Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
menu

Thonon-les-Bains — Le 80e  anniversaire de la libération de la ville le 17 août 1944

L’AS avec Joseph Diot au centre. Photo Le DL/G.B.

Le 17 août 1944 a marqué la libération de la ville de Thonon-les-Bains face au régime nazi fasciste. À l’occasion des 80 ans de cette date mémorable, plongée au cœur de la grande histoire.

Ce sera le 17 août 1944 que le major médecin Raefler, commandant de la Place de Thonon, signera à 16 heures au Sacré-Cœur la capitulation de ses hommes valides, devenus de fait prisonniers de guerre.

Les armes et le matériel sont remis au commandant français Valentin du bataillon A.S.compagnie de Thonon : les Allemands ne signaient des redditions qu’avec des militaires français résistants. Après une longue tractation, les 659 Allemands, dont 220 malades, blessés sur le front de l’Est, cantonnés au Petit Séminaire et au Sacré-Cœur, capitulent après l’offensive commencée la veille par les FTP (francs-tireurs et partisans).

Déjà le 16 août au matin, Rives et ses douaniers allemands, cantonnés dans les hôtels Belle Rive , du Beau Site et du château de Montjoux , avaient capitulé devant les hommes de l’AS armés de bazookas, de grenades Gramonts ; ils s’étaient rendus à 12 h 30 au lieutenant Joseph Diot, chef du Corps franc de Griffolet : “ 72 douaniers allemands avaient déjà traversé les rues de Thonon les mains sur la tête en direction des prisons du Savoie-Léman, occupées quatre mois auparavant par la milice, et dans la gendarmerie située à l’époque à côté de la sous-préfecture vidée de son sous-préfet, nommé par Pétain quelques jours auparavant par les FTP”, selon Émile Ostier.

“La détermination était très forte pour retrouver la liberté perdue”

Thonon s’est délivrée par les armes à la suite d’affrontements acharnés qui coûteront à la Résistance 15 morts, 18 blessés et cinq victimes imprudentes.

Alors qu’Évian, Annemasse et Annecy négocieront la reddition allemande, Thonon s’est libérée par ses propres moyens ; un mois auparavant, le Haut-Chablais avait été débarrassé des incursions allemandes par la Résistance, plusieurs parachutages alliés avaient eu lieu, le débarquement allié en Provence, les annonces des 3 000 résistants de la radio suisse, le blocage des renforts allemands à Machilly, le nombre important des blessés venant du front de l’Est ont effrité le moral des Allemands pourtant bien armés.

“La détermination de ces corps francs, comme l’affirme l’un des signataires de la capitulation allemande à Rives Joseph Diot, était très forte pour retrouver la liberté perdue, pour la défense du droit, celle de l’expression pour défendre un avenir meilleur, obturé par l’occupation nazie et fasciste, supplée par la milice du gouvernement de Vichy.”

Crémonie de funérailles

Une bouleversante cérémonie de funérailles eut lieu le vendredi 18 août au milieu d’une foule immense. Le deuil était conduit par les nouveaux responsables du comité de libération, qui ont alors été Gaston Mériguet, mais également Jean Hamon et Antoine Rosset. Cependant, il est quand même à noter qu’il n’y avait plus ni une police ni la gendarmerie, ni même l’administration, il y avait par ailleurs peu de trains et aussi d’automobiles : cars et voitures fonctionnaient alors encore au gazogène, produit de la combustion de charbon de bois.

Toutes les denrées étaient rationnées. Il faudra attendre les années 1950 pour que la vie reprenne son cours et même 80 ans plus tard, les cicatrices de la guerre, de la Libération ne sont pas encore toutes refermées, avec des idées politiques extrémistes. Ces 16 et 17 août 1944 resteront des dates fortes, le nombre impressionnant des plaques le prouve de Rives à Crête. On peut lire aussi, rue Saint-Sébastien, l’une d’elles, évocatrice : “Ici, le 15 août 1944 au matin, l’État-major de la compagnie 93-01 (F.T.P.F) décidait et donnait l’ordre de la libération de Thonon, première ville du premier département libéré par lui-même.”

Gilles Bondaz, 17 août 2024
Lieu de mémoire en lien :
 Plaque aux héros de la libération

Plaque aux héros de la libération

Détail

Thonon — Plaque en façade de l'Hôtel de Ville aux héros de la libération

Lieu : Thonon