État-major départemental de Haute-Savoie, que l'instauration du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) en février 1943 va contribuer involontairement à alimenter.

Avec l'arrestation de Jean Vallette d'Osia en septembre 1943 par les Allemands, qui ont remplacé les Italiens, puis son évasion pour l'Angleterre, l'A.S. de Haute-Savoie perd son chef. Il est remplacé par Henri Romans-Petit, chef de l'AS de l'Ain. Morel redouble d'activité, sa famille échappe de peu à l'arrestation.

À la fin du mois de janvier 1944, le lieutenant Théodose Morel, alias Tom, reçoit de Henri Romans-Petit le commandement des maquis de Haute-Savoie et la mission de réceptionner les parachutages sur le plateau des Glières à 1500 mètres d'altitude et à une quinzaine de kilomètres d'Annecy. Les actions de résistance et de sabotage se multiplient, la loi martiale est décrétée dans le département. Tom décide alors le regroupement de 120 maquisards aux Glières. Deux compagnies sont constituées.

À partir de février, et pendant six semaines, les accrochages se multiplient avec les Gardes Mobiles de Réserve (GMR) qui ceinturent le plateau sur lequel se trouvent, à la fin du mois de février, plus de 300 hommes formant trois compagnies. Tom organise énergiquement, avec les moyens dont il dispose, la défense du site des Glières et instruit son bataillon pour en faire une unité forte et homogène, en vue des combats de la libération. Sous son impulsion, le bataillon - qui a adopté la devise "vivre libre ou mourir" - regroupe des membres de l'AS mais aussi des Franc-Tireurs et Partisans (FTP) et plusieurs dizaines de Républicains espagnols, réussissant l'amalgame entre les différentes branches armées de la résistance savoyarde. Un premier parachutage de 54 containers permet de les équiper en armes légères.

Le 2 mars, il décide une opération contre l'Hôtel Beau séjour à Saint-Jean-de-Sixt, où sont cantonnés les GMR. Trente d'entre eux sont faits prisonniers, monnaie d'échange en contrepartie de la libération de Michel Fournier, un étudiant en médecine, infirmier du maquis, arrêté au Grand-Bornand quelques jours auparavant. Mais, malgré l'accord sur l'honneur de l'intendant de police Lelong d'Annecy, celui-ci reste détenu.

Le 5 mars, les Glières connaissent leur second parachutage de 30 containers. Pour obliger Lelong à respecter sa promesse et sur des renseignements précis, Tom décide alors de mener, dans la nuit du 9 mars 1944, contre le P.C. des GMR à Entremont, une opération importante dans laquelle il engage une centaine d'hommes. Il se réserve l'objectif principal : l'attaque de l'Hôtel de France, siège de l'État-major des forces de l'ordre. La section des éclaireurs-skieurs parvient à pénétrer à l'intérieur, au prix d'un combat acharné.

Au moment où les chasseurs désarment leurs prisonniers, le commandant Lefèvre, chef des GMR, sort de sa poche une arme restée cachée et tire lâchement à bout portant sur Tom Morel qui s'effondre, touché au cœur, avant d'être lui-même abattu. Au coté de Tom, tombèrent Georges Decour et Jean Frizon, maquisards des Glières

Le lieutenant Théodose Morel est enterré par ses camarades, sur le plateau des Glières, le 13 mars. Le 2 mai 1944, son corps est descendu dans la vallée. Il est aujourd'hui inhumé au cimetière Militaire de la Nécropole militaire nationale de Morette en Haute-Savoie.

La 174e  promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1987-1990) a été baptisée "Lieutenant-Tom-Morel" - En octobre 1995, le bâtiment de cours des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr est baptisé "Bâtiment Tom-Morel" - Le nouveau quartier du 27e BCA. porte son nom.

Décorations

Distinction(s)
Ordre national de la légion d'honneur

Ordre national de la légion d'honneur

Détail

La Légion d’honneur est la plus haute distinction nationale. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation.

