Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Boëge — Hommage à Augusta et Albert Dubois-Dognon, Justes parmi les Nations

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Le 25 juin 2025, la commune de Boëge a rendu un vibrant hommage à Augusta et Albert Dubois-Dognon, reconnus Justes parmi les Nations pour avoir sauvé une enfant juive durant la Seconde Guerre mondiale. Dans une atmosphère solennelle et empreinte d’émotion, la médaille et le diplôme de Yad Vashem ont été remis à leurs descendants, en présence de nombreuses autorités, de la famille de la rescapée et du Souvenir Français.

Le mercredi 25 juin 2025 à 10h30, une cérémonie émouvante s’est tenue dans la salle du conseil municipal de Boëge. Elle s’est déroulée en présence de Mme Fabienne Scherrer, maire de la commune, de M. Joël Baud-Grasset, vice-président du Conseil départemental, des maires voisins — MM. Jean-Paul Musard, Patrick Chardon, Laurent Desbiolles et Frédérik Guiberti — ainsi que de plusieurs adjoints, conseillers municipaux, membres de la famille Dubois-Dognon, et de Mme Annie Kvasnevski.

Cette cérémonie solennelle avait pour objet la remise officielle de la médaille et du diplôme de Juste parmi les Nations à Augusta Dubois-Dognon et Albert Dubois-Dognon, décernés par Yad Vashem, l’institut mémoriel de Jérusalem.

Le Souvenir Français était représenté par M. Jean-François Bocquet, Délégué général pour la Haute-Savoie, M. René Perrissin, Délégué général adjoint et président du comité [comite]Vallée Verte – Quatre Rivières[/comite], ainsi que par M. Boudjema Benabdallah, porte-drapeau.

Après le mot d’accueil de Mme Scherrer, M. Joseph Banon, délégué du Comité français pour Yad Vashem, a retracé avec émotion l’histoire d’Annie Kvasnevski, née le 24 octobre 1940 à l’hôpital Rothschild à Paris. Son père, naturalisé français, est mobilisé fin janvier 1940. Face à la montée des persécutions, sa mère prend la décision de fuir Paris avec sa fille, cachées à l’arrière d’une voiture, pour rejoindre la zone libre. Elles trouvent refuge à Clermont-Ferrand, où résident des proches.

Inquiète pour la sécurité de sa fille, la mère confie Annie à une famille qu’elle connaissait depuis longtemps : les Dubois-Dognon, agriculteurs à Boëge, en Haute-Savoie. Augusta Joséphine et Albert Joseph Dubois, ainsi que leurs quatre fils — Marcel, Georges, Édouard et Fernand — accueillent la petite fille avec bienveillance et la protègent jusqu’à la fin de l’année 1944.

La séparation au moment des retrouvailles avec sa famille fut une déchirure pour Annie, profondément attachée à ses protecteurs. En mai 1945, sa mère, survivante des camps de Theresienstadt, Bergen-Belsen et Auschwitz, revient la chercher. Malgré l’éloignement, les liens entre Annie et la famille Dubois perdurèrent toute leur vie, jusqu’après son mariage et son départ pour les États-Unis.

À l’issue de la cérémonie, les ayants droit d’Augusta et Albert Dubois-Dognon ainsi qu’Annie Kvasnevski ont exprimé leurs remerciements, émus et reconnaissants. Le chant “Nuit et Brouillard” puis “Le Chant des Partisans” ont été interprétés, avant que ne retentissent les hymnes nationaux israélien (Hatikvah) et français (La Marseillaise).

La matinée s’est conclue dans la convivialité autour d’un buffet offert par la municipalité, moment d’échange et de mémoire partagée.

Comité du Souvenir Français (74), 27 June 2025