Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Curtat Victor

Héros de la guerre de 1870 Chasseur du Mont-Blanc dans la 4e brigade, Victor Curtat se distingua en prenant le drapeau du 8e Royal de Prusse (61e Poméranien) à Dijon, le 23 janvier 1871. Ce fut l'un des deux seuls drapeaux pris pendant l'Année terrible et l'un des plus beaux exploits de la guerre de 1870. Ce fait d'armes a été peint par Paupion dont l'oeuvre est exposée au musée de la Vie bourguignonne à Dijon. De retour à Annecy, Victor Curtat continua sa modeste vie. Il se maria avec Joséphine Biollay dont il eut sept enfants. Ses amis l'aidèrent à obtenir un bureau de tabac en 1897, afin de nourrir sa famille.
Curtat Victor

Curtat Victor

Militaire — Mort Naturelle

Né(e)27 août 1852 à Annecy (74)
Décèdé(e) 1904
Cimetière d’Annecy

Biographie

La bataille de Dijon des 21-23 janvier 1871 – l’une des dernières de la guerre – fut l’occasion d’une des rares prises d’un drapeau ennemi par une unité française, laquelle fut rapidement immortalisée par des tableaux de peinture militaire. Historien, spécialiste de la guerre de 1870 pour la Savoie, Didier Dutailly rappelle l’affaire :

  • « Nous sommes le 23 janvier 1871. La scène se passe au nord de Dijon, à 200 mètres de la route de Langres à Dijon. Là, au milieu d’une petite plaine un peu morne, s’élève un bâtiment, solitaire, l’usine Bargy, fabrique de noir de fumée. Les murs d’enceinte ont été percés de meurtrières. Les abords de l’usine sont jonchés de cadavres prussiens. La mitraille claque et crépite sans arrêt depuis le début de l’après-midi. Les Francs-tireurs du Mont-Blanc (Haute-Savoie) et les Chasseurs des Alpes (Savoie) constituent avec les Francs-tireurs de l’Isère l’essentiel des défenseurs de l’usine, devenue une sorte de point de résistance empêchant les Prussiens d’aller plus avant sur la route de Dijon. Léon Tappaz, capitaine commandant les Francs-tireurs du Mont-Blanc, raconte : « Le jour, déjà sombre, baisse encore, et la nuit approche ils [les Prussiens du 61e Poméranien] reculent peu à peu jusqu’à la chaussée (…) ils n’osent plus la franchir. (…) C’est à ce moment que le chasseur du Mont-Blanc Curtat, ouvrant la petite porte qui est à droite du bâtiment principal, se met à courir sous le feu de l’ennemi, trouve et arrache avec peine le drapeau sous le tas de cadavres qui le recouvre et revient rapidement avec le glorieux trophée. » Le jeune Victor Curtat – né à Annecy le 27 août 1852, il a 18 ans – vient de prendre le second, et dernier drapeau prussien enlevé à l’ennemi au cours de la guerre de 1870-1871, celui du 61e Poméranien. »

Victor Curtat fut « dépossédé de son drapeau par les Isérois, furieux et envieux d’avoir été pris de vitesse par le jeune Savoyard. Ce sont eux qui remettent le drapeau au chef de la 4e brigade de l’Armée des Vosges, Ricciotti Garibaldi, le fils du condottiere, qui ne rate pas l’occasion de faire sa publicité. Il adresse immédiatement un télégramme au ministre Freycinet : « Notre quatrième Brigade a enlevé un drapeau à l’ennemi que je vous enverrai ».

Garibaldi sortit victorieux de la bataille (de Dijon des 21-23 janvier 1871) tandis que Ricciotti s'emparait d'un drapeau du 61e régiment poméranien. » La gloire ne revient pas aux vainqueurs ni même aux vaincus

Discret, il ne parlera d'ailleurs jamais de cette affaire. Il y a ceux qui racontent et ceux qui s'efforcent de reconstituer les faits : les historiens. Non sans mal, ces derniers ont quand même eu le dernier mot grâce au témoignage de Justin Ledeuil d’Enquin (1891) et à leur travail de recoupement des informations. La vérité des faits s'est lentement mais sûrement rétablie?

Puis, en 1896, le journal Le Léman Républicain s’émeut : « Victor Curtat, père de sept enfants vivants et n’a pour les nourrir que son traitement de 500 F. par an comme employé à la voirie d’Annecy, auquel s’ajoute une pension militaire de 200…, c’est tout ! ». Il obtient un bureau de tabac en 1897 pour vivre, puis la Médaille militaire en 1904, année de sa mort.

La ferveur populaire se réveille. Le Comité des survivants de l’Armée des Vosges lance une souscription : la famille de Curtat obtient une concession à perpétuité au cimetière d’Annecy et un monument pour les Savoyards morts au cours de la guerre est édifié sur le rond-point situé entre l'avenue du Parmelan et la rue Louis Revon. Ce monument est symboliquement inauguré le 14 mars 1910, l’année du cinquantenaire du rattachement de la Savoie à la France.

Poméranien régiment d'infanterie n°61 a fait partie du lot repris par les Allemands en 1940.

Après la Seconde Guerre mondiale, à la faveur de remaniements urbains, le monument en l'honneur des soldats de 1914-1918 prit la place du monument Curtat qui fut déplacé dans un square de l’avenue de Genève.

Trois autres monuments à la gloire des combattants de 1870 ont furent édifiés en Haute-Savoie ils se situent à Bonneville , Taninges et Thonon-les-Bains .

Distinction(s)
Médaille militaire

Médaille militaire

Détail

La Médaille militaire est une distinction honorifique française de haute estime, établie le 22 janvier 1852 par le Président Louis-Napoléon Bonaparte, ou Napoléon III. Elle est considérée comme la troisième plus haute décoration nationale, précédée par la Légion d'Honneur et l'Ordre de la Libération.

Médaille

Lieu de mémoire en lien avec
Curtat Victor
 Monument aux morts de 1870-1871

Monument aux morts de 1870-1871

Détail

Situé au tout début de l’avenue de Genève sur la droite, il a été érigé en mars 1910 et a connu différents lieux d’implantation au cours du siècle dernier avant d’être définitivement installé dans ce petit square. Il est appelé, communément, monument Curtat en hommage à Victor Curtat, ce chasseur franc-tireur du Mont-Blanc de 18 ans qui courageusement sous la mitraille arracha le drapeau prussien du 61ee régiment poméranien.

Lieu : Annecy

Les figures

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