À Cluses, hommage solennel à Valentin Cotterlaz-Carrat, héros de la déportation (101 de 1945)

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, chers représentants du monde combattant, mémoriel et du Souvenir Français, Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux, Mesdames et Messieurs de l’orchestre d’harmonie accompagnant Jean-Marc Reboul, et vous tous, réunis aujourd’hui en mémoire de celui que nous allons honorer,

Ils sont 101 héros français Morts pour la France en 1945 qui, cette année, sont mis à l’honneur. En Haute-Savoie, c’est un enfant de Cluses qui a été choisi par le Souvenir Français national, sur proposition de la délégation départementale : Valentin Cotterlaz-Carrat.

En cette année du 80^e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est de notre devoir de rappeler et d’honorer ces figures de courage qui ont incarné les plus hautes valeurs de la République : la liberté et la résistance à l’oppression nazie.

En 1945, tandis que les déportés rescapés retrouvaient la liberté, le monde découvrait l’horreur indicible des camps de concentration. Les crimes furent tels que la communauté internationale dut inventer une nouvelle qualification : “crimes contre l’humanité”.

En Haute-Savoie, 1233 personnes furent déportées entre août 1942 et juin 1944. La moitié ne revint jamais. Parmi elles, Valentin Cotterlaz-Carrat, Résistant, déporté, Mort pour la France.

Valentin Cotterlaz-Carrat est né le 19 février 1921. Très tôt engagé dans les Forces Françaises de l’Intérieur (unité 9997), il lutta contre l’occupant nazi. Dénoncé pour ses actes, il fut arrêté le 7 mars 1944 à la ferme du Frendy, puis successivement détenu à Bonneville, Annecy, Lyon et Blois.

Déporté depuis Compiègne par le convoi n°1214, il fut interné au camp de Ravensbrück où il décéda le 1er avril 1945, à seulement 24 ans.

Le camp de Ravensbrück vit passer plus de 130 000 détenus, dont 90 000 périrent dans des conditions inhumaines. C’est aussi ce camp qui a marqué la mémoire de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, grande figure de la Résistance.

Par arrêté du 18 novembre 1987, la République a officiellement attribué à Valentin Cotterlaz-Carrat les mentions “Mort pour la France” et “Mort en déportation”.

Sa tombe familiale au cimetière du Chevran, bien que vide de son corps, porte un mot simple et bouleversant : « Regret ».

Récemment rénovée par les bénévoles du Souvenir Français de Cluses, elle symbolise l’engagement pour entretenir la mémoire.

L’histoire de Valentin s’inscrit dans celle des 101 héros de 1945, résistants, déportés, prisonniers, requis du S.T.O., qui ensemble représentent la France combattante et souffrante. Leur souvenir est une ardente obligation.

Au-delà de l’hommage, cette mémoire nous engage à préserver les tombes, les stèles, les plaques, les chemins de mémoire de nos communes. Là où la pierre demeure, l’Histoire continue de parler.

Que le nom de Valentin Cotterlaz-Carrat demeure vivant dans nos cœurs et qu’il nous inspire toujours à défendre la dignité humaine, la liberté, l’égalité et la fraternité.

N’oublions pas non plus : Roger Aubry, Joseph Baud, Marius Bontaz, Guy Morello-Housseau, Constant Mugnier, Marcel Pache, François Rennard Joseph Riondet, Morts en déportation,

ainsi que : Pierre Blanc, François Borgnano, Antoine Citon, Joseph Comtat, Suzanne Dupraz, Marcel Favre, Roger Lugon-Moulin

Monsieur le Maire, la délégation départementale du Souvenir Français et le comité du canton de Cluses vous remercient sincèrement pour votre engagement fidèle. Grâce à vous, ces noms ne s’effaceront pas.

“Puisse l’histoire des camps d’extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d’alarme.”
Primo Levi, « Si c’est un homme »

Cluses, le 27 avril 2025 – BG