Ordre

Ordre de la Libération

Ordre de la Libération

Détail

L'ordre de la Libération a été créé dans le but de récompenser les personnes ou les collectivités qui se sont signalées au cours de la libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Deuxième ordre national français après celui de la Légion d'honneur, son admission ne fut accordée qu'à un nombre réduit de personnes (1038), d'unités militaires (18) et de communes (5) pour des hauts-faits lors de la Libération de la France.

Ordre

Croix de guerre 1939-1945

Croix de guerre 1939-1945

Détail

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la seconde Guerre mondiale.

Médaille

Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie » dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieux de mémoire en lien avec
Morel Théodose Marie Georges
 Plaque Mairie • 1939-1945 • Indochine • Algérie

Plaque Mairie • 1939-1945 • Indochine • Algérie

Détail

Annecy — Plaques récapitulatives des 233 annéciens « Morts pour la France » lors des conflits

Lieu : Annecy

 Nécropole militaire nationale de Morette

Nécropole militaire nationale de Morette

Détail

Les corps de 105 résistants, principalement des combattants des Glières, sont inhumés au cimetière de Morette dès avril 1944. Inauguré par Vincent AURIOL en 1947, ce cimetière militaire devient la Nécropole nationale des Glières en 1984, classé monument historique en 2015. Il est géré par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Lieu : La Balme-de-Thuys

 Quartier Tom Morel

Quartier Tom Morel

Détail

Lieu : Cran-Gevrier

 Plaque Tom Morel

Plaque Tom Morel

Détail

Plaque commémorant le décès du lieutenant Théodose Morel dit "Tom Morel", à la tête du Bataillon des Glières depuis février 1944, trouve la mort le 10 mars 1944 à Entremont. Il est tué par le commandant des gardes mobiles de réserve (GMR) alors que les maquisards menaient une action contre les GMR, stationnés à l'Hôtel de France.

Lieu : Glières-Val-de-Borne

 Fresque en hommage à la résistance en Haute-Savoie

Fresque en hommage à la résistance en Haute-Savoie

Détail

La fresque murale, composée de quatre parties, évoque la place majeure occupée par Thorens-Glières dans la Résistance en Haute-Savoie lors de la Seconde Guerre mondiale. Sous l'occupation allemande, entre le 31 janvier et le 26 mars 1944, des résistants, appelés les « maquisards », ont lutté pour la liberté de la France sur le Plateau des Glières.

Lieu : Thorens-Glières

 Plaque Tom Morel, sur la facade de l'hôtel de France

Plaque Tom Morel, sur la facade de l'hôtel de France

Détail

Plaque commémorant le décès du lieutenant Théodose Morel dit "Tom Morel", à la tête du Bataillon des Glières depuis février 1944, trouve la mort le 10 mars 1944 à Entremont. Il est tué par le commandant des gardes mobiles de réserve (GMR) alors que les maquisards menaient une action contre les GMR, stationnés à l'Hôtel de France.

Lieu : Entremont

Enterrement du lieutenant Tom Morel au Plateau des GlièresL'Hôtel de France était un établissement très fréquenté. Carte postale provenant de la collection de Florent Pessay. Photo Collection privée Les personnalités se sont retrouvées devant l’ancien Hôtel de France. Photo Le DL /E.R. 02 / 02 Les personnalités se sont retrouvées devant l’ancien Hôtel de France. Photo Le DL /E.R.
Les figures

Nous soutenir

Soutenir le Souvenir Français (74)
Le Souvenir Français œuvre pour que vive la mémoire de notre Nation au travers de trois grandes actions :
  • 1

    La sauvegarde de la totalité des tombes des combattants Morts pour la France et éviter que tous les jours les restes de combattants rejoignent les fosses communes municipales suite à des sépultures tombées en déshérence.

  • 2

    Le maintien des cérémonies patriotiques locales aux coté des grand date nationale et ce,bien que le nombre d’anciens combattants diminuent chaque année.

  • 3

    Le développement des voyages mémoriels afin qu’aucun enfant de France ne quitte sa scolarité sans avoir découvert un lieu de notre mémoire nationale ou participer à une commémoration.

Pour atteindre ces objectifs,nous avons besoin de vous !