Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Magland — Pour ne jamais oublier la vie au hameau de forestage ; une plaque en hommage aux harkis

Magland — Plaque en hommage aux harkis : René Pouchot, Jean-Marc Todeschini et deux écoliers ont déposé une gerbe au pied de la plaque nouvellement dévoilée.

Le 31 octobre 1963, 23 familles de harkis débarquaient à Magland. Ils s’installaient dans le hameau de forestage de la Rippaz, à proximité de la route de Luzier, qui mène à Sallanches

« La commune avait fait un emprunt » pour pallier les aides de l’État qui tardaient à arriver, a souligné René Pouchot, le maire, dans son discours. Car à Magland, dans ce hameau, des préfabriqués sont installés. L’eau courante et l’électricité également. Les familles prennent leurs marques, les hommes travaillent pour l’Office national des forêts, au débroussaillage, à l’élagage, au balisage des sentiers… Les enfants suivent leur scolarité à l’école du village en compagnie des petits Maglanchards.

Les écoliers ont retracé l’histoire

C’est pour ne pas oublier cet épisode de l’histoire, qu’hier, le secrétaire d‘État en charge des Anciens combattants et de la Mémoire est venu inaugurer une plaque commémorative en hommage aux harkis. À quelques encablures derrière cette plaque, là où la nature a repris ses droits, puisque les baraquements ont été détruits en 1983, se trouvait le hameau. Certaines familles de harkis y retournent. Avec une grande émotion. « Nous voulons remercier le village d’Oex et de Magland ainsi que les personnes qui nous ont aidés pour faire les papiers, les devoirs… » insistent-ils. Ici, la commune les a bien accueillis. Ça n’a pas toujours été le cas partout.

Dans son discours, le secrétaire d’État est revenu sur cet accueil mais également sur l’importance du devoir de mémoire : « Les hameaux de forestage font partie intégrante de la mémoire des harkis et il faut faire vivre cette histoire. » Comme pour illustrer ses propos, huit écoliers ont pris la parole pour retracer la vie de ce hameau, de sa création à sa destruction, puisque les harkis l’ont peu à peu quitté pour s’installer dans les villes environnantes où ils ont acquis des maisons, trouvé un travail…

Lors de la cérémonie protocolaire, en présence de nombreuses personnalités, des anciens combattants, des militaires… les écoliers ont entonné la Marseillaise et Le Chant des Allobroges. Juste à côté de la plaque. Qui désormais rappelle aux promeneurs qu’ici, il n’y a pas si longtemps, des harkis ont vécu, dans un hameau de forestage.

historique en haute-savoie n En octobre 1963, 135 harkis, arrivant du Gard, s’installent à Magland sur les 1 000 m² du hameau, dans 25 logements en préfabriqués. n Un service social et médical et une mini-station d’épuration sont également construits. n Le camp ferme ses portes le 1 septembre 1970. Il est détruit en 1983, en accord avec l’ONF. n Il s’agit du seul hameau de forestage dans le département de la Haute-Savoie.

Julie BATAILLON-PICCARRETA
Lieu de mémoire en lien :
 Plaque en hommage aux harkis

Plaque en hommage aux harkis

Détail

Le 31 octobre 1963, 23 familles de harkis débarquaient à Magland. Ils s’installaient dans le hameau de forestage de la Rippaz, à proximité de la route de Luzier, qui mène à Sallanches.

Lieu : Magland