Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Brousse Jeanne, Élise Adèle née Maurier

Employée à la prefecture d’Annecy, Jeanne Brousse a aidé de nombreuses personnes, notamment des Juifs, en délivrant de faux papiers et cartes d’ alimentation. Elle a sauvé de nombreuses vies et elle a reçu la médaille des Justes grâce à son courage et ces actes de résistante au régime de Vichy.
Brousse Jeanne, Élise Adèle née Maurier

Brousse Jeanne, Élise Adèle née Maurier

ALIAS : Jeannette
Résistante et juste

Né(e)12 avril 1921 à Saint-Pierre-de-Curtille (73)
Décèdé(e) 19 octobre 2017 à Annecy,
R.F.I : Armée secrète /

Biographie

Jeanne Maurier grandit à Annecy. Son père, ancien combattant est revenu gazé de la Première Guerre mondiale. En 1939, à 18 ans, Jeanne veut commencer des études à la Croix Rouge Française, à Paris, mais la déclaration de la guerre l'en empêche. Jeanne Brousse entre au service de naturalisations de la prefecture d’Annecy mais le service ferme sur l’ordre des allemands.

Elle raconte: ” On a donc improvisé à 3 ou 4 un service des réfugiés. Je ne savais pas ce que pouvait être la guerre. j’ étais comme tous les jeunes, un peu insouciante. J’ avais une sensibilité chrétienne et j’ étais très touchée d’ entendre l’histoire de ces gens en errance (les familles juives). Je leur donnais le maximum: des matelas, des vêtements, une petite allocation (de l’ argent)… quand je ne pouvais faire mieux je leur disais quelques mots de compassion. Ça m’ a vraiment changé”

Vidéo de Jeanne Brousse

1er  Acte de Résistance

Il va se passer quelque chose de décisif dans sa vie. Un jour elle est amenée à faire ses premiers faux papiers. Dans son bureau, il y avait une dame qui voulait voir son chef qui était absent. Ce jour là, la dame lui demande “Puis-je avoir confiance en vous, Mademoiselle ?” Jeanne sort de son bureau par discrétion et lui dit : “Je suis juive. Nous n’ avons ni argent ni papiers. Serait-il possible d’ avoir quelques papiers ici?” Jeanne était indignée, les cartes d’identité étaient dans un placard fermé à clef, elle s’est confiée à un collègue qui lui a dit de faire quelques cartes. Son collègue de travail n’ approuvait pas mais ne l’a pas dénoncée. Jeanne a fait des cartes pour les Aron qu’elle a appelés les Caron.

2e  Acte de Résistance

Petit à petit, Jeanne rentre dans la Résistance, grâce à l’ abbé Camille Folliet. Elle est à l’armée secrète, c’ est un mouvement de résistance. Elle a un laisser- passer grâce à son travail à la préfecture et elle accomplit des missions la nuit en vélo. Ensuite, quand le STO (Service du Travail Obligatoire en Allemagne) a été institué, un employé de la préfecture, Pierre Lamy lui donne des cartes de STO tamponnées car il exempte les jeunes pour 6 mois, un an ou exempté définitivement. Elle se souvient qu’un jour elle demande à un jeune homme s’il veut vraiment aller en Allemagne. “Tenez-vous à y aller” lui demande t-elle? Le jeune homme évidemment ne veut pas faire le STO et elle lui donne “une carte exempté définitivement”

Plus tard, Jeanne recevra une lettre de cet homme ” Souvent, j’ ai pensé à vous qui m’avez sauvé du STO.” Jeanne raconte qu’elle a reçu plusieurs de ces lettres, et elle explique que pour elle ces lettres ont une grande valeur.

Faux papiers, cartes d’ alimentation, cartes de STO avec le tampon “Exempté”, allocations octroyées, travail ou logement Jeanne Brousse a aidé de nombreuses personnes et sauvé des vies.

Après-guerre

Après guerre, le rabbin Schilli, devenu directeur du Séminaire Israélite de France témoigne du rôle de Jeanne Brousse dans sa sauvegarde ainsi que celle de ses trois filles Françoise, Nicole et Danielle.

En 1973, l'État d'Israël lui décerne le titre de Juste parmi les nations6. En 1974, elle reçoit la médaille des Justes du consul général d'Israël à Paris et est invitée à planter un arbre à Jérusalem dans le jardin des Justes à Yad Vashem.

Son nom est inscrit sur le mur d'honneur des Justes du musée du mémorial de l'Holocauste des États-Unis à Washington.

Jeanne Brousse est en 1981 une des membres fondatrices de la section française de l'association « Les Justes des nations ». Elle rejoint en 1987 le comité français de Yad Vashem et en assure pendant plusieurs années la vice-présidence. Elle est également présidente d'honneur des Sauveteurs héroïques de Haute-Savoie. Elle participe au Concours national de la résistance et de la déportation, en venant témoigner dans les écoles ainsi qu'aux Journées nationales contre le racisme et l'antisémitisme. Elle est membre du jury du concours départemental sur la résistance et la déportation.

Très active dans le milieu associatif, elle a été notamment secrétaire de l'amicale départementale des anciens de l'armée secrète et secrétaire de l'union départementale des combattants volontaires de la résistance.

Le 2 novembre 1997, en présence de Catherine Trautmann, porte-parole du gouvernement français, elle inaugure le Mémorial national des Justes, "la clairière des Justes" à Thonon-les-Bains.

En mars 2005, elle accompagne la visite officielle du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en Israël lors de à l'inauguration du nouveau musée de Yad Vashem dédié à la Shoah en présence de Simone Veil.

Son nom se trouve sur le mur des Justes inaugurée en 2006 au mémorial de la Shoah à Paris.

En 2008, le théâtre Circus lui rend hommage en montant le spectacle collectif Juste rebelle.

Le 18 avril 2014, le nouveau bâtiment de la préfecture de la Haute-Savoie du service des migrations et de l'intégration situé à Annecy est baptisé à son nom.

Pendant toute sa vie, Jeanne a dit qu’elle n’ est pas une héroïne mais qu’elle est une personne normale. Elle ajoute: “J’ ai vécu des événements extraordinaires, mais je ne savais pas ce qui était en moi. Face aux circonstances, on se détermine.”

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