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Loinger Georges Uriel

Figure de la Résistance, Georges Loinger a sauvé des centaines d’enfants juifs pendant l’Occupation. Il a par la suite œuvré pour faciliter le passage des rescapés du nazisme en Palestine à bord de l’Exodus. Doyen de la Résistance juive en France, commandeur de la Légion d’honneur, Croix de Guerre 1939-1945, Georges Loinger nous a quittés le 28 décembre 2018 à l’âge de 108 ans.
Loinger Georges Uriel

Loinger Georges Uriel

Résistant

Né(e) 29 août 1910 à Strasbourg (67)
Décèdé(e) 28 décembre 2018 à Neuilly-sur-Seine (92)

Biographie

Georges Uriel Joseph Loinger naît en 1910 à Strasbourg dans une famille de sept enfants, juive orthodoxe, de Mina Werzberg, née en Roumanie et Salomon Loinger, né en Pologne. Son père vend des meubles et sa mère est une femme au foyer. Il est élevé durant la Première Guerre mondiale par sa tante, la future mère de Marcel Mangel, qui se fera connaître plus tard sous le nom de Marcel Marceau. Il est l’aîné d’une fratrie de sept enfants : Georges, Amanda, Emma, Fanny, Simon, Charles et Yvette. Sa nièce, Yardena Arazi est la fille de sa sœur benjamine Yvette.

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Il fait ses études au lycée Fustel-de-Coulanges, à Strasbourg, où, rapidement, il se distingue en gymnastique et en sport. Dès l’âge de 15 ans, en 1925, il entre au mouvement de jeunesse sioniste Hatikvah où il rencontre sa future épouse Flore Hélène Rosenzweig, née le 10 janvier 1911 en Alsace qui y est cheftaine. Tous les enfants Loinger font partie de ce mouvement. C’est à Hatikvah que Georges Loinger rencontre Andrée Salomon.

Diplômé en 1929 de l’École pratique d’industrie, il travaille pour une compagnie de navigation sur le Rhin qu’il quitte en 1932 pour passer le diplôme de professeur d’éducation physique et sportive. Il finance ses études en étant surveillant général au Séminaire israélite de France dont un des professeurs, Marcus Cohn, le fondateur de l’École Maïmonide (Boulogne-Billancourt), le recrute en 1935 comme professeur d’éducation physique. Moniteur national des Éclaireurs israélites de France, il crée un club sportif à Belleville pour les enfants juifs. Dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, il s’occupe d’accueillir de jeunes réfugiés juifs d’Allemagne dans une propriété de la baronne Germaine de Rothschild, le château de la Guette.

Après qu’il a été mobilisé à la déclaration de guerre, son épouse devient la directrice de l’œuvre du Château de la Guette. Il est fait prisonnier durant la débâcle. Parvenant à s’évader de Bavière à la fin de l’année 1940 en compagnie de son cousin Marcel Vogel, rencontré par hasard au stalag 7A4, il rejoint le 10 janvier 1941 sa femme à la Bourboule, où celle-ci s’est repliée avec 123 jeunes réfugiés. Il devient chef Compagnon de France pour la région de l’Auvergne. Cette activité dans un mouvement pétainiste lui fournit une couverture idéale dans ses déplacements, car il est muni d’une carte tricolore. Il rejoint rapidement la Résistance au sein du réseau Bourgogne.

Avec le soutien du docteur Joseph Weill qu’il avait rencontré dès 1930, l’un de ses amis de Strasbourg et dirigeant de l’Œuvre de secours aux enfants, il devient responsable du sport au sein des maisons de l’OSE Puis, lorsque l’OSE décide la fermeture des maisons et la dispersion des enfants, il organise jusqu’à la Libération le sauvetage de plusieurs centaines d’enfants juifs qu’il fait convoyer via Annemasse jusqu’en Suisse, avec la complicité du maire d’Annemasse, Jean Deffaugt.

Au début, il faisait jouer les enfants au football le long de la frontière, et lorsque malencontreusement le ballon la franchissait, tout le monde allait le chercher sans revenir. Jusqu’à septembre 1943, la frontière était gardée par des soldats italiens et le commandant italien a, une fois, fait discrètement savoir qu’il approuvait ce que Georges Loinger faisait, à savoir les sauvetages d’enfants. Après septembre 1943, tout changea avec l’arrivée des Allemands. Quelques convois connaîtront une fin tragique et entraîneront la perte d’enfants et de jeunes héroïnes comme Mila Racine, la sœur de Emmanuel Racine, Marianne Cohn ou Thérèse Tédesco.

Il fait partie du Réseau Garel (Lyon, 1942-1944), avec sa sœur Fanny Loinger, une infirmière. Mais ce n’est qu’après la guerre que le frère et la sœur découvrent qu’ils faisaient de la Résistance et dans le même Réseau Garel. Cette filière d’évacuation des enfants via Annemasse vers la Suisse avec la participation des Éclaireurs israélites permet le sauvetage d’environ 1 200 enfants. Georges Loinger confie également des enfants juifs à Germaine Le Hénaff, directrice de la maison d’enfants du Château de la Guette.

Sa sœur Emma (Émilie) Loinger, née le 25 septembre 1913 à Strasbourg, épouse de Erich Arnold Lederer, né à Diersbourg, en Allemagne, le 25 avril 1913, français par naturalisation fait également partie de la Résistance. Elle travaille à l’Œuvre de secours aux enfants (OSE) depuis 1939.

Après la guerre, il œuvre pour faciliter le passage des rescapés du nazisme en Palestine mandataire et joue un grand rôle dans l’affaire de l’Exodus lorsque ce bateau fait escale en France. Il sera ensuite directeur de la filiale française de la compagnie de navigation israélienne Zim. Il a présidé l’Association de la Résistance juive de France (ARJF).

En mars 2013, au cours d’un voyage en Israël à l’âge de 102 ans, il est reçu par le président Shimon Peres.

Georges Loinger meurt, des suites d'une chute, le 28 décembre 2018 à Neuilly-sur-Seine à l’âge de 108 ans. Selon son fils, Daniel Loinger, ses derniers mots ont été : « Personne ne pourra détruire la culture juive ». Il repose depuis le 31 décembre 2018 au cimetière du Montparnasse (division 30), aux côtés de son épouse

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Distinctions

  • Commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire
  • Croix de guerre 1939-1945 avec palmes
  • Médaille de la Résistance,
  • Médaille d’or du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports
  • Médaille de citoyen d’honneur de la ville de Strasbourg
  • Officier dans l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne
  • Insignes de commandeur des Palmes académiques
Distinction(s)
Ordre national de la légion d'honneur

Ordre national de la légion d'honneur

Détail

La Légion d’honneur est la plus haute distinction nationale. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation.

Ordre

Croix de guerre 1939-1945

Croix de guerre 1939-1945

Détail

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la seconde Guerre mondiale.

Médaille

Médaille de la Résistance

Médaille de la Résistance

Détail

La médaille de la Résistance française est instituée par ordonnance du 9 février 1943 du général de Gaulle pour "reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui auront contribué à la résistance du peuple français"

Médaille

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