Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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RIVAUD Jean, MariusMort pour la France

Né le 13 février 1921 à Izieux, commune aujourd’hui rattachée à Saint-Chamond (Loire), résistant exécuté sommairement par les troupes d’occupation le 29 mars 1944 au lieu-dit « Les Iles » à La Balme-de-Thuy (Haute-Savoie) séminariste puis comptable aux Établissements Casino Sergent-Chef des Forces Françaises de l’Intérieur, section Hoche au Plateau des Glières (Haute-Savoie).
RIVAUD Jean, Marius

RIVAUD Jean, Marius

ALIAS : Gaby
Résistant — Mort fusillé

Né(e) 13 février 1921 à Izieux (42)
Décèdé(e) 29 mars 1944 la Balme-sur-Thuy (74)
Nécropole militaire nationale de Morette, tombe 97
Maquis : Camps de Serraval / Bataillon des Glières / Section Hoche /
R.F.I : Armée secrète / Forces Française de l’Intérieur /

Biographie

La date du décès est celle établie sur l’extrait du registre, année 1944 – N° 14, de la commune de la Balme-sur-Thuy, canton de Thônes, arrondissement d’Annecy, département de la Haute-Savoie, déposé au Greffe du Tribunal civil d’Annecy.

Fils de Claude Rivaud, né en 1888 qui, métallurgiste puis employé, soldat de la guerre de 1914-1918, gazé (handicap reconnu à 10% en 1929), décéda le 1er novembre 1942. Sa mère, Antoinette Chapuy, était employée de bureau. D’abord domiciliée au 38, rue Gambetta à Izieux la famille habitait en 1936 19, rue Pétin-Gaudet dans cette même ville.

Jean Rivaud entra très tôt à l’Institution Saint-Gildas à Charlieu (Loire) qu’il quitta pour Marseille puis le grand séminaire d’Aix-en-Provence. Il souhaitait devenir prêtre missionnaire mais sa santé était fragile et les autorités religieuses s’y opposèrent. En 1940, après la défaite, il tenta avec un camarade de rejoindre l’Espagne mais malade, il dut regagner le domicile familial. En 1941, il partit aux Chantiers de Jeunesse à Vollore-Montagne (Puy-de-Dôme) puis Courpières (Puy-de-Dôme) où il allait rester jusqu’en août 1942.

Le 29 juin 1941, sans doute au cours d’une permission, il participa à une manifestation organisée par les Scouts, les Compagnons de France, La Jeunesse Ouvrière Chrétienne, Les Amis de la Nature. Un rapport des Renseignements généraux de Saint-Étienne (Loire) indique : « Le nommé Jean Rivaud a pris la parole pour dire ce qu’étaient Les Chantiers de Jeunesse et inviter les jeunes à s’unir.

Il a tenu les propos suivants : Les Boches n’auront pas l’Alsace et la Lorraine. Ils ne nous feront pas baisser la tête. Nous n’avons pas à la baisser devant eux. » En 1942, lié aux Équipes Chrétiennes, Jean participait au mouvement Combat et distribuait des tracts dans la Vallée du Gier. Début 1943, il fut requis pour aller travailler en Allemagne. Son ami Marcel Gaudin raconta plus tard cette anecdote : « Lorsqu’il reçut sa feuille de route pour partir pour le S.T.O., la firme Casino lui avait offert, comme à tous les membre de son personnel qui partaient en Allemagne, une valise pleine de denrées rares et rationnées. Jean Rivaud estimant que son refus de partir lui retirait tout droit à ce cadeau, restitua la valise au grand désappointement de son frère. »

Réfractaire, Jean Rivaud est dirigé vers le département de la Haute-Savoie par l’abbé Robert Ploton. Arrivé à Thônes et disposant d’un mot de passe, il y fut hébergé par Madame Serra. Rapidement en contact avec un lieutenant de l’Armée Secrète (AS) , il rejoignit le chalet Cigalon : Jean Rivaud devenu Gaby allait diriger le groupe de maquisards du Bouchet-de-Serraval (camp de Serraval - Haute-Savoie) avec pour devise « Espère quand même. »

En janvier 1944, devant la nécessité de recevoir sur un site adéquat les armes envoyées de Londres, Henri Romans-Petit, alors chef département de l’Armée Secrète en Haute-Savoie, avait porté son choix sur le Plateau des Glières. Dans les conditions hivernales, à plus de 1 400 mètres d’altitude, une équipe permanente devait y assurer la réception de parachutages et l’acheminement rapide du matériel vers les vallées, l’évacuation du Plateau devant s’effectuer dès les opérations terminées. Au même moment, face à la multiplication des coups de main menés par la Résistance, un intendant de police, le colonel de gendarmerie Lelong, investi des pleins pouvoirs par Darnand, fut nommé en Haute-Savoie pour seconder le préfet. Il y proclama l’état de siège et déploya 3 000 hommes. La répression fut intense et plusieurs groupes de résistants furent démantelés. En réponse, Tom Morel, nouveau responsable de l’Armée Secrète, donna l’ordre à l’ensemble des camps menacés de rejoindre le Plateau des Glières qui devenait de fait lieu de défense et de repli.

