L’émotion 80 ans après l’atterrissage du bombardier Denny Boy

Sur le plateau de Champeillant, ce lieu charmant que bon nombre de Chablaisiens connaissent pour sa vue dégagée sur le Léman et sur le Mont-Blanc, des centaines de personnes se sont rassemblées ce mardi 16 juillet dans la matinée.

Il n'y a plus de témoins directs de cet événement

Des habitants de Féternes, des élus locaux, des curieux mais surtout les descendants des pilotes du Denny Boy étaient présents. Malgré le fait qu’il n’y ait plus de témoins directs de cet événement, ces quelques Américains ont fait le voyage pour fêter l’anniversaire de l’atterrissage forcé du bombardier piloté par leurs pères il y a 80 ans.

Une cérémonie rythmée par des allocutions et une parade d’avions de chasse qui s’est terminée par une belle surprise : chacun des descendants américains présents est reparti avec un morceau du mythique Denny Boy.

Une séquence très émouvante pour ces Américains. « C’est une chose merveilleuse que nous avons vécue aujourd’hui. Je ne pense pas que la cérémonie aurait pu être plus touchante. Je sens l’amour des gens et je peux vous dire avec sincérité que nous vous envoyons aussi beaucoup d’amour », partage Bob Frey, un proche du copilote du bombardier américain.

« Nous ne savions pas du tout ce qu’il s’était passé ici »

Quand la cérémonie prend fin, ce dernier discute avec quelques habitants qui se débrouillent en anglais et explique : « Clifford Hammersley, le copilote du Denny Boy était mon second père et son fils est toujours mon meilleur ami. Je connaissais son père depuis toujours pourtant, nous ne savions pas du tout ce qu’il s’était passé ici, il y a 80 ans. On savait que son père était pilote et qu’il avait déjà crashé un avion pendant la Seconde Guerre mondiale mais il ne nous en avait jamais parlé ». Ce n’est qu’en février, cette année, que les descendants de Clifford Hammersley découvrent, par une invitation de Féternes, cette histoire. « On a reçu un e-mail et au début on pensait que c’était un spam », sourit Bob Frey.

« On a vu qu’il y avait une invitation et j’ai dit au fils Hammersley : “Il faut que tu y ailles, car sans tous ces gens, là-bas, je ne t’aurais jamais rencontré. Si tu y vas, je viendrai aussi. Je te promets que nous irons là-bas ensemble pour célébrer cet événement” », raconte-t-il.

Les deux meilleurs amis sont côte à côte, accompagnés de leurs épouses. Ils sourient, applaudissent face à la foule et disent : « On n’arrive pas à croire que tous ces gens qui sont venus aujourd’hui sont encore touchés par cet événement qui a eu lieu il y a quand même 80 ans. Nous sommes très reconnaissants. La présence de toute cette foule témoigne d’un grand patriotisme ».

Les jours qui ont précédé la cérémonie, Maxime Julliard, le maire de Féternes, s’est chargé de faire visiter la région à ses invités américains mais surtout de leur faire découvrir le trajet des pilotes du Denny Boy à la suite de l’atterrissage forcé.

Le fils du copilote du bombardier américain en apprend plus sur l’histoire de son père. « On est surtout venus pour remercier les gens d’avoir aidé nos pères à survivre à cet événement. Ces résistants de Féternes cherchaient la paix en les aidant à fuir », affirme-t-il, ému.