Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Anjot Maurice Raymond PierreMort pour la France

Né le 21 juillet 1904 à Bizerte (Tunisie), mort en action le 27 mars 1944 à Naves-Parmelan (Haute-Savoie) ; officier d’active ; résistant, commandant du maquis des Glières en mars 1944.
Anjot Maurice Raymond Pierre

Anjot Maurice Raymond Pierre

ALIAS : Pierrot, Bayard
Militaire — Mort en action

Né(e)21 juillet 1904 à Biserte (Tunisie)
Décèdé(e) 27 mars 1944 à Nâves-Parmelan (74)
Nécropole militaire nationale de Morette — Rang 5, tombe 67
Maquis : Bataillon des Glières /
R.F.I : Forces Française de l’Intérieur /

Biographie

Maurice Anjot grandit dans une famille qui conservait très vives les traditions religieuses et nationales. Sorti de Saint-Cyr en 1925, il y revint en 1929 comme instructeur pour six ans.

Ses chefs notèrent toujours en lui " un rare ensemble de qualités morales, intellectuelles et physiques " Il apparaissait comme un " chef à la fois énergique et pondéré", faisant preuve d’un " jugement très sûr, de sens pratique, de coup-d’oeil et de tact ". Capitaine depuis 1935, il participa aux combats sur l’Aisne et sur la Marne en 1940. Après l’Armistice il fut affecté au 27e BCA d’Annecy avec le grade de capitaine.

Dès le printemps 1941, il se mit au service de la Résistance. Des rapports de police le signalaient pour « menées antigouvernementales ». Il multiplia les contacts avec les officiers de réserve pour constituer dans la région des bataillons secrets. « Au printemps 1941, dit un des témoins interrogés lors de l’enquête qui fut menée en automne 1942, j’ai reçu la visite du capitaine Danjot ou Anjot, adjudant-major du 27e chasseurs. Il était en civil et était venu en voiture. Il se présenta à moi, puis fit un tour d’horizon sur la situation de la France. Après leur défaite, en 1918, les Allemands avaient monté une organisation occulte pour refaire une armée. Il était normal que la France fît de même, me dit-il… Voici quelle était l’organisation du mouvement : il s’agissait de constituer dans chaque arrondissement, avec des éléments de réserve, un bataillon semblable aux bataillons de chasseurs, comprenant environ un millier d’hommes à mobiliser par convocation individuelle."

L’invasion de la « zone libre », en novembre 1942, fit tout échouer. Il fallut trouver d’autres méthodes ; mais le but restait le même : reconstituer des bataillons « pour le jour où, comme disait Anjot d’après un autre rapport de police, il faudrait nettoyer le pays ». Alors naquit l’Armée secrète. Le capitaine Anjot en fut l’un des principaux artisans en Haute-Savoie, sous les ordres du colonel Jean Vallette d'Osia.

Après l’arrestation de son chef, il se laissa pousser la moustache et les favoris ; il devient un autre homme, avec une autre identité. Il trouva un gîte chez des amis, puis chez un prêtre, puis dans une ferme. Il assura lui-même les liaisons importantes ; il centralisa les renseignements ; il s’assura des complicités et des concours dont il fut le seul à connaître l’ampleur et la fécondité. Au moment de Glières, il n’hésita pas à se présenter à l’intendant de police, le colonel Lelong, pour parlementer. " Ma vie importe peu, dit-il à ceux qui veulent lui épargner les risques d’une pareille démarche, si je peux sauver celle des autres. "

Quelques jours après, Tom fut tué dans l’engagement d’Entremont. Il fallait un officier qui se dévouât pour continuer l’entreprise. Anjot se proposa. Il écrivit alors à sa femme " Tu sais combien les événements ont marché depuis ton départ. La disparition brutale de notre camarade Tom Morel a nécessité son remplacement. Si j’ai pris cette charge, c’est parce que j’ai jugé que mon devoir était là. Ne crois pas qu’il ne m’en a pas coûté de le faire, toi absente ; mais peut-être que cette absence même m’a permis de surmonter plus librement le côté familial de la question. Nombreux sont ceux qui, par des sentiments plus ou moins lâches et faux, se laissent détourner actuellement du devoir national. En tant qu’officier, je ne puis le faire. Que cette décision soit acceptée par vous deux, Claude et toi, très crânement."

A ce testament spirituel, il ajouta un petit mot pour son fils : " Je te recommande surtout d’être toujours très gentil avec ta maman. Sois très obéissant et toujours le bon petit élève que j’avais plaisir à faire travailler. Je rentrerai à la maison dès que je le pourrai et nous reprendrons notre vie d’avant. N’oublie pas ton papa dans tes prières. "

Il monta à Glières le 18 mars. Il apporta le drapeau de la compagnie qu’il avait commandée au Pont de Kehl, afin de le faire flotter symboliquement à Glières. Il emmenait aussi avec lui sa vareuse de chasseur alpin : " Si je dois mourir, disait-il, je veux mourir Anjot " ; c’est pourquoi, dès son arrivée moustache et favoris disparurent.

