Le Souvenir Français
Délégation de la Haute-Savoie (74)
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Megève — Retour sur la Libération de Megève, La Résistance se met en place (1/3)

Le groupe de résistants installe les jeunes réfractaires au STO dans un chalet sis sur le plateau de Véry, les Chenées Hautes. L’alpage, appartenant à Louis Socquet-Clerc, est attaqué le 13 juin 1943. Photo Le DL/E.P-M.

« En Haute-Savoie, les Français n’ont dû leur libération qu’à eux-mêmes. Ils sont restés seuls avec leurs morts, devant le pays saccagé Â», souligne Georges Guidollet-Ostier, président du Comité départemental de Libération de la Haute-Savoie.

À Megève, dès 1941, un petit groupe de résistants se constitue avec Alphonse Dubois, Louis Jeanroy, Pierre Prunier et Paul Barroud. Petit à petit, et surtout à partir de la mise en place du Service de travail obligatoire (S.T.O.), la troupe se développe et compte en particulier Hilaire Socquet et Marcel Hulot, chef de la gendarmerie. « Armand Arvin-Bérod de Praz-sur-Arly et Paul Barroud essayaient de créer de petites unités de combat, relate le docteur Charles Socquet, ancien résistant. Pierre Prunier assurait la liaison avec Bonneville et surtout Sallanches, où Dominique Cancillieri était chef de secteur. Â»

En novembre 1942, après le débarquement en Afrique du Nord, la zone libre est supprimée. Les terres savoyardes vivent alors sous occupation italienne. À cette époque, la mairie reçoit un courrier préfectoral l’informant de la création « de colonies de vacances dans le département Â» pour accueillir les enfants des régions bombardées. En mars 1943, la station est fermée aux touristes par décision du gouvernement « Ã  la suite d’abus regrettables constatés Â». Plus de 3 000 personnes doivent quitter la station. « Une soixantaine de policiers, débarqués de trois cars venus d’Annecy, font irruption dans les hôtels et les chalets Â», rapporte Le Petit Dauphinois du 8 mars 1943. L’Union des intérêts commerciaux de Megève adresse alors une lettre à la municipalité pour protester. « Ce courrier devient sans objet par suite des circonstances présentes, et entre autres de l’obligation faite à Megève d’héberger des Israélites et de recevoir des enfants des régions bombardées Â», peut-on lire dans le registre des délibérations communales du 20 avril 1943.

Les jeunes réfractaires au STO installés dans un chalet sur le plateau de Véry attaqués le 13 juin 1943

De son côté, le groupe de résistants installe les jeunes réfractaires au S.T.O. (service de travail obligatoire) dans un chalet sur le plateau de Véry. L’alpage est attaqué le 13 juin 1943 par les Italiens qui font 9 prisonniers, tandis que 16 hommes réussissent à prendre la fuite. Le chalet est également brûlé. Gaspard Giazzi est arrêté, Alphonse Dubois quitte Megève pour un temps. À la fin du mois de septembre, le Dr Charles Socquet est nommé chef de secteur pour Megève.

Puis la Résistance locale se réorganise. Elle se réclame de l’Armée secrète (A.S. Compagnie de Megève). Mme Petitjean, secrétaire de la mairie de Demi-Quartier, et le chef Hulot procurent de fausses cartes d’identité.

Évelyne Perinet-Marquet, 7 Sept. 2024