Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Camp de Domptaz

Maquis de la Haute-Savoie : Camp de Domptaz, Camp de Triage
Chef  Camp de Domptaz

Camp de Domptaz

,Type Action /

Date Création : Mai 1943
R.F.I : Armée secrète /
Communes : Le Petit-Bornand-les-Glières /

Avec le mois de Mai 1943, le Petit Bornand allait devenir le véritable centre du Maquis. L'Armée Secrète avait en effet décidé d'établir un Camp de Triage à la Montagne de Domptaz. Les futurs Maquisards arrivaient de tous les coins de la France à la gare de Saint-Pierre-en-Faucigny et de là étaient acheminés gratuitement par les cars Levet jusqu'au Petit-Bornand. Ils étaient pris en charge par la Trentaine locale qui les guidait sur Domptaz…

Tous ces jeunes, après avoir passé deux ou trois semaines dans ce camp d'épreuve, étaient renvoyés chez eux ou dirigés sur les camps de Saint-Jeoire, Chamonix, Sallanches, etc… Le camp était commandé par un certain Clovis qui du reste était sous les ordres directs du Lieutenant Rannard commandant du secteur du Petit-Bornand, lequel en même temps qu'il organisait un autre camp à Tinnaz, fondait le deuxième camp de Glières.

C'est peut-être le moment d'illustrer ce camp de Domptaz d'une ou deux anedoctes qui en éclaireront l'atmosphère. Je me rappelle qu'un certain jour, alors que je n'avais plus une seule place de disponible à la Cure, je vis arriver une brave femme, accompagnée de son jeune neveu muni d'une recommandation à mon adresse. Cette brave Tante ne voulait pas quitter son neveu qu'elle avait élevé avant de savoir qu'il serait en sûreté et elle aurait bien voulu monter au camp, ce qui n'était pas possible. Je finis par loger la Tante chez les Soeurs et notre futur Maquisard chez Fernand Puthod. Le lendemain je le fis monter à Domptaz par un de nos guides, non sans avoir reçu force recommandations de la Tante. Au camp où l'histoire de la Tante était parvenue on appelait notre brave garçon : La Nounou.

Un autre jour je vis arriver, après la Grand'Messe du Dimanche, Clovis, le Chef de camp qui muni de son révolver me déclara sans sourciller qu'il n'usait pas beaucoup de la religion, mais enfin qu'il avait parmi ses hommes des pratiquants et qu'il comprenait leur souffrance d'être privés des secours religieux. Alors je n'avais qu'une chose à faire ; c'était de monter leur dire la Messe là-Haut, puisqu'on ne pouvait pas leur donner la permission de descendre.

En juin 1943, Le Camp de Dompta dut être évacué à cause de l'affaire Montfort. Celui-ci qui était de La Roche-sur-Foron, possédait un chalet à Andey et avait participé au ravitaillement du Maquis et avait mis à sa disposition son chalet. Il fût bientôt accusé de détourner les vivres du Maquis. Des discussions assez vives éclatèrent et un beau jour on apprit que Montfort avait disparu. La Police le rechercha et finit par découvrir son corps enfoui sous un tas de fumier.

Les conséquences de cette affaire furent incalculables. Le camp de Domptaz fut obligé de déménager à Cocogne,et ce qui était plus grave, c'est que cette mort avait attiré l'attention de la Police et des Italiens sur le Pays.

Autre conséquences, les Chefs du Maquis sont inquiétés. Alors qu'ils pouvaient circuler librement, ils sont obligés de rentrer dans la clandestinité. Le Lieutenant Rannard qui avait logé longtemps chez le boucher du Petit Bornand René Périllat fut obligé de se cacher. D'abord chez le Fruitier des Lignières Veyrat et ensuite quelques jours chez moi d'où il gagnera le Mont-Saxonnex, Saint-Jeoire et le Chablais. Plottier de Bonneville fut obligé de partir vers la Suisse. Le Capitaine Clair qui voyageait sous le nom de Lachenal trouva asile tantôt à la Cure de

Marignier

, tantôt à celle du Petit-Bornand.[/p]

Portrait de maquisard

Les maquis