Pendant les huit jours où le Plateau put résister encore, il n’eut que le temps de s’installer dans son nouveau commandement et de renforcer hâtivement la défense. Il voulait avant tout sauvegarder l’honneur en épargnant le plus possible la vie des hommes. Après avoir tenté de traiter avec les miliciens, il mit en œuvre tous les moyens disponibles pour soutenir l’attaque imminente. Le soir du 26 mars, quand les défenses furent irrémédiablement percées, il lança l’ordre d’évacuation, en donnant à chaque chef des instructions détaillées pour son repli. Il partit avec la nombreuse colonne qui s’engagea dans la gorge d’Ablon. Il était déjà parvenu au village de Nâves, en compagnie du lieutenant Lambert Dancet et de Louis Vitipon, lorsqu’un barrage allemand ouvrit le feu sur leur petit groupe et sur les Espagnols qui suivaient. Ils ripostèrent, mais ils ne tardèrent pas à tomber. Anjot avait été atteint par une rafale de mitraillette.

Le capitaine Maurice Anjot figure « camoufleur » et « maquisard » sur la liste des membres du CDM (camouflage du matériel de l’armée) fusillés ou morts au combat.

Mort pour le France, il a été inhumé dans la Nécropole militaire nationale de Morette, rang 5, tombe 67.

SOURCE : notice ANJOT Maurice, Raymond, Pierre, au maquis Bayart par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 29 juillet 2014, dernière modification le 13 juin 2022 — Michel Germain, Hommage aux 450 fusillés ou massacrés de la Résistance en Haute-Savoie, 2018, CRD74.

Distinction(s)
Ordre national de la légion d'honneur

Ordre national de la légion d'honneur

Détail

La Légion d’honneur est la plus haute distinction nationale. Elle a été instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte. Elle récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation.

Ordre

Croix de guerre 1939-1945

Croix de guerre 1939-1945

Détail

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la seconde Guerre mondiale.

Médaille

Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie » dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieux de mémoire en lien avec
Anjot Maurice Raymond Pierre
 Plaque Mairie • 1939-1945 • Indochine • Algérie

Plaque Mairie • 1939-1945 • Indochine • Algérie

Détail

Annecy — Plaques récapitulatives des 233 annéciens « Morts pour la France » lors des conflits

Lieu : Annecy

 Nécropole militaire nationale de Morette

Nécropole militaire nationale de Morette

Détail

Les corps de 105 résistants, principalement des combattants des Glières, sont inhumés au cimetière de Morette dès avril 1944. Inauguré par Vincent AURIOL en 1947, ce cimetière militaire devient la Nécropole nationale des Glières en 1984, classé monument historique en 2015. Il est géré par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Lieu : La Balme-de-Thuys

 Monument commémoratif 27 mars 1944

Monument commémoratif 27 mars 1944

Détail

À la mémoire de capitaine Anjot Maurice, du Sergent Vitipon, du Lieutenant Louis, Dancet Lambert, combattants des Glières tués le 27 mars 1944" et "La résistance espagnole à ses camarades du bataillon des Glières. Manuel Corps, Florian Andujar, Antonio Perez, morts pour la France et la liberté le 27 mars 1944.

Lieu : Nâves-Parmelan

 Plaque Mairie

Plaque Mairie

Détail

Lieu : Nâves-Parmelan

 Stèle Capitaine Maurice Anjot

Stèle Capitaine Maurice Anjot

Détail

Aucun enfant de Nâves-Parmelan ne pourra dire “Je ne sais pas”. Car simplement en levant les yeux dans leur cour de récréation, ils auront sous les yeux le buste d’un des héros de la résistance qui prônera désormais au-dessus de leur tête : le capitaine Maurice Anjot.

Lieu : Nâves-Parmelan

 Mur du Souvenir de Morette

Mur du Souvenir de Morette

Détail

Monuments aux morts de la Nécropole de Morette. Créé dès avril 1944 pour inhumer les résistants morts au combat, ce cimetière est reconnu en 1949 « Cimetière Militaire national ». En 1984, il devient une Nécropole nationale désormais gérée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Le mur comporte 151 noms de résitant morts lors des combats des glières.

Lieu : La Balme-de-Thuy

 Fresque en hommage à la résistance en Haute-Savoie

Fresque en hommage à la résistance en Haute-Savoie

Détail

La fresque murale, composée de quatre parties, évoque la place majeure occupée par Thorens-Glières dans la Résistance en Haute-Savoie lors de la Seconde Guerre mondiale. Sous l'occupation allemande, entre le 31 janvier et le 26 mars 1944, des résistants, appelés les « maquisards », ont lutté pour la liberté de la France sur le Plateau des Glières.

Lieu : Thorens-Glières

Miliatire, résistant en Haute-Savoie — Capitaine Maurice Raymond Pierre Anjot, Chef du bataillon des Glières
Les figures

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  • 2

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  • 3

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