Le 31 janvier 1944 au petit matin, des groupes – dont la section de Gaby devenue section Hoche – entamèrent dans la neige, la montée au Plateau, à partir du hameau de l’Essert, sur la commune du Petit-Bonnand (Haute-Savoie). Dans les jours suivants, les premiers furent rejoints par des unités de Francs-Tireurs et Partisans traquées depuis des semaines et par des Espagnols. Tous ces hommes furent organisés par Tom Morel sur le modèle d’un bataillon de chasseurs alpins. Malgré des conditions d’existence très difficiles, Gaby disait : « Je suis monté ici pour un idéal qui vaut bien que je meure pour lui », convaincu comme beaucoup de ses camarades de participer à une expérience unique. Seuls trois parachutages très attendus purent aboutir aux Glières. Pendant deux mois, les maquisards durent repousser les incursions tentées par les forces de l’ordre et la Milice et, à partir de la mi-mars, subir les mitraillages et bombardements de l’armée allemande. Le 23 mars, deux mitraillages aériens détruisirent plusieurs cantonnements de la section Hoche, à Notre-Dame-des-Neiges : Gaby blessé fut soigné à l’infirmerie du plateau. Le 26 mars, un nouveau bombardement obligea le docteur Marc Bombiger et plusieurs blessés à dégager rapidement jusqu’à la scierie du Nant de Talavé. Dans la soirée, les chefs du maquis décidèrent d’un décrochage général. Avançant d’abord en colonne, les hommes durent ensuite se disperser pour échapper à l’ennemi.

L’un d’eux, Julien Helgott, se souvient : « Jean Rivaud touché au cours du bombardement et à peine remis, a les yeux brillants de fièvre. Il marche soutenu par nous, mais toujours avec un grand sourire qui l’illumine et chaque fois se raidissant, il poursuit avec nous cette marche qui n’en finit plus… ». Le groupe essuya ensuite une violente attaque allemande à l’emplacement de l’actuelle nécropole, au lieu-dit Morette à Thônes (Haute-Savoie) : « Bedet dégringole de 8 mètres et se fait prendre. Gaby disparaît derrière un arbre : on ne le reverra plus ». Probablement blessé à nouveau, il fut fait prisonnier.

Le 29 mars à 16 heures, les Allemands amenèrent près de la cascade de la Belle Inconnue, au lieu-dit les Iles à la Balme-de-Thuy, 13 maquisards dont Jean Rivaud qu’il fusillèrent. Un officier allemand ordonna au maire Louis Haase de les jeter dans la fosse commune sans cérémonie. Le maire refusa et quelques heures plus tard fut informé qu’il pouvait faire selon ses vœux mais entre 19 heures et 6 heures du matin et sans public.

Jean Rivaud, comme ses camarades, fut ensuite inhumé à la Nécropole militaire nationale de Morette, tombe 97. Son nom figure sur le monument élevé à l’entrée de la nécropole. Il figure également sur le Monument aux Morts d’Izieux sur la commune actuelle de Saint-Chamond. Jean Rivaud a été reconnu Mort pour la France par jugement en date du 12 mai 1945. Le 21 janvier 1945, la commune d’Izieux a donné son nom à la route de la Varizelle, la rue Jean Rivaud figure toujours parmi les rues de Saint-Chamond.

SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain

Distinction(s)
Mort pour la france

Mort pour la france

Détail

En 1916, est crée avec l’aide du Souvenir Français une association « l’œuvre de la reconnaissance des tombes des militaires et marins pour la Patrie » dénommée la cocarde du souvenir dont l’objectif est d’apposer une cocarde tricolore sur chaque tombe de combattant.

Mention

Lieux de mémoire en lien avec
RIVAUD Jean, Marius
 Nécropole militaire nationale de Morette

Nécropole militaire nationale de Morette

Détail

Les corps de 105 résistants, principalement des combattants des Glières, sont inhumés au cimetière de Morette dès avril 1944. Inauguré par Vincent AURIOL en 1947, ce cimetière militaire devient la Nécropole nationale des Glières en 1984, classé monument historique en 2015. Il est géré par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

Lieu : La Balme-de-Thuys

 Mur du Souvenir de Morette

Mur du Souvenir de Morette

Détail

Monuments aux morts de la Nécropole de Morette. Créé dès avril 1944 pour inhumer les résistants morts au combat, ce cimetière est reconnu en 1949 « Cimetière Militaire national ». En 1984, il devient une Nécropole nationale désormais gérée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Le mur comporte 151 noms de résitant morts lors des combats des glières.

Lieu : La Balme-de-Thuy

Les figures

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  • 2

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  • 3

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