Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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de Guekoff Vladimir

Aucun document le concernant n'a été trouvé en mairie d'Ugine. Il est pris comme otage par les Allemands à la suite de l'attentat d'Ugine : l'explosion de mines placées par la Résistance sur le terrain d'entraînement allemand fait 12 morts.
de Guekoff Vladimir

de Guekoff Vladimir

Civil — Mort exécuté

Décèdé(e) 5 juin 1944 à Ugines (73)

Biographie

Le 5 juin 1944, c'est l'attentat contre la première compagnie du régiment de la police Allemande, cantonnée à Ugine. La première compagnie se rend à son champ de tir, il est 8 heures, ce 5 juin 1944. La Résistance a miné un chemin menant à ce champ de tir. A 8 h 18, la mine télécommandée explose tuant une douzaine de soldats allemands, en blessant une vingtaine. Pendant une dizaine de minutes, tout semblait sans vie, une épaisse fumée enveloppait tout le secteur SNCF, lieu de l'attentat. Et puis ce furent les cris, les ombres des rescapés qui se profilaient, qui sortaient enfin de cet écran de fumée. La réaction après la sur-prise, la chasse à tout ce qui bougeait, la prospection alentour, le barrage sur la Route Nationale. L'arrêt d'un camion à gazogène chargé d'une douzaine de bûcherons se rendant au travail. L'arrestation d'ouvriers jardinant à proximité. 19 en tout. Le massacre dans le trou même causé par l'explosion.

Selon le Maire d'Ugine d'alors qui se rendit sur les lieux vers 13 h 30 : «La plupart d'entre eux avaient la tête éclatée et étaient méconnaissables, certains avaient la partie arrière du crâne arrachée et celle-ci avait disparue ; d'autres avaient des blessures aux mains. Tous ces cadavres baignaient dans une mare de sang. Aux alentours immédiats le terrain était jonché de chair sanguinolente et de matière cervicale».

Les Allemands se rendirent ensuite au carrefour des Fontaines et bloquèrent la circula-tion, très faible en cette période. 9 personnes furent arrêtées séance tenante et abattues avec la même sauvagerie, à la balle explosive dans la tête.

Les 28 victimes furent allongées jusqu'au soir,. pour l'exemple. Ils avaient de 18 à 64 ans. Une stèle érigée par la municipalité rend hommage chaque année, tous les 5 juin, à leurs sacrifices. Nous étions à la veille du débarquement allié.

Une enfant de passage, alors à Ugine, âgée de 4 ans, a vu et en 1990 a rapporté. ce que sa mémoire avait retenu. Cette enfant de 1944, aujourd'hui, âgée de 50 ans, habite Colmar et raconte : «Le 5 juin 1944, j'habitais chez ma grand-mère à Albertville. C'était ma fête et j'avais 4 ans. Ma grand-mère avait décidé d'aller à Ugine dire bonjour à une tante avec moi. Pour ce faire nous avons pris, chose interdite, le bus des ouvriers pour être plus tôt chez ma tante. À Ugine on nous a tous sortis du car et placés contre un mur par des hommes armés et énervés. Puis, contre-ordre, moi, ma grand-mère, et d'autres on a été enlevés du mu?. y avait entre autre une femme très jeune qui s'agrippait à un homme tout aussi jeune et qui ont été séparés à coups de fusils. On a eu l'ordre de rester -de tout regarder-sans broncher-sous peine de mort identique. Il a fallu regarder l'horreur de cette scène de fusillade avec ces balles qui faisaient éclater les corps. Après cela, c'est la fuite dans les caves, dans la colline située derrière des HLM. Ayant peu après quitté la Savoie, ma mère et ma grand-mère étant mortes, cet évènement avait pour moi perdu toute réalité et était un cauchemar continuel que je croyais imaginaire. Il aura fallu que je sois très malade et que je me plaigne à mon médecin de ces rêves. Et que par hasard, je me trouve à Ugine sur les lieux pour que je me rende compte que cet événement était réel et non un rêve».

Le 6 juin, le lendemain, en représaille de l'attentat de la veille, 3 immeubles, abritant 120 ménages, furent dynamités. 500 habitants, femmes, enfants, à la rue. La même opération se poursuivit contre 2 maisons jouxtant la garnison allemande. Le quartier s'appelait Les Corrües, quartier popu-laire, ouvrier, très hostile à Vichy, Pétain puis aux allemands venus en zone libre en 1942.

Le nom de Vladimir de GUEKOFF est gravé sur la plaque dressée à Ugine

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