Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Saint-Jeoire — commémoration 2025 de La tragédie de Pouilly, Nuit du 28 au 29 janvier 1944 : du feu et du sang

Saint-Jeoire — commémoration 2025 de La tragédie de Pouilly, Nuit du 28 au 29 janvier 1944 : du feu et du sang

Les anonymes étaient nombreux dimanche 26 janvier à venir se remémorer la tragédie de Pouilly perpétrée par les forces SS dans la nuit du 28 au 29 janvier 1944.

Sous l’Occupation, malgré la peur imposée par les forces allemandes, appuyées par des Français zélés, des hommes et des femmes ont choisi de ne pas se laisser aller à la facilité de vivre sans heurts et sans histoire. Ce sont les Résistants. Ces hommes et ces femmes, estimés à 0,08 % de la population de la France d’alors, environ 300 000 braves, Français ou étrangers amoureux de la Liberté, ont voulu tordre le cou à l’histoire de la honteuse collaboration pour écrire un autre destin national, en sacrifiant tout. Tout ce qu’ils possédaient et tout ce qu’ils ne voulaient pas perdre, prêts à mener cet inégal combat jusqu’au sacrifice ultime.

« Nous avons vu nos maisons incendiées »

Fuyant la police de Vichy, refusant la politique de la Relève puis le STO, nombre de jeunes ont trouvé refuge dans des chalets des montagnes et des zones limitrophes. Aux confins de la commune de Saint-Jeoire, au lieu dit Les Places, dans les hauteurs du Môle, la famille Plantaz a offert un havre provisoire à ses jeunes qu’ils ne connaissaient pas. Jean Carrier, ébéniste de Mieussy aurait pu poursuivre une vie tranquille en attendant des jours meilleurs. Mais non, il refusa cette vie, sa conscience l’empêcha de se tenir à l’écart du tumulte.

Il fut le chef des Mouvements unis de la résistance (MUR) qui, au côté du vingtenaire Henri Plantaz organisa le “Camp du Môle” pour accueillir les jeunes fugitifs et les préparer à combattre pour la Libération.

L’Histoire retiendra que, Trahi, Jean Carrier ne se rendit jamais aux forces SS et qu’il mourra brûlé à Pouilly dans la nuit du 28 au 29 janvier 1944 au côté de neuf autres hommes assassinés.. Il devient Compagnon de la Libération par décret du 20 janvier 1946. (ordre de la libération)

« Cette nuit-là, on nous a sortis de nos foyers. Nous sommes partis nous réfugier dans la montagne, dans le froid, dans la peur », a raconté, dimanche matin, la survivante Josiane Girod, « Nous avons entendu les mitrailleuses et les cris de douleurs, nous avons vu nos maisons incendiées. »

Le maire Antoine Valentin a souligné l’importance « d’inscrire dans le marbre de la mémoire collective les noms et les souvenirs de ceux qui furent arrachés à l’existence » lors de ce massacre. « La barbarie de Pouilly reste un sombre rappel des abysses que peut atteindre l’esprit humain lorsqu’il est corrompu par la haine et l’obscurantisme. » En ce début d’année, l’édile saint-jeoirien a formulé des vœux pour une souvenance hors du temps pour « bâtir un avenir commun de paix et de fraternité. »

Exécution : Eustache BENEDENTE, Jean CARRIER, Ferdinand CHAMOT, Pierre Joseph CORNIER, Robert DESBIOLLES, Jean GIROD, Alfred MISCHER, Léon PARCHET, Alphonse PASQUIER, Clément PASQUIER, Émile SALOMON.

Lieu de mémoire en lien :
 Stèle du hameau de Pouilly

Stèle du hameau de Pouilly

Détail

Le 28 janvier 1944, le hameau de Pouilly était mis à feu et à sang par la horde nazie (onze hommes abattus et quatorze maisons incendiées). Cette stèle rend hommage aux victimes

Lieu : Saint-Jeoire

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