Béchet Roger, Léon Civile — Mort exécuté 23 février 1920 à Évian-les-Bains (74) 26 décembre 1943 à Habère-Lullin (74) Mort pour la france / Biographie(Le 29 décembre 1943, l'adjoint au maire d'Habère-Lullin Joseph Duret écrit : « Le 26 décembre 1943, sont décédés au chef-lieu, lieu-dit « le Château » vingt deux individus dont le sexe et l'identité n'a pu être établis… » (Acte de décès Habère-Lullin 13/1943). La plupart des jeunes hommes brûlés ce soir du 25 décembre seront identifiés par la suite (quelques transcriptions figurent en mairie, mais pas pour tous). En ce qui concerne Roger Béchet la transcription date du 6 décembre 1945 en mairie de Thonon (185/1945). Elle précise : Il naît le 23 février 1920 à Évian-les-Bains (Haute-Savoie), fils de Léon François Béchet et de Louise Charlotte son épouse. Il est lui-même marié avec Jeanne Marie Joséphine Corbier. L'acte de décès donne le 26 décembre comme date de l'incendie du château. Il était une heure du matin semble-t-il, mais il donne un nombre erroné de morts (24 et non 19). Pour découvrir ce qui s'est passé à Habère-Lullin dans le détail, lire la première partie de cet ouvrage ou bien encore Le sang de la barbarie (Editions de La Fontaine de Siloé). Des jeunes, dont certains sont des réfractaires voire des maquisards, se sont retrouvés le soir de Noël 1943 au château de la commune pour organiser un bal. Trahis par une jeune marseillaise et un faux maquisard Guy Cazeaux (qui tous deux travaillent pour les Allemands), ils sont arrêtés par les SS montés d'Annemasse. 24 d'entre eux sont exécutés dans le château avant que les Allemands n'incendient la bâtisse. D'autre part, les nazis fusillent le fromager du village. Des jeunes garçons et filles sont emmenés au Pax à Annemasse. Si les filles sont relâchées quelques jours plus tard, certains jeunes, qui n'ont pu s'enfuir lors du transfert, sont envoyés en déportation. 6 d'entre eux mourront dans les camps portant le nombre de victimes de ce drame d'Habère-Lullin à 31. La « Marseillaise » et son mari seront exécutés par la Résistance et Guy Cazeaux sera jugé et fusillé après la Libération. Les auteurs du « Mémorial de la Résistance » écriront : « Un fait de guerre ? Non! Un assassinat odieux où la bestialité nazie rencontre l'ignominie de la trahison et de la collaboration ». Un monument de granite gris, élevé à l'emplacement du château, rappelle tous leurs noms (la liste est consultable en première partie de cet ouvrage). Roger Béchet était facteur à Marignier et il figure sur la plaque récapitulative apposée à la Poste centrale d'Annecy, ainsi que sur le monument aux morts de Thonon-les-Bains. Il est reconnu « [MPF] » (dossier n°65 152). SOURCE : Mémorial 1939-1945 de la seconde Guerre mondiale en Haute-Savoie — Michel Germain
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