Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Maquis de Richemont

En mars 1944, Robert Barnéoud, René Chanel et Gilbert Picquerey s’installent dans une exploitation forestière à la Done. Rapidement, ils sont une vingtaine et reçoivent des armes parachutées sur le terrain Mammouth
Chef  Maquis de Richemont

Maquis de Richemont

,Type Action /

Date Création : Avril 1944

Au cours de l’année 1944, la Wehrmacht avait entrepris trois grandes opérations contre les Maquis de l’Ain. Pendant l’opération Juillet, des troupes allemandes passaient par Dorches et Chanay puis elles s’étaient portées au nord sur Trébillet. Par la route du Valromey, d’autres colonnes se dirigeaient vers le col de la Lèbe, ainsi que vers le col de Richemond où elles se heurtaient aux maquisards de Richemond en des combats meurtriers.

Constitué dès le mois d’avril 1944 à l’initiative de Robert Barnéoud et de René Chanel, le Maquis de Richemond avait été intégré dès sa création dans le secteur Cristal 3, souvent dénommé secteur Plutarque, celui-ci couvrant tout le Valromey et le bas Bugey. Quand le hasard les avait conduits jusqu’au col de Richemond, Robert Barnéoud et René Chanel arrivaient du Haut Jura. Pendant une grande partie de l’année 1943, dans l’insécurité et la peur, ils avaient appris sur le plateau de Lamoura leur métier de maquisards, en quête de complicités et de ravitaillement. En octobre 1943, ils avaient échappé aux recherches de la Milice et à une attaque des Groupes Mobiles de Réserve, les G.M.R., puis à une attaque des Allemands en décembre 1943.

Ayant fui la région de Saint-Claude, ils étaient restés clandestins et, pendant plusieurs mois, ils avaient pris part à des convoyages. L’état des ser- vices de Robert Barnéoud, établi en juillet 1945 par les autorités militaires françaises, mentionne des convoyages d’agents et de courriers vers la Suisse à partir de Grenoble et de Toulouse en liaison avec l’Intelligence Service. Sur la question de l’accompagnement de personnes juives, les données retrouvées demeurent imprécises mais elles ne sont pas du tout improbables. Quand, deux mois après l’opération Caporal, Barnéoud et Chanel arrivèrent sur le plateau d’Hotonnes, tous les anciens camps de maquis étaient déserts. Les fermes de Pré-Carré et de Morez avaient été incendiées.

La compagnie de Richemond, commandée par l’aspirant Picquerey, a pour adjoints l’adjudant Barnéoud et le sergent-chef Chanel, possède un « garage Â» avec un camion semi-remorque et une moto pour les liaisons.

D’une quarantaine d’hommes dont François Bovagne, la compagnie va rapidement passer à 150 hommes fin juillet, répartis en 4 sections, récupérant des équipements lors de "coups de main" à Belley et des armes planquées après l’important parachutage de Port vers Nantua. Son activité essentielle consiste à Ã©difier des barrages routiers empêchant les velléités d’incursions allemandes.

Dès sa création la compagnie a pour mission de construire des barrages routiers pour empêcher toute incursion allemande sur les plateaux du Retord et d’Hauteville. Le mois de juin est crucial : le 8, les Allemands enfoncent un barrage mais la compagnie sauve son camion qu’elle baptise « Le Tigre Â».

Le 8 juin un groupe de la compagnie commandée par Picquerey et Chanel doit décrocher, leur barrage ayant été percé par les Allemands. Le 9 juin la compagnie récupère son camion, qu’elle appelle « Le Tigre Â». Dans les jours qui suivent, l’arrivée de nouveaux volontaires permet de créer deux sections supplémentaires. Le 14, la section de « René Â» monte une embuscade à Linod dans le Valromey, relevée par Maurice Morrier et se replie sur les crêtes.

Juillet débute bien : lors de l’attaque du tunnel de Virieu-le-Grand, les Allemands se rendent et sont emprisonnés à Nantua puis 5 jours plus tard, une section bloque les Allemands qui tentaient une trouée vers Bellegarde. Mais la joie est de courte durée puisque le 12 juillet, les Allemands avec des forces importantes, des canons et des mortiers lancent l’opération Treffenfeld pour éradiquer les maquis.

L’attaque est rude. La compagnie Richemond comptant onze morts et un blessé grave, se replie sur le Crêt du Nu puis en Haute-Savoie.

Après le départ du gros des troupes, la compagnie Richemond reprend Culoz, poursuit les Allemands à Chindrieux, à Vions-Chanaz et jusqu’à Ruffieu en Savoie, repoussant les renforts allemands qui subissent de lourdes pertes.

Le 1er  septembre, la jonction s’effectue avec d’autres maquisards cantonnés à Bohas vers Bourg-en-Bresse et avec des troupes américaines qui remontent la vallée du Rhône en direction de l’Est.

Trois jours plus tard, ces forces alliées investissent la ville de Bourg-en-Bresse.

Marius Marinet — Fondateur et chef du secteur Cristal 4. Arrêté par la Gestapo le 24 novembre 1943. Mort en déportation. Médaille de la résistance.

Portrait de maquisard

Les maquis