Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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L’histoire de l’école d’horlogerie en temps de guerre se dévoile

Émilie Hugain, médiatrice culturelle, commente cette période particulière. Le DL/F.T.

L’exposition historique, visible jusqu’au mois de novembre, permet de mieux comprendre la vie des élèves pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jusqu’au 10 novembre, à l’occasion du 80e  anniversaire de la Libération du territoire, le Musée de l’horlogerie et du décolletage propose une exposition “L’école d’horlo en temps de guerre”. Agrémentée de documents d’archives, de témoignages oraux, d’affiches, de photographies, elle permet de mieux comprendre la vie des élèves pendant la guerre.

Dès la rentrée de 1939, de nombreux professeurs doivent participer à l’effort de guerre. Il y a donc un recrutement massif en provenance d’autres régions. Mais c’est toutefois une année scolaire relativement normale que vivent les apprentis. En juin, il n’y a pas de session d’examen et les élèves sont reçus en fonction du contrôle continu.

Avec l’occupation du pays, des restrictions impactent le fonctionnement et les finances sont serrées. L’école décide de faire des appels aux dons afin de se fournir en matériel et pouvoir continuer à travailler. Il est en effet de plus en plus difficile de se procurer de l’essence et les outils nécessaires.

Une dégradation progressive

L’autre problème concerne le ravitaillement et la faim commence à se faire sentir. À cause de la malnutrition, les élèves tombent malades. Les repas sont pauvres en viande, le pain est rationné. « Nous sommes d’éternels affamés », écrivait un élève à ses parents, tandis que d’autres se plaignent que leurs plats sont moisis. Pour remédier à la pénurie, les autorités décident la mise en place de potagers. Dans un premier temps, les élèves s’en occupent, puis ils passent le relais aux cultivateurs du coin. Cluses se trouve en zone libre mais dépend du régime de Vichy. À ce titre, elle doit se plier à la propagande en l’honneur du maréchal. Au début de chaque journée, les élèves suivent les sermons, puis le salut aux couleurs.

La situation se dégrade progressivement. En septembre 1943, 250 militaires allemands s’installent dans l’école car Cluses occupe une position stratégique. C’est donc pour les élèves une période de cohabitation, parfois difficile, en raison des exactions de l’occupant. En effet, une prison est aménagée dans l’école qui va recevoir plusieurs résistants, dont Jean Feuillet qui tente de s’enfuir le 21 décembre 1943, échoue, se blesse et est achevé par l’ennemi. Enfin, 18 août 1944, Cluses est libérée par la Résistance et les Allemands évacuent l’ENH.

Les dates

Une visite commentée est prévue le jeudi 29 août et le dimanche 1er r septembre. Exposition visible jusqu’au 10 novembre et en accès libre. Renseignements complémentaires : 04 50 96 43 00.

Frank Tighello, 8 août 2024
Lieux de mémoire en lien :
 Plaque Feuillet Jean (ENH)

Plaque Feuillet Jean (ENH)

Détail

Plaque commémorative Feuillet Jean - École Nationale d'Horlogerie (ENH)

Lieu : Cluses

 Plaque aux élèves et personnel du lycée Charles Poncet

Plaque aux élèves et personnel du lycée Charles Poncet

Détail

À la mémoire des élèves et anciens élèves de l'École Natinale d'Horlogerie (ENH) morts pour la patrie lors de la première guerre mondiale

Lieu : Cluses

 Plaque Hélène-Louise Puthod

Plaque Hélène-Louise Puthod

Détail

Plaque en mémiore d'Hélène-Louise Puthod, qui outre ses fonctions d’infirmière, d’agent de liaison et d’agent de renseignement, Hélène-Louise Puthod a volé un mécanisme d’horlogerie d’un V1 allemand, missile utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, stationnant sur le quai de la gare de Cluses.

Lieu : Cluses