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Depuis quatre ans, la mémoire de Noëlla Rouget n’a jamais cessé de résonner. De nombreuses initiatives ont vu le jour pour raconter l’histoire de la résistante française installée à Genève. Déportée à Ravensbrück (Allemagne), e lle avait obtenu, en 1966, au nom de sa foi et de l’humanité, la grâce de Jacques Vasseur, le collabo qui l’avait envoyée dans les camps. Des lycéens de Saumur (Maine-et-Loire) - où elle est née - ont réalisé une exposition et inauguré un rond-point à son nom. Aubin Hellot a réalisé un documentaire, La résistante et le collabo , diffusé sur France 3, et une pièce de théâtre est en cours de création.
Au cœur de ces différents projets, les biographes de Noëlla, Éric Monnier et Brigitte Exchaquet-Monnier, et ses fils, François et Patrick, viennent de créer une association, afin de préserver la mémoire et porter le message de Noëlla Rouget. Ils veulent constituer un réseau de référents pour les travaux historiques mais aussi récolter des financements pour porter des projets comme la pièce de théâtre, faire voyager des expositions, organiser des projections ou des conférences à Genève ou au Château d’Oex (son lieu de convalescence). Et financer aussi une pierre tombale à la hauteur du personnage, inhumé au cimetière des Rois, le Panthéon genevois.
« Il y a eu un effet boule de neige en 2020 », résume son fils François. L’année a été marquée par la réception de la grand-croix de l’Ordre national du Mérite, en février, la sortie de la biographie , en juin, mais aussi par les hommages et les articles qui se sont multipliés après son décès, à l’âge de 100 ans, en novembre.
« Plusieurs personnes sont intéressées par Noëlla Rouget, sont attachées au message qu’elle véhiculait, aux valeurs qu’elle transmettait, sans forcément la connaître », souligne son fils François. Il aimerait ainsi porter la voix cette leçon d’humanité et proposer des conférences sur la vengeance et la haine, « surtout à l’époque actuelle où la haine et la violence prennent le dessus dans différents domaines », glisse-t-il, en faisant référence au climat électoral français.
Quatre-vingts ans après la Libération, les enjeux mémoriaux sont encore vifs. « Cette attitude continue d’interpeller, d’interroger les gens, souvent positivement mais aussi certaines fois de manière critique », assure Patrick Rouget. En témoigne la lettre d’Hélène Cabrillac, présidente des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation de Maine-et-Moire, publié dans le Patriote résistant en 2023, en réaction à un article sur Noëlla. “Jamais elle n’a demandé aux 348 familles de résistants abattus, arrêtés, torturés, fusillés ou déportés s’ils adhéraient à ce pardon magnanime”, tient à préciser la fille d’un résistant angevin. « On sentait que c’était encore très à vif. Il y avait toute une période où elle n’allait pas à Angers », complètent Éric Monnier et Brigitte Exchaquet-Monnier.
Dans sa pièce de théâtre en cours de création, Marie-Christine Garadandeau, pose le débat “Qu’aurions nous fait à sa place ?”, pose ainsi le débat, en faisant intervenir deux Noëlla, l’une trentenaire, et l’autre plus âgée. La première représentation aura lieu le 11 octobre prochain, à Avrillé (Maine-et-Loire). Avant, peut-être, de pouvoir se jouer en Suisse ou en France voisine.
Contact : asso.noella.rouget@gmail.com
Le DauphinéSuzie Georges, 23 juin 2024
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