Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Heslop Richard Henry

Agent du réseau Marksman, revenu dans l'Ain après une première mission dans la région R1, il se fixe rapidement auprès du PC des FFI de l'Ain dès octobre 1943. Avec le radio américain Johnson, il partage la vie des maquisards et insiste pour obtenir de nombreux parachutages.
Heslop Richard Henry

Heslop Richard Henry

ALIAS : Xavier
Militaire

Né(e) 23 janvier 1907 à Cierp-Gaud (31)
Décèdé(e) 17 janvier 1973
Maquis : Réseau Marksman /
R.F.I : Special Operations Executive /

Biographie

Richard Heslop est né à Cierp-Gaud, en France, fils unique et cadet de William Heslop, entraîneur de chevaux. Sa mère était Vera Molesworth Muspratt, une lépidoptériste qui a donné son nom à des espèces de papillons. Richard Heslop mentionne dans son livre qu'il a eu une femme, nommée Vi, et une fille, née en 1944. En 1970, il parle de sa femme au passé.

Richard Heslop a travaillé dans l'Ain et les départements français limitrophes. Le lieutenant-colonel Richard Heslop, nom de code Xavier, était un agent en France de l'organisation clandestine britannique Special Operations Executive (S.O.E.) pendant la Seconde Guerre mondiale. L'objectif du S.O.E était de mener des activités d'espionnage, de sabotage et de reconnaissance dans les pays occupés par l'Allemagne nazie ou d'autres puissances de l'Axe. Les agents du S.O.E s'alliaient à des groupes de résistance et leur fournissaient des armes et du matériel parachutés d'Angleterre.

Richard Heslop a effectué deux missions en France, la première de juillet 1942 à juin 1943 et la seconde, plus importante, de septembre 1943 à septembre 1944. Lors de sa seconde mission, Heslop est l'organisateur du réseau Marksman qui assiste l'un des plus importants groupes de la Résistance française opérant dans la région montagneuse proche de la frontière suisse.

Sur les plus de 400 agents du S.O.E. qui ont travaillé en France pendant la Seconde Guerre mondiale, M.R.D. Foot, l'historien officiel du S.O.E, a désigné S.O.E comme l'un des douze meilleurs agents masculins. Bien que le grade militaire ne soit pas très important au sein du S.O.E, Heslop a été l'un des trois seuls agents du S.O.E à devenir lieutenant-colonel, avec Francis Cammaerts et George Starr. Les rapports de Heslop à Londres sur ses activités étaient brefs, laissant peu de matière à l'historien en dehors de son livre, Xavier, publié pour la première fois en 1970.

Direction des opérations spéciales

Richard Heslop postule pour la Field Security Police en Angleterre en février 1940 et, en tant que caporal, participe à une tentative infructueuse de prise de Dakar (Sénégal) à la France de Vichy en septembre 1940. Il se rend ensuite en Sierra Leone avant de retourner en Angleterre en janvier 1941. En novembre 1941, il devient membre du Special Operations Executive et suit les cours de formation habituels.

Première mission

Richard Heslop est infiltré en France par bateau, débarquant près de Cassis sur la côte méditerranéenne dans la nuit du 19 au 20 juillet 1942. Après quelques jours d'orientation, il se rend à Lyon où il rencontre Virginia Hall, agent du S.O.E., Philippe de Vomécourt, chef de la résistance française, son ami Edward Wilkinson, agent du S.O.E., et Denis Rake, son opérateur radio. Heslop et Wilkinson se montrent immédiatement négatifs à l'égard de Rake et le rendent responsable de l'arrestation des trois agents par la police française à Limoges en août.

Les trois agents du S.O.E. passent près de trois mois dans des conditions misérables et affamées à la prison de Castres avant d'être transférés le 7 novembre dans un camp d'internement pour les soldats britanniques capturés. Les conditions dans la France de Vichy deviennent beaucoup plus dangereuses pour les agents du S.O.E. après le 8 novembre 1942, lorsque les Allemands envahissent et prennent le contrôle de l'État croupion de Vichy. Le 27 novembre, le commandant français du camp d'internement libère Heslop, Wilkinson et Rake pour éviter d'avoir à les remettre aux Allemands. Un bus les emmène à Roybon, non loin de là, où ils reçoivent de l'argent et des cartes de rationnement. Heslop et Wilkinson décident de quitter la région le plus rapidement possible et se rendent à pied au Puy-en-Velay, à 160 kilomètres de là, où ils se séparent.

Pendant plusieurs mois, Richard Heslop parcourt la France à la recherche d'un moyen de communiquer avec le S.O.E. à Londres afin de devenir opérationnel. Il trouve Edward Wilkinson à Angers. Il aide un groupe de résistants locaux à recevoir un parachutage d'armes et d'équipement pour la Résistance envoyé par le S.O.E. Enfin en contact avec Londres, il rentre en Angleterre dans la nuit du 23 au 24 juin 1943 par un avion Westland Lysander qui le récupère sur un aérodrome clandestin près de Pocé-sur-Cisse.

