Semaine de la mémoire, de la Résistance et de la Déportation

La Maison de la mémoire et de la citoyenneté (MMC) va participer à sa manière au 80^e  anniversaire de la libération de la Haute-Savoie avec des expositions, des conférences et des lectures du 15 au 22 juin.

Chevilles ouvrières de cette initiative, la famille Neplaz. Il faut dire qu’ils ont pour eux, la légitimité de leurs parents. D’abord Bernard Neplaz et sa sœur Michèle Dalmau-Neplaz. Leur père Alexandre Népaz a créé et dirigé la Compagnie 93-02 (F.T.P.F) des Francs-Tireurs Partisans (FTP) de Sciez Douvaine, puis dirigé les FTP Nord-Isère, sous le nom de “capitaine Lenoir” avant de participer à la libération de Lyon.

Jacqueline Bouvet, l’épouse de Bernard est aussi fille de résistant. Son père Marius Bouvet, résistant FTP en Chablais, fit partie des 6 résistants fusillés le 26 février 1944 à l’école hôtelière Savoie-Léman.

« En ces temps de montée des extrémismes, nous avons voulu parler de la Résistance à Sciez, aussi pour montrer que ces étrangers qu’on pointe aujourd’hui du doigt, étaient alors aux côtés des Français pour libérer la France. En Haute-Savoie, la Résistance ne comptait pas moins de 20 % d’étrangers dans ses rangs. Il y eut des Espagnols, quelques Belges et des Polonais mais aussi, et c’est moins connu, des Suisses comme le Valaisan Paul Gillioz, mort en Déportation. Et des Italiens comme Roger Malgarotto, fusillé par les Allemands le 18 juin 1944. Cette semaine, nous prévoyons de poser une stèle en sa mémoire au cimetière de Sciez où se trouve sa tombe au carré militaire », explique Bernard Neplaz qui ajoute : « Il est toujours important de faire comprendre aux jeunes que la haine de l’étranger peut amener à la guerre. »

De son côté, Jacqueline Neplaz-Bouvet a tenu à mettre à l’honneur un jeune Sciezois, Guy Fleuret. « Opérateur radio auprès du gouvernement de Vichy, il a communiqué des informations importantes aux Résistants. En janvier 1944, il est rentré à Sciez où sa famille voulait l’exfiltrer vers l’étranger pour le protéger. Il a préféré repartir à Vichy : il s’est littéralement jeté dans la gueule du loup car il fut arrêté par la Gestapo et mourut en déportation. C’est François Romon, spécialiste des réseaux clandestins à Vichy qui donnera une conférence rare sur ce sujet. À ne pas manquer, tout comme le film de Bernard Favre qui présentera aussi ses ouvrages, une trilogie sur la Résistance.  »