Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Les agents de liaison n’hésitaient pas à faire 100 kilomètres pour transmettre un message

20 août 1944 à Annecy, rue du Pâquier, dans la liesse populaire, les agents de liaison à bicyclette. — Collection Archive départementales

Ginette Paccard, responsable des liaisons auprès de Joseph Lambroschini (dit “Nizier”, commandant départemental des FFI (Forces françaises de l’intérieur), écrivait à propos des ces demoiselles qui prenaient tous les risques : “Il est certain que les agents de liaison féminines circulent sans cesse pour assurer les relations entre “Nizier” et les secteurs.

Une dizaine de filles sont prêtes à tous moments à enfourcher leur vélo pour aller jusqu’à un rayon de 100 kilomètres transmettre un message. Elles sont formidables, répondent toujours “oui” quels que soient l’heure, le temps ou le lieu… Elles s’appellent Louise Periès (Loulette), Colette Periès, ces deux dernières sont sœurs, (sœurs Periès). Nous nous retrouvons souvent dans leur appartement de la rue du Lac. Lydie est Corse ; Miquette et sa sœur sont plus jeunes. Thérèse assure les liaisons les plus lointaines. Malheureusement, je ne peux retrouver le nom de toutes. Madeleine faisait parfois partie de l’équipe, Georgette aussi…”

Ernest Neyrinck, quant à lui, parle de mesdemoiselles Periès, Fournier, Paccard, Lathuraz, Favre, Lalanne et, dans l’attestation qu’il rédige pour Lydie Ortoli, il écrit : 

  • “Engagée le 10 décembre 1943 dans l’équipe de liaison, elle a poursuivi avec cette formation les liaisons entre les secteurs de la Haute-Savoie et plus spécialement avec ceux de Thônes et de Thorens, lors des événements et combats des Glières. Après la chute du plateau, elle a continué au sein de l’équipe à assurer les liaisons avec les secteurs et avec le département de l’Ain…”

Rappelons qu’Ernest Neyrinck était arrivé à Annecy en juillet 1940. Son ami Georges Volland l’enrôlait alors dans la Résistance. Ernest Neyrinck, qui s’était appelé “Négus”, puis “Nick”, “car, disait-il, je faisais la nique à Vichy et à l’occupant”, recevait de nombreuses réunions clandestines chez lui. C’est au cours de l’un d’elles, en décembre 1942, qu’avait été décidée la création de l’Armée secrète (A.S.) de Haute-Savoie. Le commandant Jean Vallette d’Osia l’avait nommé responsable du de l'A.S.du secteur d’Annecy.

DL, 04 mai 2013