Seconde mission

Les mésaventures de Richard Heslop lors de sa première mission l'ont endurci. Selon ses propres termes, il est parti en France comme un "boy-scout" et en est revenu comme un "professionnel, capable de haïr, mais de haïr avec une froideur qui me permettait de garder le contrôle de mon tempérament". De nombreux agents du S.O.E. ne survivent pas à leurs premières semaines ou premiers mois en France, notamment Edward Wilkinson, l'ami de Richard Heslop, qui est capturé par les Allemands en juin 1943 et exécuté par la suite. Richard Heslop rentre en France dans la nuit du 21 au 22 septembre 1943, atterrissant près d'Arbigny dans le département de l'Ain. Il est accompagné de Jean Rosenthal, le fils d'un important bijoutier parisien. La mission qui leur est confiée est d'évaluer la force des maquis (forces de résistance rurale) dans cinq départements situés le long de la frontière entre la France et la Suisse. Les deux hommes passent trois semaines en France, avant de retourner à Londres en octobre avec leur rapport favorable. Ils retournent en France deux jours plus tard, les 18 et 19 octobre, accompagnés cette fois d'un opérateur radio, l'Américain Owen Denis Johnson, et d'une coursière (également d'origine américaine), Elizabeth Devereux-Rochester.

Richard Heslop, dont le nom de code est Xavier, était à la tête du réseau Marksman. Il travaillait principalement dans trois départements français : Ain, Haute-Savoie et Jura. Heslop identifie trois ennemis dans sa région : l'armée allemande, le Groupe mobile de réserve (GMR), une force paramilitaire semi-entraînée du gouvernement de Vichy, et la Milice, une milice vicieuse pro-allemande. Trois groupes différents (souvent fragmentés entre eux) constituaient la résistance armée française : les maquis, combattants ruraux, l'Armée secrète, paramilitaire pro-de Gaulle, et les communistes, farouchement opposés à Charles de Gaulle[. Heslop travaillait principalement dans les zones rurales. Les réseaux du S.O.E. sont plus sûrs dans les zones rurales, où la présence de soldats allemands et de milice, la milice française pro-allemande, est beaucoup plus faible que dans les grandes zones urbaines.

Le premier contact de Heslop est le chef du maquis Henri Romans-Petit, commandant du maquis de l'Ain et du Haut-Jura. Romans compte un millier d'adeptes dans l'Ain, pour la plupart des jeunes hommes fuyant leurs foyers pour éviter d'être forcés par les Allemands à travailler dans les usines en Allemagne. Ils sont dispersés dans la région par groupes de 30 à 40 dans des camps cachés dans les montagnes et les forêts. Grâce à l'apport d'argent et d'armes parachutées d'Angleterre, le nombre de résistants dans la région passe à environ 3 500, qui ne deviendront pas tous des combattants armés. Le maquis entreprend des opérations de sabotage, y compris des embuscades contre des soldats et des unités allemandes, tout en évitant les confrontations directes. Le S.O.E. de Londres réagit en larguant par avion de grandes quantités d'armes et de fournitures pour le maquis. Bien que Heslop et Johnson aient reçu l'ordre du S.O.E. de ne pas participer aux opérations de sabotage, ils le font à deux reprises, estimant que cela est nécessaire à leur crédibilité auprès du maquis.

Selon Foot, Richard Heslop était un leader charismatique et dévoué, qui traitait avec compétence, comme beaucoup d'agents du S.O.E. ne le faisaient pas, avec les dirigeants épineux de la Résistance française qui protégeaient leur autorité tout en dépendant du soutien financier et des armes du S.O.E. Richard Heslop a déclaré qu'il " dirigeait sans avoir l'air de diriger ". Richard Heslop a également créé quelques groupes "personnels", dirigés par lui et inconnus des chefs de la Résistance française. L'une de ses principales tâches consistait à assurer la coopération entre des groupes de résistance peu organisés et souvent concurrents, dont beaucoup étaient communistes. Il évite toute discussion sur sa propre politique. Heslop se déplace dans sa vaste zone d'opérations en voiture et en camion, risquant d'être capturé aux postes de contrôle tenus par la police française.

La contre-attaque allemande

Les Allemands et leurs alliés français répondent rapidement à la menace croissante de la Résistance dans la zone d'opérations de Richard Heslop. La milice française pro-allemande, la Milice, brûle plus de 500 fermes soupçonnées d'être utilisées par le maquis dans le département de Haute-Savoie au cours des trois mois d'hiver 1943-1944. En février 1944, 4 500 membres de la Milice et du Groupe mobile de réserve (GMR) envahissent les départements de l'Ain et de la Haute-Savoie et capturent, au cours d'une opération de deux mois, plus de 1 000 résistants. Début mars, Tom Morel, commandant du maquis du plateau des Glières, est tué lors d'un raid commando sur un quartier général du GMR. Plus tard dans le mois, l'armée allemande et la Milice attaquent le plateau en force, battant et dispersant 700 maquisards. Au début de 1944, les maquisards impatients et nouvellement armés ne demandent qu'à s'attaquer directement à l'armée allemande plutôt que de se limiter à des tactiques de sabotage et de guérilla, comme le leur avaient conseillé Heslop et le S.O.E.

