Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Michel Germain publie les portraits de 128 résistants : « Ils sont des modèles à suivre » avec le soutien du Souvenir Français

30272,L’auteur avec son dernier livre intitulé Aux résistants, paru à La Fontaine de Siloé. Photo Pascal Germain,

L’historien annécien vient de signer un livre intitulé Aux résistants. Il dresse le portrait de 128 héros qui, chacun à leur manière, ont lutté en Haute-Savoie, souvent dès 1940, contre les attaques du gouvernement de Vichy et les exactions des occupants italiens et allemands. Un hommage à ceux qui ont œuvré dans le silence de la nuit

Comment vous est venue l’envie d’écrire ce livre ?

« J’écris depuis 1983 sur l’histoire de la Haute-Savoie en 1939-1945, ce qui a donné lieu à 35 livres sur la guerre. J’avais besoin d’écrire deux livres supplémentaires pour rendre hommage à toutes celles et à tous ceux, déportés ou non, rescapés ou non, qui avaient donné leur vie ou leur jeunesse à la France. J’en ai rencontré plus de 250. Le premier livre est celui-ci, le prochain portera sur les hauts lieux de mémoire de la Haute-Savoie. Les jeunes ont besoin de découvrir l’histoire et les plus anciens qu’on leur rafraîchisse la mémoire. »

Comment avez-vous choisi les 128 résistants sur lesquels vous avez écrit ?

« Les choisir n’a pas été facile. Le premier critère a été évidemment la célébrité. Ensuite, j’ai choisi des hommes est des femmes qui ont beaucoup œuvré sans qu’on le sache vraiment. La masse d’informations disponibles sur eux était assez mince. Enfin, l’éditeur a été obligé de me contraindre dans mes choix car j’aurais voulu en sélectionner bien davantage. »

Quels sont vos protocoles de recherches ?

« Voilà 40 ans que je travaille sur la guerre, donc j’ai rencontré beaucoup de résistants. J’ai accumulé une documentation importante qui finira d’ailleurs aux archives municipales. Au début, on me regardait d’un mauvais œil. Les anciens me reprochaient de ne pas avoir fait la guerre. Après un premier live intitulé La liberté est au bout du chemin , paru le 11 novembre 1985, ce sont eux qui venaient me chercher. Ils sont des modèles à suivre et on ne pourra jamais payer ce qu’on leur doit. »

Ces résistants ont-ils été reconnus comme tels de manière officielle ?

« Bien sûr. Pour beaucoup, la résistance était celle des armes et des coups de feu. Tous ceux et toutes celles qui ont officié sans bruit, ont eu beaucoup de mal à se faire reconnaître jusque dans les années cinquante. Je pense à Flora Saulnier, propriétaire de l’Auberge du Lyonnais à Annecy. C’est ici que les résistants venaient aux renseignements. Leur restaurant servait de refuge aux résistants. Jusqu’au jour où elle a été arrêtée en décembre 1943 pour être déportée à Ravensbrück d’où elle est revenue. La résistance est un iceberg. Il y avait des héros au sommet des montagnes mais, en dessous, il y avait tous ceux qui opéraient discrètement. Je voulais faire émerger ces gens restés dans l’ombre. »

Ces résistants avaient-ils des points communs ?

« On entrait dans la résistance par conviction politique, ou opportunisme pour certains. Quand on était jeune, écouter le curé ou l’instituteur vous poussait dans une direction ou une autre. Tous se battaient pour une certaine idéologie de la France, sans savoir toujours qu’ils pouvaient y rester. »

Ce livre sera-t-il assorti de conférences ?

« Le 24 septembre à 18 heures, je dois donner une conférence à la préfecture qui aura pour thème 1945-2025, le retour des déportés et des prisonniers de guerre. Je parlerai de mon livre. »

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