Le jour J et au-delà

En avril et mai 1944, alors que les Français prennent conscience de l'imminence de l'invasion de la France par les Alliés, la situation sur le terrain pour Heslop et son réseau Marksman change. Le GMR perd son enthousiasme à réprimer la Résistance et ses dirigeants commencent à passer du côté du maquis. Le nombre de recrues pour le maquis augmente, en particulier les officiers français qui ont chevauché la barrière pendant 4 ans et qui demandent maintenant des commandements dans la Résistance. Ces derniers sont appelés la "Brigade naphtaline" (parce que leurs uniformes militaires sont restés inutilisés dans leurs placards jusqu'à ce que la victoire alliée devienne probable) et sont mis à l'écart dans des unités qui leur sont propres[22].

Les objectifs de Richard Heslop et Henri Roman-Petit après le jour J étaient de tuer tous les Allemands et de mettre fin à tout transport ferroviaire dans leur zone d'opérations de 26 000 kilomètres carrés. Le 15 mai, Richard Heslop signale à Londres un total de 1 300 maquisards armés dans sa zone d'opérations principale : 700 dans l'Ain, 400 en Haute-Savoie et 200 dans le Jura. Il arme également 2 000 hommes supplémentaires, membres de l'Armée secrète qui prête allégeance à Charles de Gaulle, lequel prend de plus en plus la tête des différents groupes de résistance.

Deux attaques majeures contre les chemins de fer ont eu lieu presque immédiatement après le jour J (6 juin 1944) de l'invasion de la France par les alliés. Dans la nuit du 6 au 7 juin, le maquis a endommagé 52 locomotives à l'explosif à Ambérieu-en-Bugey. Deux jours plus tard, ils endommagent 38 locomotives à Bourg-en-Bresse, un autre centre ferroviaire important. Dans le cas de Bourg, le commandement allié avait prévenu que la ville serait bombardée par voie aérienne, causant des pertes civiles, si le maquis ne parvenait pas à endommager la gare de triage. Les Allemands contre-attaquèrent fortement en juillet et en août, en partie pour détruire le maquis et en partie pour garder une route ouverte pour la retraite de leur armée dans le sud de la France après l'invasion alliée (opération Dragoon) le 15 août. Tout au long de cette période, Heslop subit des pressions croissantes de la part des gaullistes pour qu'il déclare son soutien au général de Gaulle, auquel s'opposent de nombreux maquisards et surtout des communistes.

À la fin du mois d'août, Richard Heslop se rendit en voiture au sud, près de Grenoble, pour rencontrer l'armée américaine qui avançait vers le nord. Il accepte que 2 000 maquisards suivent l'avancée américaine à travers la brèche stratégique de Belfort, mais refuse de participer à la libération de Lyon, car les maquisards sont incapables d'affronter de grandes forces conventionnelles dans des batailles rangées. Lors d'un étrange incident survenu à la mi-septembre, Henri Romans-Petit, le commandant du maquis fourni par Heslop, est arrêté et emprisonné pendant quelques semaines par le nouveau gouvernement français de De Gaulle (Henri Romans-Petit est traité comme un invité d'honneur par les geôliers de la prison). Le gouvernement de De Gaulle ordonne également à Heslop de quitter la France immédiatement, ce qu'il refuse de faire. Après avoir reçu l'ordre du S.O.E. de partir, Richard Heslop se rendit à Paris et y passa quelques jours avant de retourner en Angleterre.

Distinction(s)
Croix de guerre 1939-1945

Croix de guerre 1939-1945

Détail

La croix de guerre 1939-1945 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la seconde Guerre mondiale.

Médaille

Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement

Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement

Détail

La médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement est une distinction française récompensant toute personne qui, au péril de sa vie, se porte au secours d’une ou plusieurs personnes en danger de mort. Elle peut également être attribuée collectivement aux unités d’intervention et de secours avec, pour les personnels en service au moment des faits récompensés, le port d’une fourragère tricolore.

Médaille

Presidential Medal of Freedom

Presidential Medal of Freedom

Détail

La médaille présidentielle de la Liberté (en anglais, Presidential Medal of Freedom) est une décoration décernée par le président des États-Unis et est, avec la médaille d'or du Congrès (Congressional Gold Medal) accordée par un acte du Congrès, la plus haute décoration civile des États-Unis. Elle est décernée à des personnes, américaines ou non, qui ont fourni « une contribution particulièrement méritoire pour la sécurité ou les intérêts nationaux des États-Unis, un monde de paix, ou des efforts remarquables dans le domaine culturel ou autres, public ou privé. »

Ordre

Lieu de mémoire en lien avec
Heslop Richard Henry
 Panneau du plateau des Daines

Panneau du plateau des Daines

Détail

En juin 1940, l’Armistice crée une zone occupée par les Allemands. La Haute-Savoie est le seul département de la zone restée libre avec un accès en Suisse, pays neutre: un atout pour exfiltrer des évadés, des combattants, des aviateurs, des juifs, etc.

Lieu : Chaumont

Les figures

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